Bilan de la Champion’s League : L’Espagne n’était pas à la fête.

Cette semaine se déroulait la quatrième journée de la Champion’s League. Quels enseignements tirer des performances des clubs espagnols et où en sont-ils dans leurs espoirs de qualification ?

A l’image de Gerald Piqué et du FC Barcelona, les clubs espagnols ont souffert en Champion’s League cette semaine. Crédit photo : Maxppp.

Hier, mercredi 12 octobre, avait lieu la fête nationale d’Espagne. Un beau paradoxe au vu des résultats de ses représentants en Champion’s League. Effectivement, aucun club de Liga n’a remporté de match cette semaine dans la plus grande compétition européenne. Pour trouver trace d’une journée de C1 sans aucune victoire espagnole, il faut remonter… à novembre 2009.

C’était au cours de la saison 2009-2010, (déjà) lors de la quatrième journée de cette édition, ni l’Atlético (tenu en échec par Chelsea 2-2), ni le Real Madrid (1-1 au stade Giuseppe Meazza face à l’AC Milan) ni le Barça et ni le FC Sevilla (accrochés respectivement au Rubin Kazan 0-0 et par Stuttgart 1-1) ne parvinrent à s’imposer.

Et cette saison là, l’Internazionale de José Mourinho remporta la compétition, les Girondins de Bordeaux terminèrent premier de leur poule devant le Bayern Munich, la Juventus et le Maccabi Haïfa (cette année dans la poule du PSG) et Lyon atteignit les demi-finales de la C1 pour la première fois de son histoire…

Autant vous dire que cette semaine devrait se retrouver dans les archives. Mais comment expliquer ces résultats ?

Le Real Madrid, un déplacement périlleux :

Le tenant du titre affrontait mardi soir le club ukrainien du Shakhtar Donetsk dans un stade délocalisé en Pologne pour des raisons géopolitiques évidentes. Les « Merengues », parfaitement lancés dans un groupe à leur portée, se déplaçaient avec l’intention d’entériner leur qualification dès la quatrième journée.

Malgré une rencontre dominée par les Madrilènes (58% de possession de moyenne), le Real ne fit pas preuve d’efficacité, laissant les Ukrainiens dans le match en première mi-temps. Il n’aura fallu qu’une trentaine de secondes en deuxième période à Zubkov pour ouvrir le score de la tête. Les Merengues poussèrent jusqu’à la fin pour arracher un précieux point.

Et c’est sur un dernier ballon, au bout du temps additionnel, qu’Antonio Rüdiger marqua d’un coup de tête salvateur (90+5ème), se faisant percuter par la même occasion par Trubin, le gardien ukrainien (ce qui lui causa une impressionnante blessure au visage et une vingtaine de point de suture). Mais l’essentiel était là (1-1). Rüdiger se montrait même rassurant après le match.

Une image avant le contact entre Rudiger et le gardien sur l’égalisation. (Crédit photo : Icon Sport.)

Un esprit guerrier, pour une phrase résonnant toujours avec plus de force au fil des décennies: « Le maillot du Real est blanc. Il peut être taché de boue, de sueur ou même de sang, mais jamais de honte. » (Santiago Bernabéu). Le Real n’a plus besoin que d’un point pour se qualifier, et pourrait même assurer la première place du groupe H dès la prochaine journée et un déplacement à Leipzig, en cas victoire, ou de match nul.

Le FC Sevilla, retour à ses premiers amours ?

Troisième de sa poule avec seulement deux points, ex-aequo avec Copenhague, le FC Sevilla, qui s’est séparé de Julen Lopetegui pour faire revenir Jorge Sampaoli, se devait de faire un résultat sur la pelouse du Signal Iduna Park. Le Borussia Dortmund cherchait, quant à lui, à définitivement enterrer les Andalous avant de pouvoir espérer jouer une finale contre Manchester City pour la première place du groupe dans deux semaines.

Le retour de Jorge Sampaoli permettra-t-il aux Sévillans de se remettre la tête à l’endroit ? Crédit photo : J. Belly.

