Ahhh les Game 7 de Playoffs. Les moments qui font qu’on aime ce sport. Le match sur lequel tout se joue. Toute une saison se joue sur 48 minutes. Tout ces mois de préparation, de tensions et d’effort se jouant sur un seul match. Là où les légendes se font, où les meilleurs joueurs doivent endosser le costume du patron. La tension est palpable, le public chauffé à blanc, il ne reste qu’à commencer.
Un Game 7 à plusieurs vitesses
A peine quelques minutes sont jouées qu’on sent direct la volonté des deux équipes de mettre du rythme, ce qui est normal du fait de la propension qu’ont les Bucks et les Nets à attaquer (les Nets sont premier en Offensive Rating et les Bucks 7ème). Un premier quart temps haché, avec beaucoup de coups de sifflet assez généreux des deux cotés. A ce petit jeu là c’est James Harden (quelle surprise) qui tire le mieux son épingle du jeu, avec la totalité de ses 7 premiers points marqués sur la ligne. D’une manière plus générale, on peut comptabiliser 9 fautes sifflées et 12 lancers tirés en 8 minutes. Pas spécialement le type d’arbitrage qu’on veut voir en Game 7, moment où les défenses sont justement plus resserrées et les points beaucoup plus compliqués à aller chercher.

Et si les Nets empilent les lancers, les Bucks collent au score grâce à leur adresse extérieure avec des tirs primés de Lopez ou PJ Tucker en tout début de partie. Giannis se permet même une petit folie en y allant de son petit tir à trois points. Sans surprise dans ce premier quart temps les stars répondent présent, avec un Giannis et un KD à 10 points chacun. Fin du premier quart, 28-25 et le spectre d’un Game 7 dominé par le sujet de l’arbitrage fait peur.
C’est pas vraiment un match de basket, c’est un combat de boxe : ça se rend coup pour coup entre les deux équipes, avec un rythme éffrené. KD met un trois points ? Middleton répond avec un jumper mid-range. Bruce Brown dunk sur Giannis? Les Bucks courent, ça décale Brook Lopez qui rentre son trois dans le coin. Ce qu’on voit dans ce second quart est un peu plus conforme à ce qu’on attend d’un match à tel enjeu. Les arbitres sifflent moins, quel plaisir.
Les Nets virent devant au milieu du second quart, avec une énorme activité de Blake Griffin en quasi double-double (7 points / 8 rebonds à la mi-temps), un gros taff de Bruce Brown tandis que le duo Holiday / Middleton tourne à 4/22 au tir. Les Bucks déjouent totalement sur la fin de quart temps, entre les lancers loupés de Giannis (dont un fabuleux airball) et les mauvais choix en attaque, Giannis et ses copains sont dans le dur. Si en plus de l’autre coté Kévin Durant se met en mode MVP, ça fait mal et l’écart se creuse direct. PJ Tucker, Holiday, Giannis, rien à foutre pour lui (dédicace à Makélélé).
Les Nets compteront 10 points d’avance après cette séquence, mais Joe Harris continue de faire du Joe Harris et manque tout ce qu’il entreprend, ce qui permet aux Bucks de recoller petit à petit en grande partie grâce aux points très précieux de Brook Lopez (12 points à 5/7 dont un joli 2/3 derrière l’arc.). A la mi-temps, les Nets comptent 6 points d’avance en menant 53-47. Les Bucks ont quand même une grosse marge de progression avec les productions de Middleton et de Holiday (qui se croit vraiment en vacances) qui sont clairement en deçà de ce qu’il peuvent (et doivent?) faire. Si Giannis fait le job avec un 15/5/3 à 5/9 au tir (malgré son petit 4/8 aux lancers), ses deux lieutenants à 5 et 4 points à 2/11 chacun ne vont pas suffire si ils veulent accéder aux Finales de Conférence. Avec un seul et unique lancer provoqué pour ces deux joueurs aimant chercher les points en pénétration, ça donne une idée claire de leur match et de l’agressivité manquante. Giannis provoque, mais n’est pas assez fiable sur la ligne pour suffire.
