Si les pilotes ont eu droit à une valse de voitures de sécurité après un départ retardé d’une heure, c’est finalement le pilote Red Bull Sergio Perez qui s’est imposé sur la piste détrempée du Marina Bay Street au terme d’un Grand Prix extrêmement mouvementé.

Pas de sacre pour Max Verstappen, mais victoire de Sergio Perez
Ce dimanche, la pluie n’a pas épargné les pilotes de MotoGP puisque le départ a été retardé d’une heure, alors pas de raison qu’il en soit différemment en Formule 1. Si les pilotes devaient initialement partir à 14h, heure française, ils sont finalement partis une heure plus tard pour une course qui restera sans conteste la plus éprouvante de la saison.
Un bon départ était capital au vu de l’étroitesse du Marina Bay Street et de la technicité de ce circuit. En outre, les 28 degrés ambiants et le taux d’humidité de 84% ont rehaussé la difficulté, forçant les pilotes à chausser les gommes intermédiaires au démarrage. À l’extinction des feux, Sergio Perez a été le plus rapide et a donc pris l’ascendant sur les Ferrari de Charles Leclerc et Carlos Sainz pour ne plus jamais laissé filer son avantage. Attention tout de même à l’épée de Damoclès au-dessus de sa tête, car une enquête pourrait être ouverte à propos d’une potentielle infraction sous safety car.
Bloqué au démarrage, Max Verstappen a eu fort à faire pour entrer dans les points. Après une première safety car en début de course, le Néerlandais Max Verstappen a saisi l’opportunité qui s’offrait à lui en dépassant l’Aston Martin du quadruple champion du monde Sebastian Vettel, quelques secondes avant de réitérer la manoeuvre aux dépens de Pierre Gasly. Parti huitième sur la grille, Verstappen n’a pas tardé à remonter au classement.


Si l’abandon de Fernando Alonso lui a permis de se rapprocher de la McLaren de Lando Norris, Verstappen a manqué le coche à trente quatre minutes de la fin, offrant au Britannique une bouffée d’oxygène. Erreur oblige, le Néerlandais a dû repasser au stand eu urgence et a profité pour chausser les gommes tendres après plus d’une heure en demie de lutte à haute intensité.
Mais malgré cette erreur, le champion du monde en titre est parvenu à franchir la ligne d’arrivée en septième position grâce, entre autres, à ses dépassements sur Pierre Gasly, Lewis Hamilton et Sebastian Vettel dans le dernier tour de piste aux commandes d’une RB18 bien moins sous-vireuse qu’en début de saison. Pendant ce temps, son coéquipier Sergio Perez réalisait une sublime performance pour décrocher sa quatrième victoire en carrière après une bataille avec Charles Leclerc en fin de course.
La mauvaise affaire d’Alpine
En opposition à l’écurie autrichienne, Alpine a réalisé sa plus mauvaise affaire cette saison puisqu’elle n’a inscrit aucun point. Mais sa malchance ne s’arrête pas là, car si Alonso a été contraint à l’abandon au 21ème tour, il a été imité par son coéquipier quelques minutes plus tard.
Tout avait pourtant bien commencé pour Fernando Alonso ce dimanche. La fuite d’huile qui lui posait problème ce vendredi a été résorbée et l’A522 acceptait très bien les évolutions, dont le nouveau fond plat installé pour le Grand Prix de Singapour. Par ailleurs, Alonso avait brillé en qualifications et semblait avoir une bonne adhérence.
Seulement voilà, un petit couac au niveau de son moteur a conduit l’Espagnol à l’abandon dans le second secteur du 21ème tour pour son 350ème Grand Prix. Satefy car. Quant à son coéquipier Esteban Ocon, qui avait connu une défaillance de freins en qualifications, il est parti à la faute au vingt-huitième tour, imitant quelques uns de ses rivaux. Incapable de repartir, le Français a lui aussi dû abandonner en cours de route.



Néanmoins, Alpine n’était pas la seule équipé en difficulté ce dimanche. S’ils nous ont habitués à de très bons résultats depuis le début de la saison, George Russell et Lewis Hamilton se sont montrés plutôt discrets ce dimanche. Si le premier a été relégué à l’arrière du peloton après son échec en Q2, il a pris un risque en chaussant les slicks relativement tôt sur une piste encore bien trop humide et a d’ailleurs manqué de partir en tête à queue dès la sortie de la pitlane.
Pour Hamilton en revanche, son résultat en qualifications était de bon augure pour la course. Parti troisième sur la grille, il a dû céder sa place à la Ferrari de Carlos Sainz dès l’extinction des feux. Coincé derrière l’Espagnol pendant plusieurs tours, les conditions extrêmes de Singapour l’ont poussé à commettre une erreur, ce qui est particulièrement rare chez Hamilton. Le septuple champion du monde a lui aussi terminé dans le mur après le virage 5 mais a tout de même pu repartir, achevant sa course en neuvième position.
Un bal de safety car
Les hostilités ont commencé dès le huitième tour de piste. Entre Max Verstappen à l’attaque des Alpha Tauri, Russell à la faute devant Valtteri Bottas et Guanyu Zhou poussé dans le mur par un Nicholas Latifi qui n’avait pas vu arriver l’Alfa Romeo, le ton était donné. Une première voiture de sécurité a logiquement fait son apparition, le temps d’évacuer les quelques débris laissés par la monoplace du Chinois, donc la roue avant droite a dévié de son axe.
Le virage 5 a fait des ravages aujourd’hui, puisque de nombreux pilotes y ont fini leur course, incapables de tourner ou freinant bien trop tard pour en éviter les barrières. En outre, les caractéristiques très spécifiques de ce circuit font que la piste sèche très lentement, forçant les pilotes à rester en gommes intermédiaires pendant plus de la moitié de la course.
Au total, cinq voitures de sécurité ont été annoncées, trois virtuelles et deux réelles. D’abord pour Zhou et Latifi, puis pour Fernando Alonso au 21ème tour. Rebelote au 26ème tour alors qu’Alexander Albon a percuté le mur et y a laissé son museau. Vous pensiez que c’était assez ? Et bien non. Une nouvelle VSC a forcé les pilotes à ralentir après l’abandon d’Esteban Ocon. Non ce n’est toujours pas assez. Yuki Tsunoda en a rajouté une couche au 36ème tour en allant lui aussi percuter le mur. Course mouvementée dites-vous ?



En bref, Max Verstappen n’est pas encore champion du monde mais son coéquipier Sergio Perez remporte sa seconde victoire de la saison après un GP de plus de deux heures et les deux Ferrari sont sur le podium. De son côté, McLaren signe également une très belle performance puisque Lando Norris et Daniel Ricciardo sont respectivement quatrième et cinquième devant Lance Stroll, Max Verstappen, Sebastian Vettel, Lewis Hamilton et Pierre Gasly. À contrario, Alpine et Williams repartent bredouilles avec deux abandons chacune.
Prochaine étape du championnat, le Japon ! Dès la semaine prochain, les pilotes se retrouvent sur le circuit de Suzuka pour le Grand Prix du Japon, 19ème manche de la saison 2022 !