Vuelta – Remco Evenepoel est toujours le leader du Tour d’Espagne. C’est l’information de ce week-end. Il a réussi à s’accrocher à sa tunique rouge même s’il a montré quelques signes de faiblesse. De quoi relancer le suspense et donner de l’espoir à ses concurrents à l’aube de la dernière semaine.

Evenepoel lâche du lest !
C’était le week-end de tous les dangers pour le maillot rouge. Alors que l’on pensait que le Belge allait avoir plus de mal dimanche, c’est samedi, dans la montée vers la Sierra de la Pandera qu’il a craqué. Une défaillance inattendue pour Evenepoel qui avait été impérial jusqu’à maintenant.
Le leader de la Quick-Step Alpha Vinyl a lâché près de cinquante secondes à ses concurrents. Les jambes du jeune belge n’ont pas répondu comme d’habitude et il a dû tout faire pour limiter la casse. C’est aussi tactiquement que son équipe a flanché. Ilan Van Wilder a roulé alors que son leader n’était pas au mieux. Une erreur qu’ils ont payé cher puisque Van Wilder semblait à l’aise sur cette montée et il aurait pu aider Evenepoel au moment où celui-ci en avait le plus besoin.
Finalement, le maillot rouge s’est bien repris dans le dernier kilomètre ce qui lui a permis de finir dans le top 10 de l’étape et de conserver une avance confortable avant l’arrivée à la Sierra Nevada.

Costaud même à 2 500 mètres !
La montée vers la Sierra Nevada a permis de voir que Remco Evenepoel est prêt. Il peut jouer la victoire finale. Le jeune belge de 22 ans a parfaitement répondu sur une montée qui ne lui convenait pas. La Jumbo-Visma a tenté de le faire craquer dès le pied. La formation hollandaise a accéléré tellement fort que le groupe maillot rouge a explosé et tous les coureurs se sont retrouvés dispersés aux quatre coins de la route.
Evenepoel n’a pas lâché la roue de Roglic dans les forts pourcentages. Un petit groupe s’est formé avec les principaux leaders que sont Mas, Lopez et O’Connor. Logiquement, lorsque l’on a passé la barre des 2 000 mètres, Evenepoel n’a pas suivre les attaques de Miguel Angel Lopez et Enric Mas.
Il est resté à son rythme une fois que son coéquipier Louis Vervaeke s’est écarté. Par ailleurs, l’équipe Quick-Step Alpha Vinyl a parfaitement manœuvré en plaçant un équipier du maillot rouge à l’avant. Vervaeke a été d’un grand soutien pour Evenepoel en faisant le tempo pendant quelques kilomètres.
Dans le dernier kilomètre, Roglic a accéléré avec O’Connor dans la roue mais Evenepoel n’a pas perdu la face. Au final, il ne concède que 42 secondes à Enric Mas et quinze secondes à Primoz Roglic. Alors qu’il aurait pu tout perdre sur une telle montée. Le maillot rouge s’en sort bien et il peut aborder la dernière semaine avec une belle marge de manœuvre.

Mas et Lopez, je t’aime moi non plus !
Quelle remontée de la part de Miguel Angel Lopez ! Le Colombien ne réalisait pas une bonne Vuelta jusque-là. Mais, il s’est réveillé ce week-end. Il est resté au contact des cadors et il a même d’attaquer vers la Sierra Nevada. Le leader d’Astana est donc bien revenu au général. Sixième du classement à moins de quarante secondes de la quatrième place de Juan Ayuso, il peut espérer atteindre cette position dans une semaine voire plus s’il maintient ce niveau de forme et qu’il garde ce tempérament d’attaquant.
Avec lui, on retrouve Enric Mas, le leader de la Movistar était à son aise ce week-end. Il a même attaqué ! Ce qui est extrêmement rare pour lui. Un vrai évènement qui lui a permis de reprendre une quarantaine de secondes au maillot rouge ce dimanche. Deux minutes, c’est l’écart qu’il y a entre lui et Remco Evenepoel. Mas ne doit viser que cette place-là. Il a déjà terminé deux fois deuxième de la Vuelta et le faire une troisième fois ne l’intéresse pas. De plus, il a montré hier que les jambes répondent bien. Il aurait tort de s’en priver en troisième semaine.
Mais, il existe une autre problématique pour ces deux coureurs. On a vu dimanche qu’ils ne savaient pas collaborer. Ils ne s’aiment pas et cela se voit. Pourtant, pour atteindre leurs différents objectifs, il va falloir qu’ils apprennent à s’entendre car d’après ce que l’on a vu, ils semblent être les deux plus forts dès que la route s’élève. Seulement, s’ils ne roulent pas ensemble, leurs efforts pourraient ne servir à rien…

Roglic peut-il le faire ?
Le mystère reste entier autour de l’état de forme du slovène. Plus que ses jambes, c’est sa capacité à remporter la Vuelta qui est questionnée. Primoz Roglic s’est effectivement rapproché de Remco Evenepoel au général mais pas dans les proportions que l’on imaginait avant ce week-end.
Il y avait sans doute moyen de revenir en dessous de la minute de retard. Sauf que le maillot rouge s’est bien défendu et que le slovène qu’on le veuille ou non n’a pas le niveau pour l’instant. Dimanche, le double tenant du titre a fait rouler ses équipiers avant de reculer et de se caler dans la roue d’Evenepoel. Une attitude étonnante qui nous laisse penser que le leader de la Jumbo-Visma n’est pas au top.
Mais, il a l’expérience de la Vuelta et des troisièmes semaines. Terminer sur le podium ne l’intéresse pas et on peut être en mesure de penser qu’il va tout faire pour déstabiliser Remco Evenepoel afin d’aller chercher son quatrième Tour d’Espagne d’affilée. Un beau défi pour Primoz Roglic !
