Le nom de Rafael Nadal est gravé en lettres d’or dans l’histoire du tennis. Roi incontesté de Roland-Garros, membre du mythique Big 3 et véritable icône du tennis mondial, qui est vraiment celui que l’on nomme “Le Taureau de Manacor” ? Parcours, type de jeu, personnalité et anecdotes, découvrez ce tennisman hors du commun.

Un jeune prodige
Né à Manacor le 3 juin 1986, Rafael Nadal a commencé très jeune à taper dans la petite balle jaune. Tandis que la plupart d’entre nous apprenait encore à aligner plus de trois mots, le jeune espagnol tenait déjà sa première raquette. Avec son oncle pour entraîneur, il s’est rapidement développé. Mais voilà, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Droitier d’origine, Rafael Nadal s’est dit qu’un bras droit fort lui serait utile en revers à deux mains. Il a donc appris à jouer en tant que gaucher.
L’Espagnol a participé à sa toute première compétition régionale à huit ans. Bien évidemment, il l’a remportée. Quelques victoires plus tard, Nadal a fait son entrée au fameux tournoi des “Petits As”. Alors âgé de treize ans, le majorquin est tombé sur un os face à un certain Richard Gasquet, impressionné par la ténacité du jeune hispanique. Après un passage au centre de formation de Barcelone, Nadal a rejoint le circuit professionnel en 2002 lors du tournoi de Majorque.
Son tennis et son mental ont étonné bon nombre de joueurs, si bien que Carlos Moya (4ème mondial à l’époque) a déclaré en 2003 que Rafael Nadal atteindrait le top 10 en moins de deux ans. Dès ses débuts, l’Espagnol a montré une affection toute particulière à la terre battue et est apparu à l’aise dans des tournois comme Estoril. Rapidement qualifié de futur prodige avec Richard Gasquet, Nadal n’a pas laissé pas le temps aux spécialistes de démentir ces prédictions. Seulement, les ennuis ont commencé tôt pour Nadal. Blessé au pied à Estoril, il a été privé de plusieurs tournois en 2004, dont Roland-Garros.

Le début d’un règne sur terre battue
Probablement frustré de son forfait de l’an passé, Rafael Nadal est arrivé plus déterminé que jamais aux Internationaux de France de 2005. Tour après tour, le natif de Manacor s’est hissé jusqu’à la finale du Grand Chelem parisien. Et ce, après avoir vaincu Gasquet au troisième tour et son éternel rival suisse, Roger Federer en demi-finale. Les prémisses d’un règne extraordinaire. Par ailleurs, Nadal a donné raison à Carlos Moya puisqu’il est devenu le deuxième meilleur joueur mondial dès le mois de juillet 2005.
Malgré un pied toujours douloureux l’année suivante, le majorquin s’est offert un deuxième titre consécutif à Monte-Carlo après avoir de nouveau vaincu l’iconique Roger Federer. Il récidive face au Suisse le 11 juin 2006, remportant cette fois son deuxième Roland-Garros. On précise quand même que Roger Federer est lui aussi venu à bout de l’Espagnol à plusieurs reprises au cours de la saison, comme à Wimbledon ou à Shanghai.
C’est bien connu, jamais deux sans trois. Le Taureau de Manacor a conservé son titre à Paris en 2007 et inscrit encore un peu plus sa légende tout au long de la saison, même s’il est diminué lors de certains tournois par ses blessures.

Une carrière époustouflante
Une fois sa place d’OVNI confirmée, Rafael Nadal ne s’est pas arrêté pour autant. 2008 restera probablement l’une des plus belles années pour l’Espagnol. C’est simple, il a presque tout raflé. Roland-Garros, Wimbledon, la Coupe Davis, Le Masters de Monte-Carlo, la médaille d’or olympique et la place de numéro un mondial. Oui, tout ça sur une même année. De quoi en écoeurer quelques uns. S’il a remporté son premier Open d’Australie un an plus tard, Nadal n’a pu aller plus loin que les huitièmes de Roland-Garros à cause d’une blessure au genou.
Dans la catégorie des années exceptionnelles du champion, 2010 n’est pas mal non plus. Car en plus du Grand Chelem rouge (Monte-Carlo, Rome, Madrid et Roland-Garros), Nadal a remporté son second Wimbledon, son premier US Open (et donc un Grand Chelem Doré en carrière), son 18ème Masters 1000 (un record) et reprenait par la même occasion la place de numéro un mondial. Ça, c’est fait.



Lors des deux années suivantes, le Taureau de Manacor a été quelque peu freiné par ses blessures. Forfait sur bon nombre de tournois, son mental lui a tout de même offert deux sacres supplémentaires à Roland-Garros et une nouvelle Coupe Davis. S’il est parvenu à retrouver sa forme en 2013, la joie n’était que de courte durée pour Rafael Nadal, dont les blessures se sont fait sentir au point de le pousser hors du top 8 en 2015. Ce, après avoir été vaincu par Novak Djokovic sur son Grand Chelem fétiche.
Partir pour mieux revenir. Telle devrait être la devise de Rafael Nadal. Même s’il ne l’a jamais vraiment quitté, “El Matador” a retrouvé le sommet en 2017. Avec une dixième Coupe des Mousquetaires et un troisième US Open, le majorquin est de nouveau apparu en tête de classement. Bis répétita en 2018 et 2019, avant de décrocher son vingtième Grand Chelem l’année suivante, record alors partagé avec Roger Federer.

