Rennes – OL (3-2) : Que retenir de la grande première de Laurent Blanc ?

Six ans après avoir quitté son dernier banc de ligue 1, le retour de Laurent Blanc génère un engouement certain. Après une expérience non-concluante au Qatar, il se dit prêt et motivé à l’idée de retrouver le championnat de France. Retour sur la grande première du “Président” après 6 ans d’absence.

Une histoire d’ex

Depuis quelques années maintenant, il est évident que cette confrontation a une saveur particulière pour les différents acteurs. Des attaquants à l’entraîneur sans oublier le directeur sportif, l’ADN OL est plus que présent dans cette équipe rennaise. Si on ajoute à cela les deux déconvenues lyonnaises de la saison dernière, on peut aisément en conclure que cette case du calendrier est cochée depuis un moment par le club rhodanien.

Tout avait parfaitement débuté pour les gones. Auteurs d’un début de match cohérent, ils sont récompensés, et ouvrent le score grâce à Alexandre Lacazette qui vient conclure un formidable mouvement Lyonnais. Les hommes de Laurent Blanc ont même manqué de peu la possibilité de faire le break sur une ouverture parfaite de Corentin Tolisso à destination d’Houssem Aouar, titulaire seulement pour la deuxième fois de la saison. Le jeune lyonnais ne cadre pas sa reprise.

C’est à nouveau à cause de sa gestion des moments clés que l’OL perd des points en route, car à la 38′ minute, Martin Terrier vient raviver les maux lyonnais d’une tête décroisée, sur un superbe service de Benjamin Bourigeaud. L’ex-Gone semble avoir retrouvé son rythme de l’an passé et parvient une fois de plus à être décisif. De bon augure pour Bruno Génésio qui peut, comme la saison dernière, s’appuyer sur un effectif de très grande qualité.

Martin Terrier célébrant son premier but. Crédit photo : staderennais.com

L’OL ne démarrera pas mieux le deuxième acte car cette fois, c’est l‘un des joyau de la formation lyonnaise qui vient punir une défense trop attentiste. En effet, Amine Gouiri, international espoir n’ayant jamais obtenu la confiance du board Lyonnais semble lui aussi s’épanouir dans cet effectif breton et marque ainsi son 5ème but de la saison.

Par la suite Alexandre Lacazette en renard des surfaces parviendra à faire le plus dur en égalisant. Malheureusement pour l’ancien gunner, Martin Terrier viendra une fois encore refroidir son ancien club 5 minutes plus tard. Trop seul dans la surface, il parvient à tromper le portier lyonnais, toujours de la tête. (78′)

Le contraste entre les résultats lyonnais et les performances de ses anciens joueurs remet forcément en cause certains choix de la direction. De plus, force est de constater qu’un joueur comme Terrier semble beaucoup plus épanoui et performant depuis son départ du club. Il est impératif que le bord comprenne pourquoi ces joueurs n’ont jamais réussi à briller autant lors de leur passage dans le Rhône.

Un chantier défensif qui laisse perplexe

Comme l’a souligné le nouveau coach avec insistance, beaucoup de travail l’attend, et plusieurs aspects du jeu lyonnais sont à redéfinir, le secteur défensif en premier lieu. En quête de stabilité, c’est en 5-3-2 que l’OL abordait cette rencontre. Un choix plutôt cohérent au vu des caractéristiques de certains joueurs comme Malo Gusto, en difficulté sur certaines phases défensives, à qui ce rôle de piston devrait davantage convenir, ou encore comme Boateng qui serait plus facilement amené à retrouver des sensations au cœur de cette charnière à trois.

Mais malgré ces aménagements, cette même charnière est loin d’être irréprochable sur deux des buts encaissés où elle démontre encore trop de laxisme au marquage. Plus globalement elle inquiète sur le manque de sérénité qu’elle dégage avec ballon quand elle est sous pression, ainsi que par son alignement parfois très alarmant, provoquant notamment la fureur de son champion du monde allemand en première période.

Cela dit, les automatismes ne peuvent évidemment pas être trouvés du jour au lendemain, d’autant que l’animation défensive est un des axes susceptibles d’être amélioré sous Laurent Blanc.

Jérôme Boateng. Crédit photo : ol.fr

Comme ce dernier l’a souligné en conférence de presse, le déficit physique est également particulièrement criant. Contre une équipe Rennaise connue pour user ses adversaires, Blanc a probablement subi les méthodes de son prédécesseur qu’on dit peu basées sur le foncier. À l’image de Jérôme Boateng, sans surprise en total manque de rythme et de vivacité, mais également de Houssem Aouar qui s’est effacé au fil du match. Il paraît évident que ce collectif lyonnais ne parviendra pas à atteindre à ses objectifs sans être un ou deux crans au dessus sur le plan athlétique.

A l’approche de la trêve hivernale, il semble impensable pour l’OL de ne pas se renforcer dans le secteur défensif. Avec les bons jeunes joueurs qui le composent, le recrutement d’un taulier parait essentiel pour les encadrer.

Une “patte” Blanc déjà visible ?

Même s’il est difficile pour Blanc de parler de prestation encourageante, il y a quelques motifs de satisfaction à tirer de cette énième désillusion lyonnaise.

Dans l’état d’esprit d’abord, où on a senti des joueurs concernés tout au long du match dans les efforts défensifs, et dans la volonté de changer l’issue de la rencontre, comme en atteste l’égalisation d’une équipe qui se serait probablement avouée vaincue il y a peu.

Des séquences intéressantes avec ballon sont aussi à mettre à l’actif des lyonnais. Malgré l’arrivée très récente du technicien Français on a déjà pu observer la mise en place de certains circuits répétés à l’entraînement. On peut donc penser que ce système pourra s’avérer payant à l’avenir, notamment par le biais son duo d’attaque, très performant hier soir.

Avec un Lacazette très actif, n’hésitant pas à décrocher quand le jeu le demande et un Dembélé évoluant aussi bien en point d’encrage que dans la profondeur, il y a peu de doutes concernant la complémentarité des deux joueurs.

Laurent Blanc. Crédit photo : ol.fr

En revanche, qui dit nouvel entraîneur dit hiérarchie remaniée, et Laurent Blanc n’a pas manqué à la règle en effectuant plusieurs choix forts. Comme il l’avait annoncé au micro d’OL Play, le “Président” compte miser sur ces joueurs plus expérimentés pour sortir de cette situation délicate. Cela s’illustre d’ores et déjà par la présence de Lepenant et Bradley Barcola en tribune. Un choix étonnant pour le premier cité tant il donnait satisfaction depuis son arrivée.

Karl Toko Ekambi et Mattheus Tetê, quant à eux ne sont rentrés qu’à 6 minutes du terme, dans un rôle de piston pour essayer de forcer l’égalisation en toute fin de match. Tous deux incontournables sous Bosz, il semble désormais que les cartes soient rebattues. Tout comme pour Thiago Mendes au poste reconsidéré, dans le groupe (peut-être au détriment de Lepenant) mais cantonné au banc.

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