F1 – Récap de mi-saison : Red Bull Racing, 431 points pour une domination totale

Si la saison a mal commencé pour l’écurie autrichienne, l’équipe du champion du monde a très vite rebondi pour reprendre l’avantage et mener le championnat constructeurs avec 431 points au compteur. Atouts, évolutions et éléments à améliorer, voici le bilan de cette première partie de saison chez Red Bull.

Sergio Perez et Max Verstappen chez Red Bull en 2022.
Sergio Perez et Max Verstappen chez Red Bull en 2022. ©Red Bull

Le chaos de la révolution technique

Cette saison représente un véritable casse-tête pour les équipes qui ont dû faire face à de nombreux imprévus. En 2022, l’effet de sol et les tunnels Venturi ont fait leur grand retour. Disparus en 1983 car jugés trop dangereux pour les pilotes, les innovations en matière de performance et de sécurité ont permis leur réintroduction.

Afin d’assurer la relève de la saison 2021 au niveau du spectacle, les instances de décision ont mis les petits plats dans les grands. Exit le traditionnel fond plat, les monoplaces sont désormais équipées de deux tunnels Venturi qui créent une zone de basse pression extrême et ainsi, une grande quantité d’aspiration. C’est bien beau, mais à quoi ça sert ? En clair, l’air éjecté par les monoplaces est bien plus propre et la voiture suiveuse perd beaucoup moins d’appui : les voitures peuvent enfin se suivre de près.

Seulement voilà, il y a eu un petit couac dans le processus. Non seulement les équipes se sont retrouvées à devoir gérer un marsouinage sacrément problématique, mais elles ont dû gérer tout ça avec un budget restreint de 140 millions d’euros. Vous imaginez le bazar. Et bien chez Red Bull, cette gestion s’est soldée par un double abandon dès la manche d’ouverture.

Tunnels Venturi schématisés. ©Motorsport

Une évolution express

La capacité d’évolution de Red Bull est sans conteste son atout majeur. Après le fiasco du Grand Prix de Bahreïn où Max Verstappen et Sergio Perez ont tous deux dû abandonner après avoir mené l’intégralité de la course, l’écurie des taureaux rouges s’est retrouvée face à un véritable noeud gordien. Tandis que Mercedes a opté pour une modification radicale de ses pontons, Red Bull a choisi la douceur et petit à petit, la RB18 a évolué pour permettre à Max Verstappen de reprendre l’ascendant sur Charles Leclerc, alors leader du championnat. Parmi ces évolutions, quatre d’entre elles sortent du lot.

Primo, les pontons. À l’évidence, c’est l’élément dont la physionomie a le plus évolué dès les premiers essais et après quelques tests, ils se sont creusés pour permettre une meilleure prise d’air. Secundo, le DRS. Malgré les risques de vibrations trop importantes à pleine vitesse, Red Bull a opté pour la discrétion avec un DRS centré et particulièrement fin. Idée dont s’est d’ailleurs inspirée la Scuderia pour sa nouvelle version.

Les suspensions avant ont elles aussi eu droit à quelques retouches. Toujours dans une optique de fluidification de l’air, les ingénieurs ont choisi de passer des poussants aux tirants. Seulement, la finesse voulue par l’écurie a contraint l’utilisation de pièces lourdes et stables. Enfin, les dérives permettant de canaliser l’air sous la voiture sont une autre clé des RB18. Si la première permet à l’air de s’échapper, les deux autres contribuent à bien accrocher la monoplace au sol.

Une stratégie à toute épreuve

Contrairement à sa rivale italienne, Red Bull peut compter sur une stratégie des plus efficaces en course. Et sur ce point, un nom ressort : celui d’Hannah Schmitz. Redoutable tête pensante, elle est à l’origine de tactiques particulièrement bien pensées qui ont permis à Max Verstappen et Sergio Perez de récolter de précieux points lors de la première partie de la saison.

