A l’occasion de la retraite de Kimi Raikkonen, Le Club 115 vous propose un portrait de ce pilote légendaire à la répartie cinglante. Après 19 saisons en Formule 1, le Finlandais laisse une empreinte indélébile dans l’histoire de la discipline. Champion du monde et détenteurs de nombreux records, celui que l’on nomme “Iceman” est également connu pour ses rares interviews particulièrement cocasses. Mais qui est-il réellement ?

Une entrée féroce en Formule 1
Kimi Raikkonen gagne son ticket d’entrée dans la catégorie reine chez Sauber en 2001 grâce à d’excellents résultats en Formule Renault. Etant relativement jeune et peu expérimenté à cette époque, la FIA hésite à lui remettre sa Super Licence. Pour cette fois, la FIA évite la catastrophe et lui décerne une SL provisoire. Il réalise une saison prometteuse chez Sauber, et parvient à chiper la place tant désirée par Nick Heidfeld chez McLaren en remplacement de Mika Hakkinen.
Entre 2002 et 2006, Raikkonen reste chez McLaren et remporte son premier Grand Prix en Malaisie avec une voiture capricieuse. Hélas, il se fait ravir le titre de champion du monde 2003 par un pilote allemand assez méconnu. Michael Schumacher, ça vous dit quelque chose ? Si Iceman est vice-champion du monde cette année-là, la suivante est bien moins glorieuse. La McLaren améliorée ne suffit pas pour tenir tête aux leaders. Kimi Raikkonen se place en 7ème position du championnat avec 45 points difficilement obtenus et de nombreux abandons.
Bis repetita en 2005 avec un début de saison sans grande réussite. Toutefois, il revient dans la course à mi-saison et vient titiller Fernando Alonso alors confortablement installé en tête de classement. Raikkonen inscrit un nouveau record de vitesse officiel à 370,1 km/h. Même pas le temps de cligner des yeux quand il passe. En 2006, McLaren est encore en difficultés face au matériel des Renault et des Ferrari. Ce n’est toujours pas la fête pour Raikkonen, et voilà qu’on lui annonce l’arrivée d’Alonso chez McLaren pour 2007. Goodbye les Britanniques, buongiorno les italiens.


Ferrari et Raikkonen, une histoire de réussite
Pour la saison suivante, Kimi a le choix entre Renault et Ferrari. Manque de confiance en Renault, il choisit la Scuderia pour remplacer le légendaire Michael Schumacher qui se retire. Raikkonen ne tarde pas à annoncer la couleur, rouge en l’occurrence, dès son entrée chez les italiens. Et une, deux, trois, hat trick ! Pole, meilleur tour et victoire pour un premier GP avec Ferrari. Il faut croire que le Finlandais est plus avisé dans ses décisions que la FIA…
Mais en plus d’Alonso qui fait mouche à plusieurs reprise, un petit nouveau sur le circuit donne du fil à retordre à Kimi. Celui-ci, vous le connaissez à coup sûr : Lewis Hamilton. Cependant, pas question pour Raikkonen de se faire ravir le titre une nouvelle fois. Il signe une victoire très spéciale à Interlagos (Brésil) et s’octroie son premier sacre mondial en 2007 ! Néanmoins, son avance à Bahreïn et sa victoire espagnole ne lui permettent pas de conserver son titre. 2008 marque la première pierre du règne de son jeune rival, Lewis Hamilton. La saison 2009 mitigée de Raikkonen lui fait prendre une décision radicale : il quitte le circuit de F1 pour se consacrer au Rallye WRC chez Citroën.


Retour en Formule 1
Après plusieurs saisons en rallye, le #7 retourne à son 1er amour et revient en Formule 1 chez Lotus en 2012. Passion quant tu nous tiens. Aux côtés de Romain Grosjean, il retrouve un excellent niveau et se place très vite dans le haut du classement général. Mais rien n’y fait, pour la troisième année consécutive, la couronne de champion du monde reste bien vissée sur la tête de Sebastian Vettel. Rebelote en 2013. Sauf qu’un vieil accident de 2001 refait surface et force Kimi à arrêter sa saison pour se faire opérer.
2014 marque le retour de Raikkonen chez la Scuderia. Il réalise une petite saison et le pilote aux 1000 points termine à la 12ème place du championnat. Qui dit nouvelle saison dit remue-ménage chez les constructeurs. Alonso file chez McLaren et Vettel, quadruple champion du monde, devient le nouveau coéquipier de Kimi Raikkonen. Iceman conclut sa saison 2016 en 6ème position du championnat, derrière son binôme d’écurie.
En 2017, toujours chez les rouges, il revient sur le devant de la scène en Hongrie. Avec un huitième podium sur ce circuit, il bat le record d’Ayrton Senna et de Michael Schumacher. Pour sa dernière année chez Ferrari en 2018, Kimi Raikkonen remonte parmi les meilleurs et se place 3ème du championnat. Il était temps de changer, alors Kimi file chez Alfa Romeo. 12ème en 2019, il enchaîne les records entre les kilomètres parcourus et le nombre de départs jusqu’en 2021.
Le 1er septembre 2021, Kimi Raikkonen annonce son départ en retraire à la fin de cette saison. Il participe à son 350ème et dernier Grand Prix à Abu Dhabi, mais est malheureusement contraint à l’abandon suite à un problème moteur. Malgré tout, le public l’a élu pilote du jour, lui offrant un très beau départ du circuit. Pour cette même occasion, son coéquipier Antonio Giovinazzi porte un casque unique orné de “Thanks Kimi”, douce attention qui fait fondre Iceman.