2022, l’année de tous les records ?
Seulement voilà, en 2021, un Serbe a décidé de mettre un frein au règne de l’Espagnol. Il avait d’ailleurs prévenu tout le monde en début d’année, expliquant qu’il visait le Grand Chelem Calendaire et qu’il était en très grande forme. Et il l’a prouvé. Avec une neuvième victoire à l’Open d’Australie, un sacre à Roland-Garros après une demi-finale épique face à Rafael Nadal et un nouveau Wimbledon, Novak Djokovic a touché l’exploit du bout du doigt mais en a été privé en finale de l’US Open par Daniil Medvedev. Et on ne compte pas les autres victoires du Serbe sur cette année.
Mais en 2022, Novak Djokovic a été écarté de nombreux tournois en raison de la pandémie mondiale, ouvrant la porte à un Rafael Nadal plus motivé que jamais. Après une victoire à l’Open d’Australie, son 21ème Grand Chelem, le Taureau de Manacor peut-il aller chercher un quatorzième Roland-Garros ? La réponse est oui, il l’a fait. Et pourtant, sa partie de tableau n’était pas des plus simples. Mais Nadal a évincé un par un chacun de ses adversaires, de Félix Auger-Aliassime à Novak Djokovic en passant par Alexander Zverev pour remporter une quatorzième finale face à un Casper Ruud désemparé.



Un jeu atypique
Rafael Nadal est connu pour son mental et son sang-froid hors normes lors des matchs. Il fait partie des très rares joueurs à courir et à se battre sur chaque balle, comme si chacune était une balle de match. C’est très certainement l’une des clés de son succès. De plus, le jeu de l’Espagnol est principalement basé sur une défense très efficace.
En effet, Nadal a tendance à utiliser les balles liftées pour déstabiliser ses adversaires et les transformer en essuie-glaces. C’est un joueur de fond de court, et le maître incontesté des lignes. Car en plus de faire courir son adversaire dans tous les sens, le majorquin est d’une précision millimétrique et joue très fréquemment avec les lignes. Qui plus est, son jeu de gaucher est un avantage considérable sur le reste du circuit, majoritairement droitier. Ses coups droits sont d’ailleurs parmi les plus redoutables.
Le natif de Manacor a beaucoup travaillé sur ses services depuis le début de sa carrière, si bien qu’il a l’un des services les plus puissants à ce jour. Servant régulièrement au-delà des 200 km/h, les retours sont d’autant plus difficiles.


Un Big 3 de légende
Aux côtés de Novak Djokovic et Roger Federer, le Taureau de Manacor est membre d’un trio légendaire, trio qui a dominé de la tête et des épaules le tennis mondial de ces quinze dernières années. Et même si le Suisse se fait plus discret, ses deux compères sont encore aujourd’hui bien présents sur le circuit. En témoignent la victoire de l’Espagnol lors du dernier Open d’Australie et celle de Djokovic au Masters de Rome.
À eux trois, Rafael Nadal, Roger Federer et Novak Djokovic ont remporté 50 des 61 derniers tournois du Grand Chelem. Seuls Andy Murray, Juan Martin Del Potro, Stanislas Wawrinka, Marin Cilic, Dominic Thiem et Daniil Medvedev ont réussi l’exploit d’en gagner un. Cela va de soi, ils détiennent également la grande majorité des records. Si Nadal détient celui du plus grand nombre de victoires écrasantes à Roland-Garros avec treize Coupes des Mousquetaires, Djokovic détient quant à lui le record du plus grand nombre de semaines en tant que numéro un mondial, soit 369.
Quant à Roger Federer, et bien, il est sans nul doute le plus grand recordman de l’histoire du tennis. Il détient le record de victoires à Wimbledon et a été l’auteur de trois Petits Chelems en carrière à trois reprises. Bien évidemment, il ne s’agit là que d’un extrait minime de la liste des records que ces trois joueurs détiennent.



Ce que vous ignorez peut-être sur Rafael Nadal
- Étant petit, “Rafa” hésitait entre le football et le tennis. Vu son palmarès actuel et sa notoriété, on imagine que son choix était le bon. Imagineriez-vous Le Taureau de Manacor en footballeur ?
- Le tennisman considère d’ailleurs que sa carrière professionnelle a commencé lors de l’Open Super 12 d’Auray en 1998. C’est à ce moment qu’il a fait son choix.
- Au cours de sa carrière, Rafael Nadal et Novak Djokovic se sont affrontés 58 fois et on dénombre 30 victoires du Serbe. L’Hispanique a rencontré 40 fois Roger Federer et compte 24 victoires face au Suisse. Ces deux derniers jouent d’ailleurs fréquemment côte à côte lors de la Laver Cup.
- Sur Roland-Garros, Nadal a remporté 105 des 108 matchs qu’il a disputé. Hallucinant. Et ce n’est pas tout, car parmi ces victoires, il en signé 83 sans perdre un seul set. Pourquoi rallonger les matchs quand on peut les conclure en trois sets ?
- Quant à son matériel, il utilise une raquette Babolat, très fine, extrêmement légère et dotée d’une grande surface de frappe. Au niveau vestimentaire, “Rafa” est sponsorisé par Nike et son emblème est apposé sur ses baskets et chacun de ses vêtements.
- En 2020, une jeune ramasseuse de balles a reçu la balle de Rafael Nadal en plein visage lors de l’Open d’Australie. Si la jeune n’a pas bougé d’un iota malgré la puissance du coup, Nadal est allé s’assurer de son état et lui faire une bise. Et ce, avant d’aller la rencontrer personnellement elle et sa famille après le match. Classe.
- Nadal est aussi connu pour son côté très méticuleux et ses tocs. Comme par exemple, mettre deux bouteilles d’eau à un endroit très précis, réajuster ses vêtements et ses cheveux avant chaque coup.
- En 2016, Rafael Nadal a fondé sa propre académie de tennis à Manacor afin de former les tennismen venus des quatre coins du monde.
- Comme toute légende du sport qui se respecte, Nadal a reçu le fameux Laureus World Sports Award en 2011.


