En 2022, le champion du monde est arrivé avec une moto similaire à celle de l’année dernière et a vite retrouvé le rythme. Si Fabio Quartararo mène actuellement le championnat, son coéquipier Franco Morbidelli peine à s’adapter, faisant apparaître le syndrome Marquez-Honda chez Yamaha…

Une moto peu evoluée sans vitesse de pointe
Contrairement à la Honda ou à la Ducati, la Yamaha est arrivée avec peu d’évolution. Yamaha préfère l’évolution comparée à la révolution de sa moto. L’écurie d’Iwata est arrivée cette saison avec de nouveaux ailerons. Le premier, amélioré de la saison dernière qui se trouve devant la prise d’air. Deux autres, petits et identiques situés sur les côtés de la moto.
Malheureusement pour les pilotes de M1 et surtout Fabio Quartararo, la Yamaha n’a fait aucun progrès au niveau du moteur et de la vitesse de pointe. En fin d’année dernière, la Yamaha n’arrivait plus à jouer les victoires et le français s’était plaint de ce déficit de vitesse de pointe. Cette progression était selon lui capitale.
La Yamaha n’a jamais été une moto réputée pour être rapide en ligne droite. Auparavant, ce déficit était facile à combler grâce à sa supériorité dans les virages et des pilotes comme Valentino Rossi ou Jorge Lorenzo. Cependant, depuis quelques années toutes les motos peuvent gagner donc il n’y a plus de marge de manoeuvre pour la firme japonaise.
Une moto pas au niveau, pour un début de saison poussif

Du fait de son manque d’évolution, le début de saison de la firme d’Iwata a été extrêmement compliqué. Lors de la manche d’ouverture, au Qatar, où Fabio Quartararo avait gagné en 2021, les Yamaha ont fini neuvième pour le Français et onzième pour l’Italien. Les Yamaha ont terminé à plus de dix secondes du vainqueur Enea Bastianini. Le français s’est même fait dépasser par son compatriote Johann Zarco sur la ligne.
Le seul bon Grand-Prix du début de saison s’est déroulé en Indonésie. Sur ce nouveau circuit, Fabio Quartararo a réalisé la pole position. Ensuite, le dimanche, sous la pluie les deux pilotes s’en sont bien sortis avec un podium pour le Français et une septième place pour Morbidelli après une belle remontée.
Au final sur les quatre premières courses, Yamaha n’a signé qu’un seul podium pour aucune victoire. La dernière fois que cela est arrivé, c’était en 2003 avant l’arrivée de Valentino Rossi. Enfin après quatre courses, même si Fabio Quartararo reste au dessus, la performance entre les deux pilotes reste tant bien que mal homogène.
Le rendez-vous crucial du Portugal

Pour le retour en Europe, sur son circuit préféré, le champion du monde est revenu aux affaires. Après avoir retrouvé le rythme en essais libres 3, le Français a démarré la course en cinquième position. Ensuite il a rapidement dépassé tous ses adversaires un par un pour mener une course en solitaire. Il a gagné avec plus de cinq secondes d’avance sur son poursuivant Johann Zarco.
S’en suivent des résultats aussi réguliers qu’impressionnants pour le pilote niçois. Il finit deuxième en Espagne, quatrième au Mans à domicile, deuxième au Mugello sur le pire circuit pour la Yamaha. Et enfin deux “masterclass” en Catalogne et en Allemagne où le français paraissait intouchable, seul sur sa planète et en route pour son deuxième titre de champion du monde.
Heureusement pour ses adversaires, Fabio Quartararo est humain. A Assen, le Français a commis une erreur, ce qui lui arrive très peu souvent. En voulant dépasser Aleix Espargaró, le français a perdu l’avant et est tombé. Après avoir repris la course avec une moto endommagée, il a rechuté et a définitivement abandonné. Il sera pénalisé d’un long lap au prochain Grand-Prix.
Yamaha ou le syndrome Honda et Marc Márquez

Depuis le Grand-Prix du Portugal, on pourrait se demander si il n’y a pas qu’un seul pilote dans l’équipe Yamaha. En effet, Franco Morbidelli a disparu des radars. Son meilleur résultat depuis le Portugal, une treizième place qu’il atteint à trois reprises au Portugal, en Catalogne et en Allemagne.
Mais le plus inquiétant c’est que Morbidelli pense que le problème de la moto est son grip et le fait qu’elle ait trop d’adhérence. Ce retour technique est opposé à celui de Quartararo qui pointe la vitesse en ligne droite. Donc Morbidelli n’est pas écouté par son équipe et il y a peu de chances qu’on retrouve le pilote qui avait joué le titre en fin de saison 2020.
Cela était déjà la cas la saison dernière mais cette année encore plus. La Yamaha ressemble à la Honda qu’a piloté Marc Márquez lorsqu’il a gagné tout ses titres. C’est à dire une moto faite pour un pilote et donc un deuxième qui doit s’en sortir avec une moto qui ne lui convient pas. Morbidelli et Quartararo ont un style de pilotage différent donc l’Italien ne peut pas suivre le rythme du Français.

À mi-saison, Fabio Quartararo est en tête du classement pilote avec 172 points et Franco Morbidelli est dix-neuvième avec 25 points. Yamaha est a égalité avec Ducati au classement des équipes avec 197 points. Fabio Quartararo paraît en contrôle mais avec l’erreur d’Assen tout est relancé. Pour Morbidelli, il est temps que la saison se termine…
Jean-Baptiste Fournier