Pour les demi-finales de cet Euro 2020, nous allons analyser les clés du match à venir pour déterminer quels points sont particulièrement à surveiller de chaque coté. Après avoir fait les forces et les faiblesses de chaque équipes, penchons nous sur les faits de jeu qui risquent de faire basculer cette confrontation d’un coté ou de l’autre.
voir aussi : les forces et les faiblesses de l’Italie et de l’Espagne
Qui gagnera la guerre des systèmes?
Toutes les deux organisées en 4-3-3, l’Italie et l’Espagne devraient se livrer une bataille tactique assez intéressante lors de ce match. Bien que les deux dispositifs tactiques soient identiques, les façons de jouer sont différentes, avec une Italie bien plus verticale que l’Espagne qui prend plus de temps pour préparer ses attaques. Deux manières de jouer différentes pour un même dispositif, la confrontation va être intéressante.
Les deux systèmes se reposent sur leur défense pour construire leur jeu, avec une défense intraitable coté italien pour stopper les actions adverses, et une arrière-garde beaucoup plus dans la relance et la construction du jeu coté espagnol. Les italiens arrivent sur ce point en pleine confiance, avec seulement 1 but pris dans la compétition alors que les espagnols ont eu plus de mal, prenant 3 buts contre la Croatie par exemple. Quelques erreurs ont été remarquées aussi coté espagnol, avec une charnière Torres – Laporte qui peut avoir des manques de communication.
Malgré tout, l’incorporation d’Azpilicueta dans le 11 à la place d’un Marcos Llorente qui n’était pas du tout à sa place a apporté plus de stabilité et de sérénité défensive. Cet apport des latéraux dans les deux système est important, et la petit avantage pour l’Espagne qui peut compter sur ses deux titulaires, alors que l’Italie a perdu Florenzi et surtout Spinazzola au dernier match.
Le rôle des ailiers dans cette guerre des systèmes sera primordiale aussi, puisqu’encore une fois le profil des joueurs de couloir sont très différents. Coté italien nous avons des ailiers dribbleurs, offensifs et mangeurs de ligne en la présence d’Insigne, Chiesa ou Berardi, alors que Luis Enrique utilise plus des joueurs capables de tenir le ballon et rentrer dans la construction du jeu comme le faisait Vicente del Bosque en 2012 (trio d’attaque formé de Fabregas dans l’axe, Iniesta à gauche et David Silva à droite).
Pour finir le choix des joueurs coté espagnol sera aussi très intéressant. Pablo Sarabia forfait pour ce match, qui Luis Enrique va-t-il choisir pour animer son coté droit de l’attaque? Mikel Oyarzabal aura-t-il sa chance ? Peut-il mettre un joueur de couloir plus offensif comme Marcos Llorente pour gêner les arrières latéraux italiens? Les options sont nombreuses pour le technicien espagnol et le choix aura forcément une influence sur l’animation offensive de la Roja et donc sur la physionomie du match.
Le combat du milieu.
Comment parler de ce match sans aborder la bataille que devra se livre les deux milieux de terrain? Avec trois joueurs extrêmement talentueux de chaque coté, l’Italie et l’Espagne basent leur jeu sur cette influence du milieu de terrain. Tout les ballons passes par eux et chaque trio a pour mission de lancer les attaques, que ce soit à la passe ou dans la percussion. Le retour de Busquets a fait beaucoup de bien à l’Espagne, récupérant un joueur d’expérience capable de dicter le tempo du match. Mais en face Mancini n’est pas en reste, puisqu’il a récupéré Marco Verratti qui a pris la place de Manuel Locatelli dans le 11 de départ (excusez du peu).
Ces deux joueurs sont les plaques tournantes de leur équipe dans des styles différents. Là où Busquets va privilège la prise d’information et la transmission de balle rapide, Verratti aime garder le ballon et possède une meilleure capacité de pénétration que le milieu du FC Barcelone. Cette verticalité avec le ballon est tout de même présente coté espagnol avec Pedri et Koke, capable d’aller vers l’avant avec le ballon pour créer des décalages. Cependant les milieux de terrains espagnols ne sont que très peu impliqués sur les buts de leur équipe, un point sur lequel peut s’appuyer la Squadra Azzura avec des joueurs comme Pessina sur le banc ou Barella dans l’équipe-type, déjà décisifs à plusieurs reprises durant cette compétition.
Les deux équipes aiment avoir la possession du ballon (sur l’ensemble de la compétition l’Espagne a 67% (1ère) de la possession du ballon et l’Italie presque 56% (3ème)) et possèdent un taux de passes réussies parmi les plus élevé de la compétition (89.4% pour l’Espagne en première position et 884% pour l’Italie cinquième). Ces statistiques souligne donc la concentration du jeu au milieu de terrain et le style de jeu pratiqué. Alors qui de l’Espagne ou de l’Italie va réussir à mettre le pied sur le ballon et imposer son jeu? Si je devais me mouiller au jeu des prédictions, je dirai que l’Italie peut vouloir laisser l’Espagne jouer son jeu, et procéder en contre grâce à ses ailiers rapides, ce qui est moins le jeu espagnol.
Morata / Immobile : duel à distance
Une statistique vous aura peut-être échappé, mais l’Espagne et l’Italie sont les deux meilleures attaques de cette compétition. Malgré ces attaques prolifiques, les deux attaquants de pointe attitrés que sont Ciro Immobile et Alvaro Morata ne figurent pas parmi les meilleurs buteurs de la compétition. Les deux joueurs pointent à la treizième place du classement avec seulement deux petits buts, pas même 20% des buts de leur équipe. Comme di auparavant les italiens ont pu se reposer sur des réalisation de Barella, de Locatelli au deuxième match et de Pessina, alors que l’Espagne présente une marque beaucoup plus repartie avec pas moins de 7 buteurs (en comptant le CSC contre la Suisse qui aurait du être attribué à Alba).
Les deux buteurs seraient bien inspirés de sortir de leur boite et de s’affirme comme les attaquants de pointes de deux des plus grandes nations de football puisque pour le moment on parle d’eux plus pour les occasions ratées de Morata ou la guérison miraculeuse de Immobile contre la Belgique. Et ils auront l’occasion de le faire puisque les deux équipes sont celles qui tirent le plus au but, avec 101 tirs au but pour l’Italie et 95 pour l’Espagne. Dans un match où les deux équipes sont aussi proches l’une de l’autre, leur apport va être primordial et la moindre faillite devant le but sera pointée du doigt. Rater des occasions en phase de groupe ça peut passer, dans une demi-finale de compétition internationale, beaucoup moins.

source statistiques : UEFA.com
Voilà donc pour les 3 clés du matchs qu’il faudra surveiller, des points qui peuvent faire basculer le match d’un coté ou de l’autre dans un match qui promet d’être ouvert et spectaculaire. Qui imposera son jeu? Qui aura le plus de réussite et pourra porter son pays en finale de ce tournoi? Les enjeux sont grands pour chaque équipe, il ne faudra pas craquer face à la pression.