Cette saison, Alpha Tauri a l’ambition de progresser sur la lancée des précédentes. Malgré un début de saison correct, les rares évolutions ne fonctionnent pas sur l’AT03. En outre, Pierre Gasly et Yuki Tsunoda font preuve d’irrégularité.

Une Red Bull en moins véloce
Lors du shakedown qui s’est déroulé sur le circuit de Misano en Italie. L’écurie Alpha Tauri a mis en piste sa nouvelle monoplace. Cette saison, c’est une toute nouvelle monoplace qui a été construite suivant les régulations mises en place cette saison. Cette voiture ressemble à la Red Bull dans ses formes avec moins d’évolutions que sa grande soeur.
L’AT 03 possède la même philosophie que le RB 18. Ses pontons sont assez hauts et ils redescendent pour crer un effet “downwashing” ce qui permet d’alimenter l’aileron arrière. Cependant l’Alpha Tauri n’est pas aussi développée aérodynamiquement que la Red Bull. La monoplace de Faenza ne possède de pli sur le côté extérieur des pontons ou encore elle n’a pas une entrée d’air de pontons aussi développée que la Red Bull.
Pour cette nouvelle saison le duo de pilotes reste le même. Pierre Gasly et Yuki Tsunoda sont toujours au volant de l’Alpha Tauri. Pour Pierre Gasly, il faut confirmer la superbe saison dernière en faisant grandir une fois plus l’écurie. Doté de trois podiums dont une victoire, le Français fait pratiquement partie des meilleurs pilotes. Quant à Yuki Tsunoda, il doit continuer à progresser sur la lancée de sa fin de saison dernière, qui s’est soldée par une quatrième place lors du dernier Grand-Prix.

L’Alpha Tauri avance avec confiance pour la saison qui s’annonce. Lors des essais hivernaux, cette confiance s’est confirmée avec des essais de pré-saison concluants. Le dernier jour, à Bahrein, Yuki Tsunoda a réalisé le cinquième temps à une seconde de Max Verstappen.
Un début de saison correct mais irrégulier
La première manche de la saison a été positive pour l’écurie du Français. En effet, avant la course, le Normand a terminé la première séance d’essais libres premier devant tous les favoris. Cette performance s’est poursuivie avec un accès en Q3. Malheureusement pour Gasly, sa monoplace a pris feu à la sortie du premier enchaînement de la piste alors qu’il était dans les points. Pour Tsunoda, il a terminé huitième après s’être fait éliminer en Q1.
Pour le second rendez-vous de la saison, en Arabie Saoudite, Gasly a réalisé une bonne qualification avec une Q3 à la clé. Il a terminé huitième en étant malade. Pour Tsunoda, il n’a pris part ni à la qualification, ni la course, le moteur Honda n’étant pas fiable lors des premières courses de la saison. En Australie, Gasly s’est fait éliminer en Q2 pour la première fois de la saison mais cela ne la pas empêché de terminer neuvième. Tsunoda a lui terminé à la quinzième place.

C’est sur le circuit d’Imola que Yuki Tsunoda a marqué ses premiers points. Au terme d’une course très bien gérée de la part du pilote Japonais, il termine septième avec notamment des dépassements sur Vettel ou encore Magnussen. Pour Gasly la course a été très compliqué, il s’est fait éliminer en Q1 suite à une mauvaise stratégie de son équipe. Ensuite, pendant la course, il a été bloqué dans un train DRS qui l’a fait finir douzième.
L’espoir de résultat de Bakou
Le début de saison est correct, l’équipe a réussi à marquer des points à chaque course. Néanmoins, les deux pilotes auraient pu marquer ensemble des points si la fiabilité était au rendez-vous et que l’équipe ne commettait pas d’erreurs. Malheureusement, la suite de la saison est devenu plus compliquée.
Depuis le Grand-Prix de Miami, seulement deux fois une Alpha Tauri est rentrée dans les points. Au Grand-Prix d’Espagne où Yuki Tsunoda a fini dixième et en Azerbaidjan où Pierre Gasly a terminé cinquième. Cette cinquième place est le meilleur résultat de l’équipe cette saison.
L’Azerbaidjan fait figure de week-end référence pour la monoplace italienne. Les deux pilotes ont réussi à aller en Q3. Pendant le course, les deux pilotes était solidement placés dans les dix premiers. Pierre Gasly avait un rythme équivalent à celui de Lewis Hamilton. Cependant, un problème de fiabilité est venu perturber cette double entrée dans les points. Le DRS de Yuki Tsunoda s’étant cassé en deux. Le pilote Japonais a fini treizième.

Ce weee-end est une exception cette saison car jamais l’Alpha Tauri n’a eu autant de rythme que lors de cette course. Ce manque de rythme sur les autres courses vient d’un phénomène qui est caractéristique à l’écurie Alpha Tauri, le manque d’évolutions.
Le manque d’évolution, obstacle à la progression
Alpha Tauri est connue pour être l’écurie qui développe le moins sa monoplace. Historiquement l’écurie arrive en début de saison avec une voiture qui peut jouer les points à chaque course. Néanmoins, au fil de la saison la voiture recule au classement et se place dans les dernières positions sur les ultimes Grand-Prix. Cela est dû au manque d’évolutions car Alpha Tauri n’a pas les fonds pour développé une voiture sur toute une saison.
Cette année n’échappe pas à la règle. Malgré cela, on peut compter quelques évolutions sur l’AT 03 mais qui sont seulement arrivées lors du Grand-Prix de France. L’AT 03 a subi des changements sur l’entrée des tunnels venturi avec une dérive verticale à l’avant qui a changé d’angle et qui est plus petite. Le diffuseur a également été amélioré pour optimiser le flux d’air et gagner en appui aérodynamique. Enfin, le capot arrière s’est élargi comme sur la Red Bull pour accroître l’effet “downwashing” des pontons.
Cette grosse mise a jour de l’Alpha Tauri n’a pas permis à l’écurie d’améliorer ses performances. De plus, l’équipe commet par moment des erreurs stratégiques surtout en qualifications. Cela compromet les chances de marquer des points pour les pilotes.

A mi-saison, Alpha Tauri possède 27 points au classement constructeur et se place à la huitième position. Au classement pilotes, Pierre Gasly est treizième avec 16 points et Yuki Tsunoda est seizième avec 11 points. Si Alpha Tauri ne maximise pas chaque occasion de marquer des points, la suite de la saison sera aussi difficile que les dernières courses. Espérons que pour l’écurie du Français, les évolutions apportées en France arrivent à fonctionner dès le Grand-Prix de Belgique ce week-end.
Jean-Baptiste Fournier