Cette confrontation entre le Brésil et le Pérou marquait le début des demi-finales de cette Copa America 2021. Les deux équipes s’étaient déjà affrontées en phase de groupe, rencontre qui s’était soldée par une victoire écrasante 4-0 du Brésil, grâce à des buts d’Alex Sandro, Neymar, Everton et Richarlison en toute fin de match. Avec cela en tête, le sélectionneur du Pérou alignait une défense en 5 pour éviter de se faire submerger par les attaques brésiliennes. De son coté, Tite alignait un 4-2-3-1 avec Paqueta en 10 après sa bonne performance en quart de finale. Gabriel Jesus étant suspendu après son coup de pied de MMA contre le Chili, c’est Everton qui rentre dans le 11 type, Neymar gardant sa place à la pointe de l’attaque.
Une première période dominée de la tête et des épaules….
Le début de match est clairement à l’avantage des coéquipiers de Neymar qui posent le ballon et le font tourner dans le camp du Pérou. La défense à cinq mise en place par Gareca était bien destinée à résister face aux offensives brésilienne, ce qui laisse le Brésil dominer largement ces 45 premières minutes. Et la stratégie aurait pu marcher, avec un Gallese au top de sa forme dans les buts en repoussant les frappes brésiliennes. Il se permettra même une double-parade face à Neymar et Richarlison de toute beauté. Après 25 premières minutes à souffrir, le Pérou a commencé à mettre le pied sur le ballon et a essayé de faire monter le bloc, sans succès.
Pourtant le travail de Lapadula et Cueva était intéressant, mais ils était trop seuls pour pouvoir faire quelque chose entre les défenseurs centraux et le milieu brésilien. Le danger revient inexorablement vers le but de Gallese, et c’est fort logiquement que le Brésil ouvre le score à la 34ème minute. Après un très bon travail de Neymar au milieu de 3 défenseurs, il sert en retrait le milieu de l’OL qui n’a plus qu’a reprendre du gauche au point de penalty pour ouvrir le score. Ce but de Paqueta vient récompenser son très bon début de match, lui qui est omniprésent à la création et sa relation technique avec Neymar impressionne de match en match.
Ce but force le Pérou à sortir de sa boite sans pour autant apporter du danger sur les buts d’Ederson. Les contacts se multiplient et les joueurs restent au sol comme lors de ce choc entre Lucas Paqueta et Trauco quelques minutes après le but. Le Brésil rentre donc au vestiaire à la fin des 5 minutes de temps additionnel avec un avantage bien mérité. Une domination totale qui n’aura laissé aucune chance au Pérou. Près de 70% de possession de balle, un premier tir à la 40ème minute, le Brésil est en balade et très bien parti pour aller en finale.
…Pour se faire peur ensuite
Dès le retour des vestiaires, le sélectionneur du Pérou procède à deux changements. Trauco et Ramos, en grande difficulté lors du premier acte, sortent au profit de Garcia et de Lopez pour amorcer un changement de dispositif tactique et repasser à 4 défenseurs derrière. Et ce changement est bénéfique d’entrée puisqu’il change totalement la physionomie du match. C’est maintenant le Pérou qui est à l’initiative des attaques, et le Brésil qui commence à se faire peur, à subir et laisse le contrôle du ballon.
Dès le début de cette seconde période Lapadula envoie une grosse frappe comme un avertissement, les péruviens ne sont pas là pour se faire marcher dessus pendant 90 minutes. Ils vont dominer outrageusement pendant une bonne vingtaine de minutes, laissant le Brésil procéder en contre en comptant sur le talent de Neymar ou la vitesse de Richarlison pour faire la différence. Si Neymar tirera son épingle du jeu dans ce rôle-là et se révèlera très utile pour le Brésil, l’ailier d’Everton passera un match compliqué. Dans le même temps Lucas Paqueta perd de son influence dans l’entrejeu à mesure que le Pérou développe son jeu. Le Brésil subit donc beaucoup, et s’expose à des situations de but, et devront remercier Ederson d’avoir sorti un gros match en repoussant toutes ces tentatives.

Tout d’un coup les transmissions se font plus vite, les joueurs se trouvent et les regrets commencent à poindre coté péruviens, regrets d’avoir essayer ce système à 5 défenseurs (décidément c’est la mode en ce moment) alors qu’avec 4 défenseurs ils ont réussi à faire du mal à l’arrière-garde brésilienne jusqu’alors bien tranquille.
Mais le Brésil laisse passer l’orage, et aura même quelques occasions de faire le break, mais Gallese est bien présent et tranquillise sa défense. Le Pérou aurait pu (du?) obtenir un pénalty si la main claire de Thiago Silva (le mouvement du bras est indéniable) avait été vérifiée par la VAR. Encore un fait d’arbitrage de plus qui vient favoriser le Brésil (on se souvient du fait de jeu de Brésil-Colombie et du penalty oublié pour le Chili), cela ne manquera pas de faire parler dans les prochains jours.
La deuxième partie de cette seconde période est plus hachée, avec des organismes fatigués et des duels de plus en plus rugueux. Le jeu est arrêté de nombreuses fois, ce qui permet au Brésil de pouvoir casser l’allant du Pérou et de contrôler cette fin de match. Plus discrets qu’en seconde période, les dépositaires du jeu brésilien que sont Neyumar et Paqueta se sont montrés précieux dans la conservation du ballon et dans le contrôle du tempo dans le dernier quart d’heure en obtenant quelques bonnes fautes ou plusieurs situations dangereuses qui aurait pu faire mouche. Quelques belles simulations de Neymar et de Paqueta viendront bluffer l’arbitre et faire gagner de précieuses minutes à une équipe du Brésil qui a joué à se faire peur sur cette deuxième mi-temps. Le Pérou quant à lui se sera mis à jouer trop tard, et se fait éliminer par la plus petite des marges contre un Brésil tantôt dominateur, tantôt dominé.
Voir aussi : Les notes du match : https://leclub115.com/2021/07/06/les-notes-de-bresil-perou-neymar-partout-ramos-perdu/
L’essentiel est sauf pour le Brésil qui se qualifie pour la deuxième finale de suite après l’édition 2019. Un match sur courant alternatif qui n’est pas sans rappeler celui contre le Chili au tour précèdent, à l’exception près que cette période où les brésiliens ont subis en seconde période était provoquée par l’expulsion de Gabriel Jesus. Il faudra être plus concerné par le jeu durant l’intégralité de la partie pour espérer garder leur trophée contre la Colombie ou l’Argentine qui s’affrontent la nuit prochaine à 3h.