Les champions du monde en titre ont souffert du changement de réglementation et notamment du marsouinage. Néanmoins au fil des courses, l’écurie a réglé ses problèmes et la voiture ne rebondit plus. Les pilotes, Lewis Hamilton et George Russell maximisent chaque opportunité.

Une voiture rigide qui rebondit
Cette année la Formule 1 a subi le plus gros changement de réglementation de ces dernières années. L’effet de sol est la caractéristique de ces voitures où l’appui est décrété par l’air qui passe par des tunnels sous la voiture. Cela permet d’améliorer la vitesse dans les virages rapides mais elles sont plus lentes dans les virages lents. En outre, le poids des voitures est passé de 752 Kg à 795 Kg.
Mercedes est arrivée avec une voiture à l’opposé des ses principaux concurrents aux premiers essais privés de Barcelone. Les pontons étaient courts, redescendaient vite et les entrées d’air étaient en forme de carré. Le capot moteur était également très resserré. Cette voiture leur a permis d’établir les deux meilleurs temps des trois jours d’essais.
Comme annoncé, Mercedes a apporté une nouvelle voiture à Bahrein lors de la deuxième session d’essais hivernaux. Celle-ci fut encore plus surprenante car les pontons avaient été quasiment supprimés, ils ont été reculés, placés encore plus bas et les entrées d’air étaient encore plus petites. L’objectif de cette voiture était de conserver un flux d’air proche de la voiture pour réduire la trainée aérodynamique. Cette nouvelle voiture a surpris toute la concurrence.

Cependant cette voiture a causé beaucoup de problèmes à l’écurie lors des essais de Bahrein. Etant très rigide, elle rebondissait déjà sur les bosses. Ensuite, ce concept a amplifié le phénomène de marsouinage où la voiture rebondissait de l’arrière à très haute vitesse en ligne droite. L’équipe n’a pas réussi à trouver le bon réglage. Pour le début de saison, Mercedes avance dans le flou pour ce qui est de sa voiture et de la compétitivité de celle-ci.
Un écart d’environ 1 seconde à chaque Grand-Prix
Lors de la première manche de la saison, les craintes de l’écurie se sont confirmées. La voiture n’était pas dans le rythme des Ferrari et des Red Bull. Lewis Hamilton s’étant qualifié cinquième a quasiment sept dixièmes de la pole position signée par Charles Leclerc. Cependant, grâce à l’abandon des deux Red Bull, les Mercedes ont fini troisième et quatrième, Hamilton devant Russell. C’est le premier podium pour une Flèche d’Argent mais celui-ci est dû à la chance.
Par la suite, seul le Grand-Prix d’Australie a été encourageant pour l’écurie Allemande avec le premier podium de George Russell dans une Mercedes. Hamilton ayant fini quatrième. Les deux pilotes avait aussi participé à la Q3.
Le Grand-Prix de Miami, mais surtout ceux d’Emilie Romagne et d’Arabie Saoudite ont été catastrophiques notamment pour Lewis Hamilton. La voiture n’était que la quatrième voir la cinquième force du plateau. George Russell arrivait à s’en sortir en terminant systématiquement devant son coéquipier. Cependant, Lewis Hamilton s’est distingué par une élimination en Q1 à Djeddah et une treizième place à Imola.
La progression depuis l’Espagne
Sur un circuit de référence, Mercedes est arrivée avec beaucoup d’évolutions pour réduire le phénomène de marsouinage. On compte une évolution du plancher pour altérer le chemin de l’air et une ailette sous la quille du cockpit. Ces évolutions ont réduit le marsouinage mais elles n’ont pas permis de l’éliminer complètement. Néanmoins, la performance des Flèches d’Argent s’est clairement améliorée car George Russell a terminé sur le podium et Lewis Hamilton a fini cinquième après être reparti dernier.
Même si les évolutions ont réduit le marsouinage, elles n’ont pas moins réduit la rigidité avant de la voiture. Cela s’est vu à Monaco et en Azerbaidjan où les bosses du circuit couplées au marsouinage n’ont pas fait bon ménage. Lewis Hamilton ayant du mal à sortir de sa voiture à Bakou.

L’amélioration est visible et durable depuis le Canada et surtout l’Angleterre. L’écurie Allemande reste sur une série de cinq podiums consécutifs avec un rythme global qui s’approche de plus en plus des meilleurs. Les deux dernières courses en France et en Hongrie ont d’ailleurs permis à Mercedes de signer un double podium et même un pole position sur le Hungaroring.
Le meilleur duos de pilotes du plateau
Même si Mercedes n’a pas la meilleure voiture, l’écurie de Brackley peut compter sur deux pilotes d’exception qui travaillent très bien ensemble. En tant que septuple champion du monde, Lewis Hamilton essaye des expérimentations pour améliorer la voiture comme piloter avec des pièces plus lourdes. De son côté, George Russell maximise chaque occasion.

Pour le natif de Stevenage, le début de saison a été très compliqué. Hamilton a testé beaucoup de choses et n’a pas trouvé la clé pour débloquer la performance de la voiture. De plus, il n’était plus habitué à une voiture qui manque de compétitivité. Heureusement pour Mercedes, Lewis Hamilton a retrouvé le rythme avec une série de cinq podiums consécutifs dont une deuxième place en Hongrie après être parti septième. Une victoire est clairement envisageable pour la fin de saison.
Pour George Russell, sa saison est tout simplement exceptionnelle. Il est au niveau de Lewis Hamilton et est même devant son coéquipier au classement pilotes. Renommé “Mister Consistency”, il a terminé toutes ses courses dans le Top 5 hormis en Angleterre. De plus, il a réalisé la première pole position de sa carrière en Hongrie. Si il continue sur sa lancée, il peut envisager de terminer deuxième du championnat du monde des pilotes en fin de saison.

A mi-saison, l’écurie de Brackley pointe à la troisième place du championnat constructeur avec 304 points à trente longueurs de Ferrari. George Russell est quatrième avec 158 points et Lewis Hamilton est sixième avec 146 points. Etant donné que Mercedes a semble-t-il résolu ses problèmes, il est fort probable que l’écurie de Toto Wolff puisse s’imposer lors de la deuxième partie de la saison.
Jean-Baptiste Fournier