Pour une première, le Grand Prix d’Arabie Saoudite n’est pas passé inaperçu. 3 départs, une pluie de drapeaux et un nouvel accrochage entre les deux leaders du championnat, ça commence à faire pour une seule course. C’est finalement Lewis Hamilton qui s’impose à Djeddah après un Grand Prix plus que chaotique.

Avant de commencer, voici un topo sur le circuit :
- Lieu : Djeddah, Arabie Saoudite.
- Longueur : 6,174 km.
- Nombre de tours : 50.
- Particularités : Nous ne sommes pas prêts de l’oublier… L’inauguration du circuit dans la tournée des pilotes a été pour le moins remarquée. Huit mois de dur labeur pour que ce circuit soit prêt à temps. Il s’en est fallu de peu pour que l’Arabie Saoudite passe à côté, puisque le circuit a été homologué Grade 1 par la FIA le 2 décembre 2021, soit 3 jours avant la course.

Des qualifications à demi-mesure
Si les qualifications se sont passées sans encombres pour les Mercedes, la frustration est de taille chez RedBull. Ce n’est pas la joie non plus chez Ferrari avec Sainz à l’arrière et deux erreurs de la part du pilote.
Q1. Une première partie sans trop de problèmes pour les pilotes. Perez (RedBull), Bottas (Mercedes), Verstappen (RedBull), Sainz (Ferrari) et Norris (McLaren) sont en tête. Derniers de la liste, Mazepin (Haas), Schumacher (Haas), Vettel (Aston Martin), Stroll (Aston Martin) et Latifi (Williams) sont éliminés. Sebastian Vettel est d’ailleurs le premier étonné de son élimination précoce de ces qualifications.
Q2. C’est maintenant que Ferrari part en vrille. On secoue un peu les têtes de course pour retrouver Hamilton (Mercedes), Perez, Verstappen, Bottas et Tsunoda (Alpha Tauri) en tête de gondole. A l’arrière, Russell (Williams), Alonso (Alpine), Raikkonen (Alfa Romeo) et Ricciardo (McLaren) sont hors jeu. Mais ce n’est pas tout. Carlos Sainz fait une première erreur qui le force à chausser de nouveaux pneus medium neufs. Il repart, mais le sort s’acharne et l’envoie en tête à queue. Les qualifications s’arrêtent là pour l’espagnol.
Q3. Les Mercedes toujours en tête, Max Verstappen contre-attaque et s’apprête à réaliser le meilleur tour. A un fil de la pole, le néerlandais tape le mur et s’arrête net. De quoi frustrer l’écurie RedBull, pour laquelle chaque point compte à ce stade du championnat.
Pour ces qualifications, la vitesse record a été enregistrée à 320 km/h, avec une vitesse moyenne de 252 km/h. C’est un circuit risqué que les pilotes doivent parcourir.



Une course… renversante
Si les 10 premiers tours ont été plutôt calmes, la suite de la course s’est transformée en véritable capharnaüm.
Sur la ligne de départ, tous les pilotes ont chaussé des pneus medium ou hard, à l’exception de Lando Norris en gommes tendres à la septième position. Le départ est lancé à 18h33. Lewis Hamilton réalise un très bon démarrage et conserve sa position de leader. Le classement n’est en rien modifié à l’avant. Il est suivi de près par Valtteri Bottas, juste devant Max Verstappen. Alors que l’écart entre les trois pilotes s’agrandit, Bottas a pour ligne de conduite de bloquer Verstappen sur cette course, laissant l’avantage à son coéquipier.
Dans les dix premiers tours, Hamilton est le plus rapide et enchaîne les meilleurs tours. En quatrième position, Charles Leclerc a du mal avec le trio de tête, inébranlable. Le Monégasque se fait attaquer par Sergio Pérez tandis que son binôme d’écurie Carlos Sainz reprend du terrain et gagne quelques précieuses places. Jusqu’ici, rien d’anormal. Mais c’est maintenant que tout se gâte pour les pilotes.
La malchance des Haas refait surface. Un premier drapeau jaune est sorti, accompagné de la safety après un accident de Mick Schumacher qui a tapé le mur au même endroit que Charles Leclerc vendredi. On vous rassure, l’Allemand va bien. La plupart des pilotes profitent de ce drapeau pour rentrer au stand et changer de pneus. NB : la stratégie est d’un seul arrêt par pilote. Les Mercedes passent au stand, tandis que Verstappen reste en piste. Excellente stratégie de la part de RedBull.


