Williams est arrivée cette année avec une voiture semblable à la Mercedes. Cependant, le concept ne marche pas et l’équipe a dû le changer en cours de saison. Côté pilotes, Alexander Albon s’en sort tant bien que mal alors que Nicholas Latifi est souvent dernier.

Même concept pour la FW44 et la W13
Pour cette nouvelle saison et ce nouveau règlement, l’écurie de Grove espérait remonter la pente après quasiment cinq années de galère. Sur les cinq dernières années, Williams a terminé quatre fois à la dernière place du classement des constructeurs. Seule l’année dernière à fait office d’exception en raison des résultats des pilotes et à la Haas qui était une plus mauvaise voiture.
La première apparition de la FW 44 était lors du shakedown de l’écurie sur le circuit de Silverstone, sous la pluie. La Williams a surpris par son apparence car c’était la première monoplace avec un concept différent des autres écuries. En effet, la voiture arborait des pontons courts qui retombaient drastiquement sur le fond plat. De plus, les entrées d’air de la Williams sont très grandes car il y a deux canaux de circulation de l’air qui y sont disposés. Le premier en haut de la prise d’air sert pour l’aérodynamique et le deuxième plus bas sert pour le refroidissement de l’arrière de la monoplace.

Le concept de la Williams se rapproche de celui de la Mercedes au niveau des pontons courts et qui n’accompagnent pas l’air jusqu’à l’aileron arrière. Cependant, ce concept ne fonctionne pas lors des essais de pré-saison et les Williams restent dans le fond du classement. Alex Albon et Nicholas Latifi n’arrivant pas à débloquer la performance.
Les coups d’éclats du début de saison
Pour le premier Grand-Prix de la saison à Bahrein, la Williams s’est révelée comme la plus mauvaise voiture, les deux pilotes sont restés pendant l’ensemble de la course dans les profondeurs du classement. Ce n’est que grâce à l’abandon des Red Bull que Alexander Albon a pu finir treizième et Nicholas Latifi seizième. Ensuite le Grand-Prix d’Arabie Saoudite n’a été guère mieux car les deux pilotes ont abandonné dont un crash dans le mur pour Latifi.
Les Grand-Prix suivants sont les seuls coups d’éclats de l’écurie et leurs meilleurs résultats. En Australie, Alex Albon fait durer ses pneus durs pendant tout le Grand-Prix pour s’arrêter dans le dernier tour et mettre des pneus tendres. Cette stratégie audacieuse lui a permis de terminer dixième et de glaner le premier point de l’écurie. A Miami, Albon a fini neuvième grâce à une voiture de sécurité dans les derniers tours et une pénalité infligée à Fernando Alonso.

A l’aube de la tournée en Europe, l’écurie commence à progresser grâce aux résultats d’Alex Albon. Néanmoins, Latifi n’a toujours pas marqué de point, et la suite de la saison s’est transformée un long chemin de croix pour l’écurie anglaise.
Williams, dernière écurie
Depuis le Grand-Prix d’Espagne, l’écurie de Jos Capito n’a pas marqué un seul point. Son meilleur résultat, une douzième place atteinte à trois reprises à Bakou, à Silverstone et au Red Bull Ring. Autrement, les pilotes n’arrivent pas à extraire le potentiel de la voiture.
Pour permettre à ses pilotes d’exploiter sa voiture, Williams a drastiquement changé le concept de sa voiture. La FW 44 est passée d’un concept qui se rapprochait de la Mercedes à un autre qui ressemble à la Red Bull ou l’Aston Martin. Cette évolution introduite au Grand-Prix d’Angleterre devait permettre au flux d’air de mieux se diriger vers l’arrière de la voiture. Elle permet également de gagner en appui aérodynamique.
Une amélioration du rythme de la Williams est notable depuis cette évolution. Cependant la FW 44 reste la pire voiture de la grille 2022. L’écurie reste sur un résultat catastrophique en Hongrie avec une dix-septième et une dix-huitième place à la clé. Malheureusement pour l’écurie, la suite de la saison ne peut s’annoncer guère mieux. Avec les budgets capés, l’écurie ne peut plus développer. De plus, elle ne prend pas de risque dans son développement.

Deux pilotes qui s’en sortent de manière différente
Cette année, Williams a mis sur la grille une nouvelle paire de pilote. Nicholas Latifi a rempilé pour une troisième année au sein de l’écurie anglaise. Alex Albon a remplacé George Russell parti chez Mercedes. Cette paire de pilote n’est pas la meilleure, mais elle a déjà été alignée en Formule 2, en 2018, dans l’écurie DAMS.
Alex Albon est le pilote qui s’en sort le mieux cette saison. Le pilote Thailandais a marqué trois points depuis le début de saison. Globalement c’est celui qui a le plus de rythme entre les deux pilotes. Sur les huit courses que les deux pilotes ont fini, l’ex-pilote Red Bull a fini sept fois devant son coéquipier. Albon a d’ailleurs prolongé d’une saison avec Williams.
Pour Nicholas Latifi, cette saison semble être la dernière. Le pilote Canadien n’a pas trouvé la clé pour être rapide avec cette Williams et est systématiquement battu par son coéquipier. On peut quand même compter pour celui qu’on surnomme “Goatifi“, une Q3 à Silverstone sous la pluie et une première place lors de la troisième séance d’essais libres en Hongrie. Elle aussi encore une fois sous la pluie.

A mi-saison, l’écurie Williams pointe à la dernière place du classement des constructeurs avec trois points. Au classement pilotes, Alexander Albon est dix-neuvième avec trois points et Nicholas Latifi est dernier avec zéro point. L’écurie doit maintenant terminer la saison en essayant de maximiser les opportunités tout en sachant que les ressources sont basculées pour la saison 2023.
Jean-Baptiste Fournier