Les Bucks se réveillent
Mike Budenholzer a du trouver les bons mots pendant la mi-temps puisque c’est une grosse réaction des Bucks pour entamer ce second acte, enchainant un 12-2 notamment avec un shoot longue distance de Middleton. Les Bucks sont plus appliqués collectivement, la balle circule mieux et les Bucks repassent devant. Une énorme adresse à trois points refait surface, digne d’un concours au All-Star Week-end. KD, Giannis, Tucker, Harris, Griffin tout le monde s’y met, et l’intensité monte encore d’un cran.
Les deux équipes se tiennent en 1 point, le chassé-croisé peut commencer. Chaque possession est chaude, chaque rebond est essentiel et Brook Lopez est toujours aussi précieux dans ce secteur. Contre une équipe des Nets privée d’intérieurs véritables, la taille du frère Lopez est un avantage qui n’est que trop peu exploitée par Bud notamment au poste bas, mais il compense par une excellente adresse. Le reste du troisième quart temps est une succession de gros shoots, avec un Giannis qui porte littéralement son équipe, bien aidé par un Lopez en forme et un Pat Connaughton qui a mit les gros shoots quand il faut. KD de son coté porte le scoring des Nets, secondé par un Blake Griffin qui semble rajeuni et d’un James Harden toujours aussi juste lorsqu’il faut faire tourner une attaque. Fin du troisième quart, 82-81 Milwaukee, le 4ème quart va être dantesque.
Un quatrième quart de légende.
Ce quatrième quart marque le réveil de Middleton, qui a trouvé la formule magique comme Djokovic en finale de Grand-Chelem. Quelques gros shoots pour maintenir l’écart avec les Nets. Jrue est toujours aussi transparent, Griffin et Tucker sur le banc avec 5 fautes, le jeu se délite et les hommes se montrent. Kévin Durant est toujours aussi impressionnant, en portant son équipe au scoring du haut de ses 0 minutes de repos. Son dunk avec la faute donne 6 points d’avance aux Nets et électrise le public du Barclay’s Center.
Un quatrième quart temps qui rentrera dans les mémoires avec un incroyable enchainement de gros shoots. Ce genre de quart temps qui font rentrer un match dans la catégorie des matchs all-time. Un show entre KD et le réveil de Middleton et de Jrue Holiday qui s’est mis a rentrer quelques tirs importants pour arriver à ces deux dernières minutes pleines de tension, pour arriver à ce shoot de KD, all time. Les organismes sont touchés, 48 minutes de joués, 0 repos mais il trouve l’énergie et le talent pour mettre ce fadeway sur la tête de PJ Tucker. 109-109, on a 5 minutes de bonheur en plus comme dirait l’autre. 5 minutes pour profiter d’un Game 7 déjà légendaire.

Avec tout l’influx laissé sur cette fin de match, les joueurs ont du mal a rentrer la balle dans le panier et c’est Khris Middleton qui met le couvercle sur les Nets, avec ce gros shoot dans la prolongation. Kevin Durant ne pourra rien, épuisé par tout ses efforts il doit envoyer un ave-maria pour espérer égaliser, un shoot qui finira en airball pour sceller le résultat du match.
Un Game 7 qui rentre dans la légende avec deux performances monstres de KD (48/9/6 en 53 minutes de jeu) et Giannis (40/13/5 en 50 minutes de jeu) qui tourne cette fois-ci en faveur des daims, après les échecs des années précédentes. Un match qui nous rappelle pourquoi on aime ce sport, pourquoi la NBA est la meilleure ligue de sport au monde…. Et dire que ce n’était qu’une demi-finale de Conférence.
Les Bucks auront un œil attentif à ce qui va se passer du coté de Philadelphie demain soir pour connaitre leur futur adversaire en Finale de Conférence les Atlanta Hawks ou les Philadelphie Sixers. Merci à tout les acteurs de s’être dépassés ce soir, d’être allé au bout des organismes et de la fatigue pour nous offrir ce spectacle exceptionnel.