Quelques minutes plus tard, les commissaires suspendent la course avec un drapeau rouge (tour 14/50). Les barrières sont dans un sale état après l’accident, elles doivent impérativement être réparées. Les pilotes bénéficient de cet arrêt, puisqu’ils ont l’opportunité de changer de pneus gratuitement. Le second départ sera lancé à 19h15. C’est le classement enregistré juste avant le drapeau rouge qui est enregistré. Et oui, Max Verstappen repartira en tête, d’où l’excellente stratégie.
Qui dit nouveau départ arrêté dit nouveau placement. En P1, le pilote RedBull est suivi de Lewis Hamilton et Valtteri Bottas. Ocon, Ricciardo, Leclerc, Gasly et Pérez leur emboîtent le pas. Les pilotes peuvent enfin reprendre la course. Alors que Verstappen se fait chiper sa position par Hamilton, il tente de le redoubler mais n’y parvient pas dans les règles et le force à l’extérieur du virage 2. Toutefois, il n’a pas le temps de réparer son erreur. Drapeau rouge.
Au 16ème tour, le second pilote Haas Nikita Mazepin est victime d’un nouvel accident. Sauf que cette fois, c’est une vraie hécatombe. Personne n’est blessé, mais trois pilotes sont à présent hors course. Sergio Pérez, touché par Leclerc, fait un tête à queue tandis que Mazepin est lui aussi dans le mur. Troisième chanceux de cet accident, George Russell est également contraint à l’abandon. Si on continue sur cette voie, il n’y aura plus de pilotes pour courir. Nouveau départ à 19h40.
Si vous vous attendiez à un moment de répit avant le troisième départ, c’est raté. RedBull reçoit la visite de la FIA. Nous savons tous que ce n’est pas pour prendre le thé. La FIA fait une proposition pour le moins inattendue à l’écurie de Max Verstappen. Après son dépassement hors limites, on lui offre la possibilité de rendre la place à Hamilton, évitant une pénalité. Sans surprise, RedBull accepte et cède la place au Britannique.
Passé inaperçu dans tout ce remue ménage, Esteban Ocon partira en pole pour le troisième départ de la course !

Hamilton – Verstappen, c’est reparti pour un tour
Ils vous avaient manqués ? L’incompréhension entre les deux pilotes a de nouveau fait jaser, aux dépens de Max Verstappen.
Le Néerlandais a pourtant pris l’avantage avec un départ réussi et un dépassement incroyable à l’intérieur du virage 1. Il reprend la tête de la course, suivi par Hamilton et Ocon. Tandis que Verstappen a chaussé des gommes mediums, son rival est en dures. L’écart entre les deux tourne autour d’une seconde, mais Hamilton perd de la vitesse dès qu’il se rapproche trop près de la RedBull. Au 33ème tour, un incident entre Sebastian Vettel et Kimi Raikkonen attire l’attention, mais Vettel finira par abandonner un peu plus tard.
Néanmoins, une fin de course sans encombres est bien trop belle pour être vraie. Fernando Alonso se plaint, non sans raison, de débris sur la piste, dans les virages 6 et 10. Un nouveau drapeau jaune se pointe, avec cette fois-ci une virtual safety car et les pilotes sont au ralenti.

On prend les mêmes et on recommence. Hamilton réaccélère, à 1 seconde de Max Verstappen mais les débris sont toujours là. Pour la mille et unième fois, les pilotes ralentissent, vous connaissez l’histoire. Quand tout à coup… Sorti de nulle part, un incident touche Verstappen et Hamilton.
Plus rapide, Hamilton se rapproche dangereusement du Néerlandais, désormais à moins de 7 dixièmes. Verstappen se range sur le côté droit de la piste et ralentit pour laisser passer le Britannique. Incompréhension oblige, Hamilton rentre dans la RedBull et y laisse son aileron avant. Une enquête est lancée. Après discussion entre la FIA et Mercedes, Verstappen est jugé responsable et écope d’une pénalité de 5 secondes à effet immédiat. A moins de dix tours de l’arrivée, il est évident que Lewis Hamilton va prendre l’avantage. Incident tellement illogique que la FIA relancera l’enquête après la course.
Vous voyez venir la suite, Hamilton prend le lead et remporte la course, à 8 secondes devant Verstappen. En troisième position, Valtteri Bottas double Esteban Ocon sur la ligne et monte sur le podium. Joie pour Mercedes, incompréhension et frustration pour RedBull. Phénomène surréaliste, les deux leaders du championnat sont désormais à égalité parfaite, soit 369,5 points. Après ce GP chaotique, le titre se jouera dimanche prochain sur le circuit de Yas Marina.
La décision finale de la FIA a été prise après écoute des deux pilotes. Bien qu’Hamilton ait compris trop tard l’intention de Verstappen, c’est bel et bien le Néerlandais qui écope de dix secondes de pénalité et de 2 points sur sa super licence pour un freinage jugé trop sec (69 bars). Cela ne change en rien le podium de la course, puisque Verstappen est arrivé avec 16 secondes d’avance sur Bottas.



On espère de tout coeur que la prochain Grand Prix se passera mieux, bien que ce soit difficile de faire pire… Qu’en avez-vous pensé ?
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