Un an après l’avoir quitté, l’Aviron Bayonnais retrouve le Top 14 cette saison. Le champion de Pro D2, fort d’une belle saison et d’un recrutement ambitieux cherchera à se maintenir au plus haut niveau du rugby hexagonal. Quelles sont les chances de Bayonne cette saison ? Analyse du retour de l’Aviron en Top 14.
Un club basque peut en cacher un autre
Avec la descente du Biarritz Olympique, le Pays Basque aurait pu se retrouver sans aucun représentant en Top 14 l’année prochaine, mais Bayonne a su reprendre un flambeau qu’il avait justement perdu contre son voisin. Lors de la saison 2020-2021, l’Aviron avait terminé à la treizième place, soit celle du barragiste.
Ironie du sort, le barrage d’accession au Top 14 avait réservé à ses suiveurs un derby entre BO et AB d’anthologie qui avait rendu son verdict au bout d’un match cadenassé et une séance de tirs-au-but irrespirable. Steffon Armitage avait alors envoyé Biarritz en Top 14 et condamné Bayonne au purgatoire.
Un an plus tard, l’Aviron est déjà de retour après une solide saison et des plays-offs parfaitement gérés. En battant successivement Oyonnax (32-20) en demi-finale et le premier de la saison régulière Mont-de-Marsan (49-20) en finale, les Basques ont très bien conclu une saison toujours difficile à appréhender pour un relégué.
Un recrutement ambitieux
Pour se maintenir en Top 14, Bayonne a mis les ingrédients malgré des départs significatifs. En effet, Yannick Bru, entraîneur en chef du club depuis 2018, quitte le sud-ouest de la France pour rejoindre les Sharks de Durban en Afrique du Sud. Au niveau de l’effectif, des joueurs importants partent également comme Usarraga (Castres) ou encore Ravouvou (Oyonnax).
Néanmoins, ces départs n’ont pas été sans réponse. Pour pallier ces absences, la direction basque a fait un recrutement clinquant pour un promu. Grégory Patat, entraîneur des avants du Stade Rochelais depuis 2017 prendra les rênes des bleus et blancs pour ce qui sera sa première expérience en tant qu’entraîneur principal depuis son départ du FC Auch en 2014. Un choix inexpérimenté mais ambitieux qui sera un enjeu prépondérant pour les Basques cette saison.
La charnière bayonnaise aura fière allure avec les arrivées de Maxime Machenaud et de Camille Lopez. Tous deux internationaux français et champions de France (avec le Racing en 2016 pour Machenaud et avec Clermont en 2017 pour Lopez), leur expérience, autant dans le jeu courant que dans celui au pied, pourrait s’avérer très précieuses la saison prochaine.
Les arrivées des champions d’Europe Facundo Bosch et d’Eneriko Buliruarua avec La Rochelle sont aussi la preuve de l’ambition du champion de Pro D2. Enfin, les recrues Mateaki Kafatolu (de Castres) et du « septiste » fidjien Kaminieli Rasuaku devront faire oublier Usarraga et Ravouvou.
Un effectif complet
Dans l’optique du maintien, un effectif complet, d’expérience et avec des individualités sortant du lot sont nécessaires. En ce sens, avoir réussi à conserver Rémy Baget (15 essais marqués en 31 matchs l’année dernière) est un signal fort.
Le Bayonnais a d’ailleurs été appelé pour la première fois avec le XV de France pour la tournée au Japon cet été, sans pour autant disputer la moindre minute avec le maillot tricolore. Ses performances cette saison seront à scruter de près et il pourrait bien être un candidat au groupe de la France pour la coupe du monde en septembre 2023.
Il est à noter également que l’Aviron Bayonnais est parvenu à garder une colonne vertébrale composée de Denis Marchois (2ème ligne), Baptiste Héguy (3ème ligne), Afa Amosa (3ème ligne) Yann David (3/4 centre) et l’infaillible buteur Gaëtan Germain (auteur de 292 points la saison dernière). Les performances de Bayonne dépendront en parti de leur rendement sur le terrain.
L’Aviron Bayonnais est le seul promu cette saison en Top 14 mais son histoire et son recrutement lui donne un statut particulier. L’objectif sera le maintien, sans passer par les barrages, afin de rester en Top 14 et de devenir à nouveau une place forte du rugby français sur le long terme. Le magnifique public de Jean Dauger aura son rôle à jouer cette saison. Et l’Aviron cherchera à voguer sur la durée dans les plus belles eaux du rugby français.