21 ans que l’équipe de France attendait une nouvelle finale de Jeux Olympiques après l’édition de Sidney en 2000. 21 longues années d’attente qui se termineront dans la nuit de vendredi à samedi vers 4h30 en défiant Team USA pour aller décrocher l’Or olympique. Retour sur un match durant lequel on est passé par toutes les émotions.
Les leaders discrets, les autres répondent présent.
Cette victoire, c’est surtout celle du collectif. Un groupe de joueur qui répond présent et qui pourrait se sacrifier pour le copain. Cette notion de groupe et d’entente, ça rappelle quand même très fortement les équipes de France qui gagne. France 98, les Experts au Handball, France 2018 au foot encore et j’en passe, la recette pour aller au bout, on la connait. Mais le défi était grand sur le chemin de la Finale, avec une équipe de Slovénie qui jouait la première demi-finale de JO de son histoire, mais qui compte un génie du nom de Luka Doncic pour mener une belle équipe jusqu’à ce stade de la compétition. D’ailleurs lorsque Luka joue avec sa sélection nationale, la Slovénie gagne. Un bilan de 17 victoires pour 0 défaites, autant dire que l’obstacle était grand et qu’il ne fallait surtout pas sous-estimer cette équipe.
Et comme lors du match précédent, l’équipe de France a du mal à rentrer dans son match en ayant de grosses difficultés à développer son jeu offensif et laissant des boulevards en défense à des slovènes qui ne se font pas prier pour place des attaques rapides. Le repli défensif est moyen, et la France accuse même un retard de 8 points dans ce premier quart (25-18). Les leaders offensifs que sont Evan Fournier (handicapé par deux fautes rapides dans ce quart-temps) et Nando de Colo sont trop discrets, et se sont les joueurs qui sortent du banc qui vont remettre la France dans le sens de la marche. Une remise en route illustrée par l’apport de Timothé Luwawu – Cabarrot, auteur d’une belle présence défensive sur Luka Doncic (avec pour preuve cette interception dans les mains de Luka pour première action du match) et de gros shoot quand sont équipe en avait le plus besoin. L’ailier des Nets a bien pris le relais de Nicolas Batum sur Doncic, et termine le match avec 15 points et 5 rebonds à 3/4 à trois points. Ce genre d’apport qui sauve une équipe.
TLC compense donc les difficultés des cadres offensifs, mais Yabusele, Heurtel ne sont pas en reste avec de très bons passages sur le parquet. 9 points 4 rebonds et 1 passe pour l’ailier fort et 6 points, 4 rebonds et 3 passes pour le meneur. Même si De Colo et Fournier ont du mal, ce n’est pas le cas de Rudy Gobert qui a fait un match énorme de bout en bout. Le triple défenseur de l’année en NBA a fait parler sa présence défensive en dissuadant de nombreuses pénétrations slovènes et en gobant une infinité de rebonds.
Le jeu se resserre dans le second quart temps et les deux équipes sont plus sérieuses en défense. Après un 27-29 dans le premier quart, le score n’est que de 15-15 dans le second pour que les deux équipes rentrent aux vestiaires sur le score de 42-44 pour la bande à Luka. Les français shootent à 37% tandis que les slovènes sont à 47%, on se dit qu’il y a la place.

Le réveil des cadres, jusqu’à l’apothéose
La deuxième mi-temps signe le réveil des joueurs qui jusque là étaient un peu dans le dur. C’est un véritable récital que nous ont offert Nando de Colo et Evan Fournier sur cette deuxième mi-temps. Fournier était à 5 points à la pause et De Colo à 7? À la fin des 40 minutes ce n’est pas la même musique. 25 points 7 rebonds 5 passes pour le meneur du CSKA Moscou, et 23 points 5 rebonds et 3 passes pour le nouvel arrière des New-York Knicks. Un réveil qui fait du bien et qui était nécessaire pour maintenir l’équipe de France dans le match.
La vision de jeu de De Colo, les gros tirs à trois points rentrés par Fournier, l’attaque des bleus est bien meilleure. Seulement… la Slovénie reste dans le match grâce à son mouvement de balle et sa qualité de shoot. Luka Doncic nous fait évidemment très mal, et les lieutenants Mike Tobey et Prepelic maintiennent la pression sur l’équipe de France. 56 points à eux-trois, ils ont fait très mal derrière la ligne à trois points pour revenir au score quand les bleus semblaient avoir fait un écart, comme dans le troisième quart temps où la France mène de 10 points, mais les tirs à trois points de Hrovat et de Blažič permettent aux slovènes d’être au contact. 71-65 France à la fin du troisième quart temps, on ne respire plus très bien d’un coup.

Et les premières minutes du quatrième quart ne sont pas là pour nous rassurer, bien au contraire. Les bleus ont du mal à rentrer dedans. 2 tirs à trois points loupés de suite, des pertes de balles et les slovènes reprennent le momentum. Heureusement Vavane re-rentre sur le parquet et se met immédiatement au boulot, avec un tir du parking suivi d’un pull-up à mi-distance pour remettre la France à +6 alors que le score était de 73-72. Mais le chassé croisé continuera entre les deux équipes, entrecoupé de décisions arbitrales bien longues et douteuses. Les deux équipes ont fait face à des mauvaises décisions, et les temps de pauses pour aller voir les ralentis étaient interminables.
Les deux équipes ne se lâchent plus. La France prend 4 points d’avance? Prepelic remet un jumper sur une énième passe de Luka Magic. Même lorsque les bleus prennent 5 points d’avance sur un 3pts de TLC très clutch à moins d’une minute de la fin du match, l’équipe de France trouve le moyen de provoquer une faute pour donner 2 lancers à Prepelic, et ensuite de provoquer une faute offensive sur l’action qui suit. Ce diable de Prepelic en profite pour nous remettre un tir de la buvette dans la bouche, et tout à coup la pression remonte. Tout le monde se met sur le devant de son fauteuil, la tête dans les mains. 32 secondes à jouer, +1 France et la balle dans la main de Nando de Colo. Malheureusement le shoot du meneur du CSKA Moscou ne rentre pas, et le scénario honni se retrouve face à nous.
21 secondes à jouer, la balle dans les mains de Luka Doncic pour une qualification en Finale des Jeux Olympiques. Le meneur est très bien défendu depuis le début de la seconde mi-temps, et attrapé à 10m du panier, il déclenche une passe pour Prepelic qui a l’accès au cercle d’ouvert. Il ne reste que 5 secondes, il monte au lay-up, c’est fini pour la France. Mais tout à coup, surgissant de l’obscurité (oui laissez nous romancer l’action), Nicolas Batum vient étendre ses longs bras pour scotcher le ballon sur la planche. Fin du match, Batum vient de réaliser le contre le plus important de l’histoire du Basket-Ball français, les bleus sont qualifiés pour la Finale. Un contre qui n’est pas sans rappeler celui d’un certain Lebron James pour donner la victoire aux Cavs durant le Game 7 des finales NBA. Block by Batum is the new block by James.

Une victoire au bout du suspense qui permet aux français d’atteindre une finale attendue depuis 21 ans, et ce sera contre l’ogre Team USA. Les américains montent en puissance dans cette compétition, mais les français restent sur deux victoires de rangs contre eux, dont une en tout début de compétition. Le match promet d’être titanesque, rendez-vous à 4h30 du matin dans la nuit de vendredi à samedi pour peut-être le match le plus important de l’histoire du Basket-Ball français.


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