À l’occasion de sa victoire au Grand Prix de Bahreïn, le Club 115 vous propose de (re)découvrir le Monégasque de 24 ans à l’avenir prometteur, Charles Leclerc !

Début de parcours
Charles Leclerc fait partie de ceux qui ont découvert très tôt le karting. À cinq ans, le Monégasque était déjà derrière un volant à Brignoles. C’est un ami de son père, Jules Bianchi, qui lui a fait découvrir ce sport, dont Leclerc tombe très vite amoureux. Ce pourquoi, dès ses sept ans, il entre dans la compétition. Mais il ne se contente pas d’une victoire au niveau régional, ce serait trop facile. Il en remporte donc 15 en une seule année. Une fois n’est pas coutume, il réalise le même parcours l’année suivante.
Quelques titres minimes plus tard, dont un mondial, il passe à deux doigts d’arrêter le karting. C’est sans compter sur Jules Bianchi. Ce dernier convainc son manager, Nicolas Todt, de garder une place dans ses rangs pour Charles Leclerc. Et heureusement, il accepte. Le Monégasque court désormais sous les couleurs d’ART GP et rencontre en 2012 un Néerlandais au caractère bien trempé : Max Verstappen. Seulement, on ne peut pas dire que l’entente est au beau fixe entre les deux pilotes et ils enchaînent les coups fourrés sur la piste. En attendant, Leclerc décroche les titres de vice-champion d’Europe et du monde U18.
Partout où il passe, Charles Leclerc est régulièrement considéré comme le meilleur rookie, notamment grâce à ses résultats en championnat européen. Titre qu’il obtient d’ailleurs en 2014 et en 2015. Sur ces deux saisons, il a réalisé la plupart des meilleurs temps, tous circuits confondus. Dur à suivre le Monégasque… L’année suivante, il accède aux GP3 Séries, toujours chez ART Grand Prix. Mais ça devait être un peu trop facile pour lui. La première manche donne le ton : il s’octroie la victoire et conclut la saison en remportant le championnat. Et ce, malgré deux abandons.
Charles Leclerc continue de grimper les échelons pour atteindre son objectif ultime : la Formule 1. En 2017, il est engagé par la Prema Powerteam pour concourir en Formule 2. Ni une ni deux, il remporte à nouveau le championnat. Pendant ce temps, le jeune Monégasque est pilote essayeur chez la Scuderia Ferrari, comme l’a été Jules Bianchi avant lui. Il est également le pilote de développement chez Haas F1 Team. Un an plus tard, le voilà dans la cour des grands.



Un pilote hors pair
À la sortie de la Ferrari Driver Academy, le team principal de Sauber, Frédéric Vasseur, annonce la titularisation du Monégasque pour la saison 2018. Il se classe alors treizième du championnat. Début septembre, la Scuderia Ferrari fait une annonce importante. Le contrat de Kimi Raïkkönen prend fin et celui de Charles Leclerc commence. Les deux pilotes échangent leur place, puisque le Finlandais file chez Alfa Romeo. Et apparemment, la Ferrari plaît à Leclerc, qui s’avère à l’occasion plus rapide que son nouveau coéquipier, le quadruple champion du monde Sebastian Vettel.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la saison 2019 commence très fort pour Charles Leclerc. Si on lui demande à plusieurs reprises de laisser l’avantage à Vettel, il décroche la pole position à Bahreïn, devenant le plus jeune pilote Ferrari à réaliser l’exploit. À ce moment-là, il n’a que 21 ans. Cette même année, il remporte son tout premier Grand Prix (au lendemain du décès d’Antoine Hubert en Formule 2) sur un circuit emblématique de Formule 1 : Spa-Francorchamps. Et tant qu’on y est, autant marquer le coup comme il se doit. Leclerc remporte également LE Grand Prix par excellence pour la Scuderia. Il grimpe sur la plus haute marche du podium à Monza, véritable repère des Tifosi.
Au final, il se classe quatrième du championnat et finit carrément devant son coéquipier. Et forcément, avec un tel résultat pour sa première saison chez les Italiens, Charles Leclerc a fait vibrer la Scuderia. Hors de question de perdre un talent pareil. Ce pourquoi, en guise de cadeau de Noël, le Monégasque se voit offrir un contrat jusqu’en 2024 et voit son salaire non pas doublé, mais triplé.
Mais voilà, il fallait bien un petit couac quelque part. Au cours de la saison 2019, la Scuderia est la cible d’une enquête pour des irrégularités au niveau de son moteur. Forcément, l’écurie subit une baisse de régime drastique pour les deux saisons suivantes. Jusqu’au lancement de la saison 2022 en tout cas. Les nouvelles règlementations en vigueur rebattent les cartes pour toutes les écuries et Ferrari s’en tire remarquablement bien. Les F1-75 de Charles Leclerc et Carlos Sainz retrouvent leur forme d’antan lors des essais hivernaux, et défient toute concurrence dès la manche d’ouverture à Bahreïn. Aux côtés de son coéquipier depuis 2020, le Monégasque renoue avec la victoire et place Ferrari en haut de l’affiche avec un doublé.
Leclerc semble parfaitement à sa place chez les Italiens, et la bonne entente des deux pilotes n’y est pas pour rien.
“J’ai toujours su que Carlos était très fort, et je le disais même avant le début de la saison dernière. Je pense qu’il a été sous-estimé durant toute sa carrière […]. Certains savent faire la différence entre ce qu’il se passe en piste et en-dehors. Et Carlos en fait partie. Quand on joue au paddle ou aux échecs, il y a cet état d’esprit de compétiteur qui ressort des deux côtés parce qu’on veut gagner, mais on sait aussi travailler ensemble pour le bien du team en dehors de la voiture.”
Charles Leclerc



