Au terme d’un match d’anthologie, le BO a remporté le derby du siècle face à l’Aviron (6-6, 6-5 T.A.B), ce soir à Aguiléra. Biarritz assure ainsi sa place en Top 14 et envoie son meilleur ennemi en Pro D2.
Jamais Aguiléra n’avait été autant derrière son équipe. Jamais il n’avait exulté comme hier. Et jamais il n’avait semblé aussi plein à craquer, alors qu’il était censé se soumettre à une jauge de 1 000 personnes. Héroïque, le BO l’a été pour écrire l’un des plus beaux chapitres de sa glorieuse histoire. Quintuple champion de France, le club basque aura su faire le dos rond face à son rival de toujours, pour l’emporter au bout d’un voyage dans l’irréel.
80ème minute. Le score est seulement de 3 partout. Les joueurs ont rendu un combat exceptionnel. Sans grandes envolées, mais avec un rythme infernal, un combat mémorable, et un suspens insoutenable. Parfois, les buteurs ont failli, et globalement les Bayonnais ont dominé, notamment en mêlée fermée. Alors, quand la sirène d’aguilera retenti, Bayonne pilonne la ligne rouge. A quelques centimètres depuis plusieurs minutes, les joueurs de Yannick Bru s’apprêtent enfin à sortir le cuir pour tenter un drop qui leur assurerait une victoire certaine. Mais sur l’ultime départ au ras avant le coup fatal, les grosses pattes du monumentale capitaine biarrot, Steffon Armitage, coffrait le ballon pour soulager le BO d’une pénalité salvatrice. Prolongations.
Dès l’entame des 2×10 minutes, James Hart offrait trois points d’avance au BO (6-3, 83′). Puissants, les Bayonnais réussissaient à obtenir une nouvelle pénalité dans les 22 biarrots, que Germain transformait facilement (6-6, 94′). Le ballon allait toujours d’un camp à l’autre. Le point de rupture était si proche. Mais au terme des 100 minutes folles, au cours desquelles chacune des deux équipe aura eu les occasions de marquer, Monsieur Ruiz était contraint d’envoyer tout le monde aux tirs aux buts.
Bayonne commence. Les cinq premiers buteurs, Germain, Ordas, Rouet, Costossèque et Muscarditz enquillent. Hart, Bosch, Barry, Couilloud, et Sailli répondent pour le BO. Les gros plans dans les tribunes se multiplient. Que ce soit du côté des rouges ou de celui des bleus, la pression est à son comble. La fête est total, presque autant que la peut de se faire surpasser par le rival historique. Les jeunes supporters du BO sont partout, déterminés à revivre les heures de gloires de leur enfance, quand dans les années 2000, Biarritz dominait l’hexagone.
Alors, quand le meilleur Bayonnais hier, le jeune Aymeric Luc, qui avait été à quelques centimètres de donner l’essai de la victoire aux siens en prolongation, manquaient sa frappe, la foule exultait. Les Bayonnais voyaient venir la destinée cruelle d’un derby qui méritait assurément deux vainqueurs.
Sixième buteur biarrot, Steffon Armitage s’avançait avec sérénité vers la ligne des 22 mètres. Souvenez-vous, c’est lui qui avait obtenu la pénalité de la survie sur le gong. Le temps de fermer les yeux et de les ouvrir de nouveau, les deux juges de touches levaient leur drapeau. Biarritz devenait ivre de joie. Bayonne sombrait dans une détresse inqualifiable, après une bataille extraordinaire livrée en Top 14 durant toute la saison. Biarritz retrouve le top 14, sept ans après l’avoir quitté.