Édito : Australie – Nouvelle-Zélande, l’hémisphère sud a perdu le nord

Dans les ultimes secondes d’un spectacle criminel pour l’Histoire de ces deux immenses nations, la Nouvelle-Zélande s’est imposée en Australie (37-39) pour faire un petit pas vers la victoire finale d’un Rugby Championship 2022 plus faible que jamais. Édito.

Six ans et 11 mois séparent la finale de la coupe du monde de rugby 2015 de ce jeudi 15 septembre 2022. Sortez votre montre à remonter le temps, et rappelez-vous à quel point ce rendez-vous de Twickenham fut une ode à la gonfle ovale.

Sacrée, célébrée, divinisée, la plus glorieuse de toutes les générations de All Blacks avait remporté un deuxième titre mondial consécutif (34-17), devant une Australie au jaune immaculé sur l’ensemble de la compétition.

Telles les huit heures séparant Melbourne de Paris, l’écart qui différenciait ces géants du sud, aussi intrigants qu’admirables, semblait vain à combler pour nos Européens vaillants, mais encore trop humains pour rivaliser avec les Zeus maoris et aborigènes.

Six ans et 11 mois plus tard, le mythe est devenu une satire d’un rugby en perdition, capable de quelques fulgurances gâchées par la fragilité des fondamentaux. Ces deux nations, si puissantes dans un passé tellement présent, n’ont désormais plus que leur splendeur d’hier comme espoir de demain.

Comment remédier à cette situation inextricable ? Dans le sillage du terrible creux générationnel qui frappe ces deux monuments, plane l’ombre de deux phoenixs aux cendres refroidies par l’hiver austral.

Les sélectionneurs Dave Rennie et Ian Foster ont encore un an pour trouver le second souffle qui permettra de raviver les braises, dans l’optique d’une coupe du monde située au bout du monde, mais aussi bord du gouffre.

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