Vuelta – Comment battre Remco Evenepoel ?

Vuelta – Depuis le début du Tour d’Espagne, Remco Evenepoel semble intouchable. Mais, ce week-end pourrait changer la donne. Plus que jamais, ses concurrents vont tout faire pour le mettre en difficulté. On vous explique comment ils vont s’y prendre.

Ses rivaux sont prêt à jaillir au moindre signe de faiblesse du belge. Vigilance maximum ce week-end ! (Twitter Vuelta)

Exploiter le parcours !

Pour le moment, Evenepoel n’a pas montré le moindre signe de faiblesse, que ce soit sur des forts pourcentages (Las Praeres) ou des montées longues (Penas Blancas). Le belge est aérien dès que la route s’élève et les autres leaders sont sans solution face à la puissance qu’il déploie.

Mais, il faudra tenter des choses ce week-end. Samedi, l’arrivée à la Sierra de la Pandera pourra permettre de tester Evenepoel une première fois. Avec ses 8,5 kilomètres à 7,6 %, il y a de quoi faire pour essayer de sortir pour les punchers.

Si cela n’est pas suffisant, le dimanche devrait créer des écarts quoiqu’il arrive. L’arrivée à la Sierra Nevada constitue le point culminant de cette Vuelta. L’oxygène va commencer à manquer une fois que les coureurs auront passé la barre des 2 000 mètres d’altitude. On rappelle que le sommet est à 2 500 mètres après 19,5 kilomètres de montée à près de 8 %. C’est le juge de paix de cette édition et aussi la seule montée classée en Hors Catégorie.

On ne sait pas comment Remco Evenepoel va réagir face au manque d’oxygène, lui qui n’a encore jamais couru à de telles hauteurs alors que ses concurrents les plus proches que sont Roglic et Mas ont déjà été confrontés à cela dans le passé.

De plus, si la course est lancée tôt, c’est-à-dire depuis l’Alto del Purche, cela pourrait encore plus mettre en difficulté le maillot rouge. Ce qui va le plus le déranger, ce sont les efforts longs. Plus la course se décantera rapidement, plus il sera forcé de puiser dans ses réserves et donc se découvrir.

C’était le calme avant la tempête pour Evenepoel et ses coéquipiers qui ont passé une journée tranquille hier. (Twitter Vuelta)

Une équipe amoindrie !

Qu’on le veuille ou non, l’abandon de Julian Alaphilippe est un coup terrible pour Evenepoel. Le champion du monde français était un coureur essentiel pour le belge. C’était lui qui s’occupait de rouler au pied des cols pour placer au mieux son leader et ensuite imposer un rythme soutenu afin de se prévenir des attaques trop tôt dans la montée.

Avec son absence, on a vu que les formations Jumbo-Visma et INEOS-Grenadiers sont en mesure de rouler et d’imposer le tempo qu’ils souhaitent à tout le peloton.

Evenepoel pourra malgré tout compter sur Ilan Van Wilder, Fausto Masnada ou encore Louis Vervaecke qui vont lui être d’un précieux soutien dans la mesure du possible pour eux. Au sein de l’équipe belge, c’est à Van Wilder qu’incombe la mission d’être le lieutenant d’Evenepoel en haute montagne. Il va falloir qu’il augmente son niveau pour pouvoir rivaliser avec les meilleurs ce week-end.

Tous autour de Remco Evenepoel ce sera la consigne jusqu’à la fin de la Vuelta au sein de l’équipe belge. (Getty Images)

Enfin, il faut dire que c’est la première fois que la formation Quick-Step Alpha Vinyl se retrouve en position de gagner un Grand Tour (le Tour 2019 d’Alaphilippe étant une anomalie). Le manque d’expérience va-t-il finir par se faire ressentir au même titre que la pression au moment de conclure et de porter l’estocade. Les jambes ne devront pas trembler et les têtes devront rester solides pour faire les bons choix durant ce week-end de tous les dangers pour eux.

Il faut aussi dire que Remco Evenepoel est tombé jeudi. Il a lourdement chuté sur le côté droit et il faudra qu’il soit parfaitement remis pour la bataille de ce week-end. Lorsque c’était encore chaud, il avait pu assurer dans la montée vers Penas Blancas mais cela reste à surveiller.

INEOS, UAE, une stratégie à affiner

Quelle va être la stratégie des rivaux du leader ? L’équipe INEOS-Grenadiers est la plus éloignée du belge mais elle possède plusieurs cartes avec Carlos Rodriguez et Tao Goeghengan Hart. Cependant, l’espagnol pointe à plus de quatre minutes et le britannique a lui le double en termes de retard. Il faudra donc lancer des très grandes manœuvres pour les britanniques même s’ils ont perdu Pavel Sivakov et Ethan Hayter.

On peut espérer que la victoire de Richard Carapaz jeudi n’était pas qu’un coup d’éclat et que son regain de forma va lui donner du poil de la bête pour aider ses coéquipiers à revenir dans la course au maillot rouge.

Ensuite, le constat est assez similaire chez UAE Team Emirates. Ils ont trois coureurs dans le top 10 mais il n’y en a pas un qui possède moins de quatre minutes de retard sur Evenepoel. Le plus proche, Juan Ayuso vient d’ailleurs d’être testé positif au COVID mais il a été autorisé à poursuivre la course. Sinon, Joao Almeida est en mesure de réaliser une belle dernière semaine. C’est ce qu’il avait fait sur le Giro 2021. Il peut décemment espérer viser la sixième place au général et mieux s’il y a des défaillances au sommet du classement.

Le dernier larron du trio de UAE est slovène. Jan Polanc s’est placé neuvième grâce à son échappée de jeudi mais il n’a pas vocation à se stabiliser dans le top 10. Néanmoins, il peut être très utile en repartant à l’avant par exemple et donc en obligeant la formation du leader à rouler.

Ayuso juste devant Almeida dans le peloton et au général aussi après ce week-end qui s’annonce mouvementé. (Twitter UAE Team Emirates)

Roglic et Mas, dernière chance?

Primoz Roglic est le concurrent principal de Remco Evenepoel. Mais, le triple tenant du titre ne semble pas dans la forme de sa vie et son équipe commence à être impuissante. Seul Rohan Dennis peut lui être utile en montagne en l’absence de Sepp Kuss qui a abandonné.

L’expérience de la course parle pour lui. Il connaît très bien toutes ces montées et il a déjà dompté la Vuelta à trois reprises. Il peut se servir de cela pour se dire que rien n’est joué et exploité la moindre faiblesse du maillot rouge.

Pour finir, Enric Mas complète le podium pour le moment mais il aspire forcément à beaucoup mieux. Surtout pour lui qui a déjà terminé deuxième en 2018 et 2021. Une victoire d’étape rajouterait de l’ampleur à sa Vuelta qui est déjà impressionnante. Malgré tout, on ne voit pas comment il peut renverser la course sans une équipe forte à ses côtés.

Alejandro Valverde est toujours dans le coup et il peut rendre de bons services à Mas en cas de besoin en montagne. Dans tous les cas, il va falloir que le leader de la Movistar se force à attaquer au moins une fois durant ce week-end pour au moins tester Evenepoel.

La Movistar va-t-elle enclencher les grandes manœuvres ce week-end ? (Twitter Movistar Team)

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