Ce soir, à l’Estadio de la Ceramica, Villarreal a rendez-vous avec le Bayern Munich, pour disputer son premier quart de finale de C1 depuis 2009. La formation de Unai Emery peut-elle espérer passer au tour suivant ?
Vainqueur de l’Europa League 2021, tombeur de la Juve en huitième de finale, Villarreal fait face au plus grand défi de ses dernières années européennes : affronter le Bayern Munich. Véritable rouleau compresseur, qui écrase la compétition avec des scores de tennis, la formation allemande se présentera en Espagne dans la peau d’un favori à la victoire finale. Pourtant, en jouant sur différents points sensibles de son adversaire, ainsi que sur son ADN, Villarreal pourrait avoir son mot à dire.
Déséquilibrer les Bavarois
Si le Bayern marquera inévitablement des buts lors de cette double confrontation, le club de la banlieue de Valence aura aussi des situations à exploiter. Très attirés par la surface adverse, les joueurs de Julian Nagelsmann oublient parfois de défendre, et peuvent laisser de terribles espaces dans leurs dos. Le Bayern a coulé a quelques reprises cette saison, comme sur la pelouse de Gladbach (5-0) ou de Bochum (4-2). Certains défenseurs, comme Dayot Upamecano, peuvent aussi passer complètement à côté de leur sujet pendant 90 minutes.
D’un autre côté, Villarreal possède le profil de joueurs qui peuvent faire mal à cette défense. Avec cinq buts en huit matchs de C1, Arnaut Danjuma réalise une belle saison et sa qualité de percussion pourrait faire mal à Benjamin Pavard. Yeremi Pino est aussi l’une des étoiles montantes de cette formation, dans le pur style du jeu espagnol qui fait si mal aux grands gabarits. Arrivé de Tottenham en janvier, Giovani Lo Celso prend aussi de l’épaisseur sous la houlette de Emery, et ferait presque oublier la vraie star de l’attaque du sous-marin jaune : Gerard Moreno (10 en 19 matchs cette saison).
Ne pas trop subir
Malgré toutes ses qualités, la principale problématique pour Villarreal sera de ne pas subir de manière excessive. Le Bayern Munich joue ses matchs de C1 de manière agressive, en développant un football total. Les Bavarois chercheront à garder le ballon et à recroqueviller les Espagnols dans leur propre surface. Non seulement pour se créer des occasions, mais aussi pour que les contre-attaques locales partent de trop loin pour aboutir sur la cage de Manuel Neuer.
Les Parejo, Capoue ou Coquelin auront très fort à faire au milieu. Si ils ont d’indéniables qualités, ils risquent aussi de ne pas voir beaucoup le ballon face à Joshua Kimmich et Leon Goretzka. Pour Villarreal, être capable d’imposer des séquences de possession, même courtes, sera vitale pour contrôler en partie le rythme de la rencontre. La défense jouera bien sûr un rôle crucial. Pau Torres devra confirmer son statut d’international. L’expérimenté Raul Albiol risque malgré cela d’être mis en difficulté par la puissance offensive bavaroise, tout comme les latéraux, plus portés vers l’offensive.
Mission impossible ?
A L’Estadio de la Ceramica, Villarreal peut créer la sensation et réaliser un match de rêve pour prendre l’avantage en vue du retour. Sur une double confrontation, on imagine cependant assez mal le sous-marin jaune capable de sortir le Bayern. S’il y est parvenu face à la Juventus au tour précédent, le Bayern est autrement plus costaud que la formation turinoise. Le match retour, qui se jouera à Munich, sera très difficile à négocier pour les partenaires de Juan Foyth.
Robert Lewandowski, Thomas Müller, Serge Gnabry… Autant de grands noms qui terrorisent les défenses d’Europe semblables à celle de Villarreal. Pour passer, les Espagnols auront de nouveau besoin de jouer au maximum de leur potentiel, tout en comptant sur des erreurs adverses et le facteur chance. En football, tout est possible, et Villarreal le prouve depuis la prise de fonction d’Unai Emery la saison dernière.