Positionné en 3-4-3 avec notamment Tanguy Kouassi en défenseur central, les Sévillans commençait de manière intéressante ce match, et sur un coup-franc d’Ivan Rakitić, le défenseur français ouvrait le score d’une belle tête (18ème). Malgré une première mi-temps convaincante, les hommes de Sampaoli concédait le but de l’égalisation par l’intermédiaire de Jude Bellingham après un joli mouvement (35ème).

La seconde période fut moins emballante même si le FC Sevilla continua à produire un jeu intéressant qui augure sans doute un redressement à venir, en championnat, et peut-être en Champion’s League ? Même si la qualification pour les huitièmes de finale semble compromise (Sevilla étant à cinq points du BvB) l’enjeu des deux dernières journées sera de taille.

Il faudra s’imposer face aux Danois avant un ultime déplacement en Angleterre pour espérer, a minima, rejoindre l’Europa League, et ainsi renouer avec ses premiers amours.

L’Atlético de Madrid, le changement c’est maintenant ?

Tenu en échec par le Club Brugge 0-0, pourtant réduit à dix dans les dix dernières minutes de la rencontre, au Civitas Metropolitano, l’Atlético piétine dans cette Champion’s League. Incapable d’enchaîner les victoires, les « Colchoneros » ne se sont imposés qu’à une reprise cette saison en coupe d’Europe. C’était face à Porto au bout du temps additionnel (90+11ème par Antoine Griezmann) à la première journée.

Depuis, les hommes de Diego Simeone s’essoufflent. Deux défaites, à Leverkusen et à Brugge (2-0 à deux reprises) placèrent l’Atlético en mauvaise posture avant le partage des points, qualifiant d’ailleurs les Belges pour les huitièmes de finale, d’hier soir. Avec un style de jeu toujours résolument défensif, se basant sur un bloc bas hargneux et pas avare en effort, le discours de Simeone semble moins limpide, et la question d’une lassitude vis-à-vis de ses consignes se pose.

Arrivé en décembre 2011, le technicien argentin aura redressé et redonné espoir à tout un peuple. Mais mercredi soir, malgré une prestation offensive de qualité, les « matelassiers » se seront heurtés à un Simon Mignolet des grands soirs, et à un manque d’efficacité criant (21 frappes dont 9 cadrés pour 0 but). L’Atlético devra s’imposer lors des cinquième et sixième journée s’il veut rejoindre la suite de la compétition, avant, peut-être, d’envisager un changement retentissant.

Antoine Griezmann est ses coéquipiers n’y arrivent pas en Champion’s League cette année. Crédit photo : Marion Poidevin.

Le FC Barcelona, par ici la sortie ?

Placé avec le Bayern Munich, l’Inter et le Viktoria Plzeň, le FC Barcelona jouait gros dans sa double confrontation face aux Nerazzurri. D’abord victorieux face à Plzeň (5-1) puis défait par le Bayern en Allemagne malgré une belle prestation (2-0), le Barça s’inclinait la semaine passée sur la pelouse interiste 1-0 sur un but de Çalhanoğlu avant la pause. Devancé par leur adversaire du soir de trois points, la réception des Italiens avait un goût de finale.

Voir aussi : Les 3 erreurs de Xavi lors de Barça – Inter (3-3)

Après une première demi-heure à l’avantage des Barcelonais, et malgré la barre trouvée par Džeko (17ème), Ousmane Dembélé libérait les siens, reprenant un centre de Sergi Roberto (40ème). A la pause, le Barça se retrouvait devant l’Inter au classement provisoire. Mais, le réveil interiste ne tarda pas à arriver. Barella (50ème), puis Lautaro (63ème) permirent aux Italiens de prendre les devants.

Le FC Barcelona se retrouvait alors en grave danger, tout autre résultat qu’une victoire compromettant sérieusement la qualification en huitième. Et la lumière vint de la nouvelle star catalane, Robert Lewandowski, qui égalisait après de nombreux instants d’efforts.

Cependant, un relâchement coupable peu avant le temps additionnel eu pour effet de condamner les derniers espoirs catalans de victoire dans ce match. Après un dégagement d’André Onana, Lautaro lancé Robin Gosens qui marquait d’un tir croisé du gauche (89ème). L’égalisation de Lewandowski trois minutes plus tard fut trop tardive.

Le Barça se retrouve au pied du mur, et devra bénéficier de scénarios favorables pour retrouver les huitièmes de finale de Champion’s League.

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