Deux anecdotes pour une icône
Si Kimi Raikkonen est connu pour son amabilité glaçante envers les médias, il peut quand même compter sur un fan club de tous les âges.
Au cours de son dernier Grand Prix d’Abu Dhabi, l’Alfa Romeo C41 d’Iceman porte une inscription disant “Dear Kimi, we will leave you alone now” apposée par l’écurie elle-même. Joli clin d’oeil d’Alfa Romeo à une réflexion de Kimi Raikkonen devenue culte. Pour la petite histoire, Kimi avait envoyé balader son ingénieur chez Lotus-Renault en 2012.
Alors en tête du Grand Prix d’Abu Dhabi devant Fernando Alonso, l’ingénieur du Finlandais lui indique son avance et lui demande de garder le rythme. Quelque chose me dit qu’il n’a pas recommencé depuis. La réponse cinglante d’Iceman ne tarde pas à la radio : “Leave me alone, I know what I’m doing” (Laissez moi tranquille, je sais ce que je fais). Et il le prouve en remportant la course. Bien joué Kimi.
En 2017, le Grand Prix d’Espagne est marqué par un événement inhabituel. Après un contact entre Raikkonen, son homologue finlandais Valtteri Bottas et un néerlandais turbulent, Max Verstappen, l’homme de glace doit abandonner la course. Seulement, dans les tribunes, il y a un jeune garçon de 6 ans, Thomas, à qui cela ne plaît pas du tout. Vêtu aux couleurs de l’écurie italienne, Thomas pleure l’abandon de son pilote favori. La Scuderia ne peut se résoudre à le laisser dans cet état.
Ferrari vient donc chercher le petit garçon et lui offre un traitement VIP. Avec son papa, il visite les stands, le paddock et l’hospitalité de l’écurie. Kimi Raikkonen vient alors rendre visite à son tout jeune fan, aux anges, lui rendant ainsi son sourire. Tout est bien qui finit bien.


Ce que vous ignorez peut-être sur Kimi Raikkonen
Voilà quelques anecdotes sur l’iconique pilote finlandais.
- Pourquoi Iceman ? C’est tout simplement le surnom que lui ont attribué les médias en raison de son sang froid imparable et de son côté réservé. Et éventuellement pour son amabilité.
- Pourquoi le numéro #7 ? Pour la grande majorité des pilotes, leur chiffre attribué a une symbolique particulière, mais pas pour Kimi Raikkonen. Il fallait juste choisir un numéro. Le #7, c’est chouette.
Au cours de sa carrière, il a accumulé un nombre de records assez hallucinants. Pour commencer, 19 saisons en F1 c’est déjà un record. Pendant toutes ces années, il a participé à pas moins de 350 Grands Prix ! Jamais deux sans trois, il a parcouru 92 636 kilomètres en GP et signe là aussi un record.
Voici la carrière de Kimi Raikkonen résumée en quelques chiffres :
- 18 pole positions.
- 21 victoires.
- 103 podiums.
- 46 meilleurs tours.
- 2 hat tricks.
- 1873 points.
- 72 abandons.
Enfin, un top 5 de ses meilleures répliques (version soft). Parce que ça vaut vraiment le détour.
- “Leave me alone, I know what I’m doing”. Devenu culte.
- “Eh bien je suis arrivé la nuit derrière à 1h, donc je n’ai vu que l’autoroute et l’hôtel. L’intérieur de l’hôtel est joli donc je veux dire que je n’ai aucune critique à ce jour”. La réponse de Kimi quand un journaliste lui demande ses impressions sur sa première venue en Inde en 2012.
- “Sans les médias, la Formule 1 serait le paradis”. C’est clair non ?
- “Cette fois, je ne sais pas ce que je fais”. Voilà ce qu’il se passe quand Kimi Raikkonen crée un compte Instagram. Même lui ne comprend pas.
- “J’espère qu’ils sont doués pour laisser la voie libre”. Qui lui a demandé son avis sur les rookies ?
Grand fan des interviews. La suite juste ici. Avis aux journalistes qui tenteraient d’approcher Iceman, passez votre tour si vous ne voulez pas finir gelés sur place.
En bref, l’homme de glace au talent indéniable a prouvé à maintes reprises qu’il était bien plus qu’un simple iceberg. Pilote au grand coeur et au sens de l’humour hors pair, Kimi Raikkonen prend sa retraire de la Formule 1 à 42 ans. On souhaite une heureuse retraite au Finlandais qui a marqué l’histoire de la discipline.