La barbe la plus célèbre de la Ligue était attendu au tournant lors de ces Playoffs 2022, surtout après son trade aux Sixers. Mais les résultats ne sont pas au niveau des attentes placées en James Harden qui peine à retrouver le scoring qu’on lui connaissait. Début d’explications ici.

Des chiffres décevants.
Lors de la Trade Deadline de cette saison, l’arrivée de James Harden aux cotés de Joël Embiid promettait beaucoup de choses pour la franchise de Pennsylvanie. Associer les qualités de playmaking et de scoring à un joueur déjà dominant en la personne d’Embiid, le duo devait apporter une variété offensive nécessaire pour faire des dégâts en Playoffs. Et si le playmaking était au rendez-vous avec plus de 10 passes par match, le scoring restait encore en deçà des standard du MVP 2018, avec seulement 21 points de moyenne. Suffisant cependant pour permettre aux Sixers de se qualifier en post-season, à seulement deux victoires de la première place de la Conférence Est.
Une arrivée tranquille donc, pour préchauffer et être à 100% lorsque les choses sérieuses commencent. Pour les observateurs de la NBA aussi son arrivée était intrigante, lui qui s’était perdu à Brooklyn dans un rôle bien plus discret aux coté de Kyrie Irving et de Kévin Durant. Nous pouvions espérer le retour du scoreur prolifique, celui qui avait terminé à plus de 30 points de moyenne pendants trois saisons de suite (30.4 en 2017/2018, 63.1 en 2018/2019 et 34.3 en 2019/2020). Seulement il n’en est rien, et pire encore James Harden semble avoir beaucoup de mal à faire des différences au sein des matchs.

Ses moyennes après 5 matchs contre Toronto? 18.4 points, 9.2 passes et 4.8 rebonds, le tout à 37% au tir dont 38% à trois points. Des totaux insuffisants pour lui, et surtout une impression visuelle très inquiétante. En plus d’être maladroit au tir, il n’arrive quasiment pas à prendre le dessus sur son adversaire direct, quel qu’il soit. Barnes, Anunoby, Siakam, qu’importe le défenseur Harden peine à se créer des occasions de scorer et la défense de Toronto semble très sereine lorsqu’elle voit James Harden driver vers le cercle. Les step-backs à trois points ne fonctionnent pas, et le pourcentage à deux points est encore pire que pour le tir extérieur (36.8%). James Harden est clairement en dessous des espérances alors que les Sixers auraient bien besoin de celui qui martyrisait les défense il n’y a encore pas si longtemps que cela.
Un rôle à tenir
En effet Philadelphie a besoin d’avoir un James Harden en pleine forme et agressif en attaque. Avec un Joël Embiid diminué à cause de sa blessure au pouce contractée lors du Game 3 de la série contre les Raptors, son rôle en attaque est beaucoup plus important pour décharger son franchise-player et lui éviter une surutilisation qui pourrait lui faire du mal si sa déchirure ligamentaire s’aggrave. Le pivot l’a lui-même déclaré en conférence de presse, Harden doit être plus agressif, et retrouver son jeu, tout simplement.
Je le dis depuis qu’il est arrivé ici, il doit être agressif et il doit être lui-même. Ce n’est pas vraiment mon boulot, c’est plutôt le boulot du coach de lui parler et de lui dire de prendre plus de shoots. Surtout si les Raptors continuent de défendre sur moi de cette manière. Quand j’ai été pris à deux, on n’était pas agressif avec la balle. On ne faisait que tourner le ballon dans le périmètre, et cela leur a permis de récupérer, et c’est c’est pour cela qu’on a pas pu en profiter.
Joël Embiid sur James Harden

Une analyse plutôt juste de la situation en attaque, et une petite pique envers Doc Rivers qui est sous pression dans cette série. The Beard doit tenir son rang, prendre ses responsabilité et arrêter d’avoir des lignes de statistiques de 3ème ou 4ème option offensive. Et le nombre de tirs pris par match le montre, puisque l’arrière tente en moyenne 13 tirs par match, à peine plus que Tobias Harris et même moins que Tyrese Maxey dont ce sont les premiers Playoffs. Des chiffres qui illustrent le ressenti face à nos écrans, et qui doivent motiver James Harden à faire mieux. De retour au Canada pour un Game 6 qui promet d’être bouillant, son apport sera nécessaire pour ne pas se faire peur dans un possible Game 7 historique.
Tout comme Doc Rivers Harden a un passif plutôt compliqué en Playoffs, et un nouveau choke comme celui qui se profile tacherai considérablement la legacy de l’ancien de Brooklyn. Le scoreur qu’était James Harden n’est certainement pas mort, encore faut-il réveiller la bête, et c’est toute la Pennsylvanie qui l’espère.