Vuelta – Le dernier Grand Tour de la saison vient de s’achever en Espagne. Entre le triomphe de Remco Evenepoel, la montée en puissance de la jeune garde espagnole, l’éclosion de Jay Vine et la domination de Mads Pedersen, la Vuelta a tenu ses promesses ! Retour sur les tops du Tour d’Espagne 2022.

L’affirmation d’Evenepoel !
C’est l’information à retenir de ce mois de septembre. Remco Evenepoel est un coureur de Grand Tour. Le jeune belge est capable de tenir trois semaines à un très haut niveau. Il aura tout vécu dans cette Vuelta. Une première semaine de rêve avec un maillot rouge porté dès la sixième étape. Une tunique qu’il ne va plus lâcher jusqu’à Madrid ce qui nous donne quinze jours en tant que leader du général pour Evenepoel. Une chute qui va l’affaiblir juste avant le week-end décisif en Sierra Nevada.
Ensuite, le coureur de la Quick-Step Alpha Vinyl a aussi remporté deux étapes. Le seul contre-la-montre individuel à Alicante où il a tout simplement écrasé la concurrence. En montagne, on a bien cru qu’il n’y arriverait pas. Après plusieurs tops dix sur des arrivées au sommet, il s’est imposé à l’Alto del Piornal devant Enric Mas (Movistar) son principal concurrent.
Enfin, c’est un soulagement pour toute la Belgique. Cela faisait depuis plus de quarante ans qu’un belge n’avait pas remporté un Grand Tour. C’était Johan De Muynck sur le Giro 1978. Remco Evenepoel met donc fin à une disette anormale pour un pays de vélo comme la Belgique. Il peut même aspirer à beaucoup plus dans un futur très proche en fonction de ses objectifs.

La relève est déjà là !
Alors que l’Espagne semblait se diriger vers une crise de résultats. Les jeunes pousses Juan Ayuso et Carlos Rodriguez ont montré à tout le monde qu’ils sont déjà prêts à prendre la suite des Mikel Landa, Alejandro Valverde, Alberto Contador ou encore Joaquim Rodriguez.
Tout d’abord, commençons par Juan Ayuso. Le prodige de l’équipe UAE Team Emirates n’a pas encore vingt ans (il les aura le 16/09) et il monte déjà sur le podium de son tour national. Le coureur espagnol s’est affirmé en leader sur ce Tour d’Espagne au nez et à la barbe de son coéquipier Joao Almeida. Il a donc pu jouir d’une certaine liberté en montagne et l’abandon de Roglic lui a permis de se placer sur le podium. Une position qu’il n’a pas lâché jusqu’à Madrid. Pendant cette Vuelta, Ayuso a fait preuve de caractère notamment le jour où il a crevé sur les pentes de la Sierra de la Pandera. Il n’a pas craqué malgré un vélo neutre qui n’était pas fait pour lui. Ayuso a même terminé l’étape devant Evenepoel ce jour-là.
De son côté, Carlos Rodriguez a été impressionnant de résilience. Dans un premier temps, il s’est lui aussi affirmé comme le leader de sa formation profitant des méformes de Carapaz et Geoghengan Hart ainsi que de l’abandon de Sivakov. Il est donc devenu le leader unique de l’équipe INEOS-Grenadiers. En course pour le podium, le champion d’Espagne est tombé lors de la 18ème étape. Affaibli, il s’est accroché pour rester dans le top dix. Malgré tout, le coureur de 21 ans a montré qu’il était à la hauteur de l’évènement même si son classement ne reflète pas la valeur réelle de sa Vuelta à cause de cette terrible chute.

Vine et Pedersen dominants !
C’est l’une des révélations de la Vuelta. L’australien Jay Vine (Alpecin-Deceunick) a réalisé une première semaine délirante. Il a remporté deux étapes de montagne. Cela lui a permis de s’emparer du maillot à pois bleus. Il a porté cette tunique pendant de nombreux jours avant de devoir y renoncer puisqu’il est lui aussi tombé sur la 18ème étape. Il a tout perdu dans cette terrible chute et ses chances de ramener le maillot à Madrid ont été réduites à néant. Malgré tout, il va rester dans les mémoires grâce à ses performances extraordinaires au début du Tour d’Espagne notamment sa victoire dans le brouillard au Pico Jano.

Sur les sprints, Mads Pedersen (Trek-Segafredo) a impressionné. une fois que l’Irlandais Sam Bennett a abandonné, c’est Pedersen qui a dominé. Avec trois victoires d’étapes et quatre deuxièmes places, le Danois a été omniprésent. C’est donc tout logiquement qu’il s’empare du maillot vert et l’emmène au bout à Madrid. Sans concurrence, il a simplement assuré en se glissant dans des échappées sur certaines étapes de montagne un peu à la manière d’un Peter Sagan sur le Tour de France il y a quelques années.

Pour finir ce bilan des tops, on peut glisser quelques mentions honorables à Rudy Molard (Groupama-FDJ) qui a porté le maillot rouge pendant une journée. Louis Meintjes (Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux) a remporté une première étape sur un Grand Tour dans sa carrière. Thymen Arensman (DSM) s’est imposé lors de l’étape reine au sommet de la Sierra Nevada et il a conclu cette Vuelta en sixième position. Kaden Groves (Team BikeExchange-Jayco) a gagné une étape au sprint. C’est pourquoi il est venu en Espagne, l’Australien a donc réussi son objectif.
Enfin, Rigoberto Uran (EF Education-EasyPost) a intégré le club fermé des vainqueurs d’étapes sur les trois Grands Tours. C’est désormais chose faite avec sa victoire lors de la 17ème étape. Au niveau des coéquipiers modèles, comment ne pas glisser un petit mot pour Marc Soler (UAE team Emirates). L’espagnol a levé les bras en première semaine avant d’être au four et au moulin pour ses leaders Ayuso et Almeida tout en gardant une certaine liberté.