“Je lui dois tout”
Jules Bianchi. Ce nom est indissociable de celui de Charles Leclerc. Jules Bianchi a toujours côtoyé les Leclerc, les deux familles étant amies de longue date. C’est d’ailleurs le père de Bianchi qui possédait le circuit de Brignoles, là où le Monégasque a piloté son premier karting. Leclerc a suivi à peu de choses près le parcours du Niçois, lui aussi passé par la Ferrari Driver Academy.
Jules Bianchi a brillé en Formule 3 et en Formule Renault 3.5 Series, terminant vice-champion du monde en 2012. En Formule 1, Bianchi a pris le départ de 34 Grand Prix avec l’ancienne écurie russe Marussia F1 Team, aujourd’hui britannique. Il est d’ailleurs le seul pilote de l’écurie a avoir récolté des points.
Malgré de belles saisons en 2014 et 2015, la période n’est pas idéale pour Charles Leclerc. Le 5 octobre 2014, son ami de toujours et mentor, Jules Bianchi, est victime d’un terrible accident lors du Grand Prix du Japon. Sous une pluie diluvienne, la monoplace du Jules Bianchi heurte violemment une dépanneuse sur le circuit de Suzuka. Grièvement blessé, il succombe le 17 juillet 2015 après neuf mois de coma. Dès lors, Charles Leclerc n’a de cesse de lui rendre hommage, rappelant à chaque fois qu’il doit tout à cet homme qui l’a toujours poussé et soutenu.


Ce que vous ignorez peut-être sur Charles Leclerc
- Pourquoi le numéro 16 ? Comme il le fait régulièrement, le Monégasque rend un nouvel hommage à Jules Bianchi, qui utilisait le numéro 17 en cours. Leclerc souhaitait avoir le numéro le plus proche possible de celui de son ami.
- Charles Leclerc a souhaité rendre hommage à deux personnes au travers de son casque 2022. Le premier est évidemment pour Jules Bianchi, et le second est à son papa, décédé en 2017.
- Lorsqu’on lui demande s’il a déjà eu peur en Formule 1, le Monégasque est formel : “Le jour où j’aurai peur, j’arrêterai la Formule 1. Parce que si on a peur, on ne peut pas pousser la voiture au maximum“.
- On vous rassure, il est quand même (un peu) normal. Comme la majorité d’entre nous, il a peur des serpents et des araignées. Brrr.
- Ferrari a usé d’un sacré sens de l’humour en l’engageant. Le responsable a appelé Leclerc en lui disant “Désolé mais tu n’es pas pris”. Peu surpris, le pilote ne s’est pas posé plus de questions. Un quart d’heure plus tard, cette même personne le rappelle : “C’était une blague, tu es engagé chez Ferrari !”. Très drôle.
- Charles Leclerc est lui aussi un petit plaisantin, et Ferrari en a fait les frais lors du Grand Prix de Bahreïn 2022. Le Monégasque a donné des sueurs froides à son écurie. Alors qu’il mène la danse à Bahreïn, il fait croire à un problème moteur à un tour de l’arrivée. Et forcément, avec l’abandon des des Red Bull quelques minutes plus tôt, la farce a très bien pris. Juste retour à l’envoyeur.
- S’il devait choisir entre remporter à nouveau le Grand Prix de Monza et gagner une première fois celui de Monaco, son choix est simple : Monaco ! Qui ne rêverait pas d’être victorieux à domicile…
- Son petit frère, Arthur Leclerc, suit la même voie que son aîné et court actuellement en Formule 3 FIA.
- Mais d’où vient la motivation de Charles Leclerc ?
“Je n’ai jamais été démotivé. J’ai beau rabâcher avant chaque week-end qu’il faut être réaliste, à chaque fois que je mets le casque sur la grille, même si je pars 15ème et que l’on est à une seconde des temps, je pense toujours que c’est jouable de gagner ! J’estime que c’est une force. Cela me motive et ouvre le champ des possibles. Même si l’on est dans une mauvaise position, dès que je ferme la visière, je considère la victoire comme faisable, et je la vise ! C’est peut-être ce qui me permet de maintenir haut ma motivation.”
Charles Leclerc


Charles Leclerc semble en très grand forme cette année, au point de jouer le championnat ?