Hier, à Rio de Janeiro, le Brésil a dominé la Colombie au terme d’un match extrêmement tendu. Longtemps menés au score, les Brésiliens ont d’abord égalisé sur un but qui a suscité une vive polémique (78′), avant de prendre l’avantage au bout d’un temps additionnel interminable (100′).

Alors que la Colombie menait depuis la 10e minute, à la suite d’un retourné magistral de Luis Diaz, le Brésil ne parvenait toujours pas à faire la différence. Neymar avait touché le montant après avoir effacé Ospina (66′) comme pour illustrer ce genre de soirée ou rien ne veut vous réussir.
Pourtant, un fait de jeu allait être largement en faveur de la Seleçao, pour plonger les Colombiens dans une rage folle. Dans le camp adverse, Neymar héritait de la balle et tentait d’ouvrir le jeu. Sa passe tendue heurtait l’arbitre avant de revenir sur Lucas Paqueta qui glissait le ballon côté gauche à Renan Lodi. Le centre du latéral gauche arrivait directement sur la tête de Firmino, qui trompait Ospina, auteur d’une faute de main grossière (1-0, 78′).
Les Colombiens se ruent alors tous en direction de Nestor Pitana. Ils réclament l’invalidité du but, puisque le ballon de Neymar a heurté l’arbitre argentin, avant de revenir sur les joueurs brésiliens qui en ont profité pour marquer. Pitana fait appel à la VAR et … valide finalement le but !
Quelle est la règle ?
Pour mieux comprendre si le but aurait du être validé, il faut se plonger dans la loi 9 du football. Cette loi distingue les situation dans lesquelles la balle est hors-jeu, des situations dans lesquelles elle est encore en jeu.
La loi 9 dispose notamment que la balle est hors-jeu quand : elle touche l’arbitre et qu’une équipe peut entamer une action prometteuse ou quand elle rentre directement dans le but ou quand elle est récupérée par l’équipe adverse. Dans ces 3 cas de figure, le jeu aurait du reprendre par une balle à terre.
La loi 9 dispose ensuite que le ballon est en jeu, dans toutes les autres situations ou il touche l’arbitre. Le jeu peut alors se poursuivre. La question qui se pose dans notre cas de figure est donc la suivante : le fait que le ballon ait touché l’arbitre a-t-il permis aux Brésiliens d’entamer une action prometteuse ?
Et la réponse est OUI
En déviant une passe aléatoire de Neymar, pour la remettre sur Paqueta, l’arbitre a totalement modifié le cours de l’action. En une passe et un centre, les Brésiliens ont réussi à offrir le ballon de l’égalisation à Roberto Firmino, et ont donc largement profité de ce fait de jeu. En visionnant les images, on sent que l’arbitre ne sait pas quoi faire, puisqu’il est d’abord sur le point de siffler, avant de se rétracter et de laisser jouer.
Pire, en faisant appel à la VAR, il poursuit dans sa mauvaise décision en validant définitivement le but. Une grossière erreur de sa part, et un profond sentiment d’injustice pour les Colombiens. A noter aussi que cette saison, que ce soit dans les championnats européens ou en Ligue des Champions, les arbitres sifflaient systématiquement la balle à terre lorsque le ballon les heurtait. Cela avait pour objectif d’éviter toute mauvaise interprétation par la suite, et de créer des polémiques.
Les Colombiens peuvent-ils se plaindre ?
Non pas vraiment ! Les Colombiens avaient alors totalement abandonné le jeu à leurs adversaires. Ils étaient dominés, et ce fait de jeu a profité au Brésil car c’est lui qui était en position de dominer. Si les Colombiens avaient été plus forts, ils n’auraient probablement pas été en situation d’encaisser ce but.
Ensuite, la faute de main de David Ospina, qui nous a fait une “Arconada”, n’est pas plus excusable que la faute d’arbitrage. L’arbitre est un humain qui commet des erreurs, tout comme le joueur de football. S’il avait été meilleur sur ce coup, il aurait arrêté la tête de Firmino qui était clairement à sa portée. La faute d’arbitrage serait alors passée inaperçue et le match aurait suivi son cours normalement.
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