Comment Castres a muselé Antoine Dupont ?

Muselé par l’excellente défense castraise, Antoine Dupont n’a pas rayonné à la hauteur de son talent, hier soir, précipitant Toulouse vers sa chute.

Au match aller (41-0), Antoine Dupont s’était pourtant régalé (Icon Sport)

Brillant la semaine dernière contre le Stade Rochelais, Antoine Dupont a cette fois subi la loi de son adversaire. Si le demi de mêlée international n’a pas fait un mauvais match, en étant notamment à l’origine du premier essai toulousain, sa sphère d’influence a été considérablement réduite par la grosse défense castraise. Décryptage des trois piliers de cette performance des joueurs du CO.

Un pack solide

Exceptionnel, Antoine Dupont est bien sûr capable de faire feu de tout bois dans n’importe quelle situation. Mais comme tous les grands joueurs, il devient un véritable danger lorsque son équipe peut se mettre dans l’avancée. La semaine dernière, les avants toulousains avaient martyrisé ceux de La Rochelle et, comme par magie, Antoine Dupont avait éclaboussé la rencontre de son talent.

Mais hier, à Nice, les avants Tarnais n’ont pas exactement livré à la même opposition à ceux de Toulouse. Puissants, agressifs et accrocheurs – à la hauteur de leur réputation – les “gros” du CO ont progressivement pris le pas sur leurs homologues, par deux fois réduits à 7, avec les cartons jaunes pour Rory Arnold (22′) et Julien Marchand (38′). Dans ces conditions, difficile pour Antoine Dupont de jouer dans l’avancée et de créer des différences.

A ce pack solide, s’ajoute l’excellente gestion du jeu de la charnière castraise qui a su dicter le rythme du match. Tantôt en accélérant le jeu, tantôt en amenant les Toulousains à jouer au pied plutôt qu’à emballer la rencontre. Des facteurs qui ont desservi Antoine Dupont, qui tire aussi son épingle du jeu lorsque son équipe peut exploiter des ballons de contre-attaque.

Une grosse défense autour des rucks

Mais pour véritablement empêcher un tel joueur de briller, Castres a dû veiller au grain 80 minutes durant. Très présents autour des rucks, les joueurs de Pierre-Henry Broncan ont surveillé comme le lait sur le feu le meilleur joueur du monde 2021. Gaëtan Barlot, Tom Staniforth ou Nick Champion de Crespigny ont notamment brillé par leur agressivité en ne laissant jamais le moindre centimètre à Dupont pour se lancer.

Un choix qui a laissé de l’espace sur les ailes au Stade Toulousain, qui n’en a pas assez profité, hormis sur l’essai de Romain Ntamack (47′). Cette année, les joueurs de la ville rose ne présentaient pas une ligne de trois-quarts aussi exceptionnelle qu’à leur habitude. Castres a donc préféré se concentrer sur l’axe du terrain : un choix payant.

Une défense dure sur l’homme

Une fois tous ces éléments mis en oeuvre, les Castrais ont su défendre de manière très dure sur l’homme. Dès la première minute, le ton était donné, lorsque Dupont jouait vite une première pénalité et se faisait découper dans les règles de l’art, avant transmettre de justesse à Lebel. Le ton était donné et le demi de mêlée des Bleus allait subir un traitement de faveur durant toute la rencontre.

Parfois à la limite de l’excès d’engagement, avec quelques prises au niveau des épaules, les défenseurs Tarnais ne se sont pas mis à la faute pour autant. Un rude combat, dont Antoine Dupont portait les stigmates, strappé à la tête dès le retour des vestiaires. En fin de saison, le natif de Castelnau-Magnoac n’avait peut-être plus les jambes pour faire face à une telle adversité… Mais le mérite revient avant tout aux partenaires de Mathieu Babillot, qui verront le Stade de France pour la quatrième fois en dix saisons.

Laisser un commentaire

%d blogueurs aiment cette page :