Titulaire d’un master en génie mécanique obtenu à l’université de Cambridge, Hannah Schmitz s’est illustrée à plusieurs reprises cette saison. Celle qui avait offert la victoire à Max Verstappen au Brésil trois ans plus tôt est l’initiatrice du plan d’arrêts au stand du Grand prix de Monaco, course dont Sergio Perez est sorti victorieux. Idem au Grand Prix de France, où l’undercut a permis au Néerlandais de l’emporter.

Hannah Schmitz, stratège hors pair. ©Red Bull

Vers un second sacre pour Max Verstappen ?

Une, deux, trois… neuf victoires plus tard, l’actuel champion du monde Max Verstappen mène le championnat pilotes d’une main de fer et affiche 258 points au compteur. Si les premières courses annonçaient une saison palpitante et de belles batailles en piste entre le Néerlandais et son rival d’alors, Charles Leclerc, la stratégie et la fiabilité vacillantes de Ferrari ont fait perdre gros au Monégasque, désormais à 80 points de Verstappen…

Malgré deux abandons en treize courses et un Grand Prix de Silverstone plus difficile que prévu, le Néerlandais a su rebondir à chaque fois, remportant chaque course suivant un abandon. Au total, il s’est adjugé la victoire en Arabie saoudite, à Imola, à Miami, à Barcelone, à Bakou, au Canada, en Autriche, en France et en Hongrie. Ajoutez à cela une victoire en course sprint et vous obtiendrez un doux total de 258 points. De quoi en écoeurer certains…

Qui plus est, rien ne semble pouvoir l’arrêter, pas même une dixième place sur la grille de départ. En Hongrie, Verstappen avait dû se contenter d’une dernière place en Q3 en raison d’une défaillance moteur. Simple détail pour le Néerlandais, qui s’est adjugé la victoire après une performance magistrale.

À ses côtés, Sergio Perez ne démérite pas. Vainqueur de son troisième Grand Prix à Monaco, le Mexicain contribue grandement à la domination de Red Bull jusqu’ici. Si l’écart avec le champion du monde est nettement visible, d’autant plus avec une voiture pensée pour son coéquipier, Sergio Perez n’est qu’à cinq points de Charles Leclerc au classement général. En outre, il est monté six fois sur le podium lors des treize dernières courses.

En piste, Perez n’est jamais bien loin de son équipier et a d’ailleurs offert à Red Bull deux doublés. Si les deux compères peuvent remercier Ferrari pour celui d’Émilie-Romagne, le scénario s’est répété à Bakou où ni Charles Leclerc, ni Carlos Sainz n’a représenté de réelle menace. En somme, l’écurie autrichienne a toutes les cartes en mains pour décrocher à la fois le titre pilote et le titre constructeur.

Un doublé Red Bull au Grand Prix d’Émilie-Romagne. ©Red Bull Racing

Méfiance pour la seconde partie de saison…

Attention toutefois au règlement à venir. Dès le Grand Prix de Spa-Francorchamps, de nouvelles mesures seront mises en place afin de réduire au maximum le phénomène de marsouinage dont souffrent encore de nombreux pilotes, à l’image de Lewis Hamilton qui s’est plaint de maux de dos. Pour ce faire, la FIA a décidé de bannir les planches flexibles usées par certains. De quoi fragiliser les RB18…

En bonnes reines de l’entourloupe, certaines écuries se sont engouffrées dans les failles du règlement, utilisant des planches flexibles sous les monoplaces. Lors des contrôles, les fixations des planches étaient entièrement comprimées et apparaissaient donc parfaitement règlementaires. Mais en course, ces pièces se sont rapidement dilatées et ont rendu les planches plus flexibles, offrant par la même occasion une amélioration des performances.

Traduction : les équipes vont devoir rehausser les bords de leurs planchers et fissa. Sauf que, qui dit rehaussage, dit aussi perte de puissance. Cette modification forcée pourrait bien causer quelques soucis à l’écurie, qui va devoir rivaliser d’imagination pour se préparer correctement sans quoi elle pourrait bien voir ses rivales telles que Mercedes reprendre le lead…

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