Devin Booker fêtait hier ses 26 ans. L’arrière des Suns continue d’affoler les compteurs pour sa huitième campagne NBA. Rarement cité parmi les meilleurs, D-Book continue pourtant de dominer. Le pyromane est devenu un excellent défenseur et un scoreur agressif. De quoi le mener au titre de MVP?

Une star dans la continuité
Antetokounmpo, Lillard, Tatum… Ils sont nombreux à avoir commencé fort cette saison. Devin Booker fait partie de ces noms-là : 29,3 points, 3,4 rebonds et 5,5 assists pour 5 victoires en 6 matchs. Book score efficacement avec 52,9% de réussite au tir dont 36% derrière l’arc. Il est dans la lignée de son historique saison dernière. Oui, oui historique ! Seuls dix joueurs ont déjà porté leur équipe à 80% de victoires avec 26 points, 5 rebonds et 4 assists de moyenne. Neuf d’entre eux ont été MVP. Vous devinez l’identité du dixième… Ajoutez à cela des play-offs en demi-teinte et vous obtenez un D-Book plus motivé que jamais.
Revanchard, Booker n’a pas attendu pour dupliquer son impact. Il est LE patron des Suns après deux ans de cohabitation avec Chris Paul, touchant davantage le cuir. Le « Point God » dribble 4,4 fois par touche de balle contre 5,21 fois la saison dernière. Son coéquipier de 26 ans passe de 3,6 dribbles à 4,35. Ajoutez à cela un différenciel de +13 à chaque match et vous avez Booker en mode cador. Son leadership a crevé l’écran dès l’Opening Night. Mené de 20 points par Dallas, il a catégoriquement refusé de s’incliner. 7 points et 6 assists dans le dernier quart-temps pour arracher la victoire. Un chapitre de plus dans ses affrontements face à Luka Doncic.
Une agressivité dupliquée

Le triple All-Star a est plus incisif au cercle. Il drive 17,3 fois par match, soit presque le double de la saison dernière (9,7). Ce nouveau type de jeu offre plus de lancers francs. Avec 85% de réussite sur la ligne, Booker joue sur ses atouts. « Quand il décide d’attaquer rapidement, c’est là où nous sommes le plus létal » commente Monty Williams, coach des Suns. Booker émerge comme une réelle solution pour gérer le tempo du jeu. Cela a du bon de côtoyer Chris Paul!
L’évolution de la palette offensive du numéro 1 des Suns n’est pas ce qui fait le plus parler. Le trashtalking avec Klay Thompson a eu davantage d’écho. « J’ai 4 bagues vous n’avez même pas 4 apparitions en play-offs » a lancé le joueur des Warriors. Des mots aussi durs que la défense de Booker face à laquelle Klay affiche un pâle 0/4 au tir. D-Book a rappelé son admiration pour Klay dès la fin du match. Un respect commun complété par Klay qui, a rappelé qu’il avait toujours reçu des messages de Booker lors de ses blessures. Entre arrières, les deux joueurs se respectent énormément.
Le dernier arrière Franchise Player?

Le poste de shooting guard se perd dans la NBA d’aujourd’hui. Les guards doivent de plus en plus porter la balle et jouent de moins en moins off ball. Le terme de « combo guard » a vu le jour pour qualifier les James Harden, Shai Gilgeous Alexander ou autre Anfernee Simons.
Booker joue de la même manière que ses idoles de jeunesse Dwyane Wade et surtout Kobe Bryant. Ces profils existent encore dans la Ligue mais aucun n’a le niveau de MVP de D-Book. Les futures guards stars s’appellent Luka Doncic, Ja Morant, Trae Young ou Cade Cunningham. Cela fait de Devin Booker le seul héritier de ce poste légendaire. Pas de quoi se comparer à Kobe d’après le joueur de Phoenix :
« Le seul problème que j’ai c’est que les gens continuent à me comparer à Kobe Bryant alors qu’en playoffs je leur ai dit d’arrêter, d’arrêter de parler de Mamba Mentality. Je suis inspiré par Kobe Bryant, par la Mamba Mentality, mais je ne suis pas Kobe Bryant. »
Devin Booker

La responsabilité est immense mais Devin Booker a les épaules. Adolescent, il a pris le risque de quitter son Michigan natal pour le Mississippi. Ce choix lui a permis de côtoyer davantage son père, ancien joueur. Le compagnon de Kendall Jenner est conscient de devoir beaucoup à sa mère : « C’est l’une des raisons pour lesquelles je bosse aussi dur. Car ma mère a accepté de me laisser partir pour habiter avec mon père, avec qui j’avais passé que très peu de temps » raconte-t-il. Aujourd’hui, l’ancien pensionnaire de Kentucky est un homme épanoui et motivé à emmener les Suns au sommet.
Si le titre de MVP semble promis à Giannis, Tatum ou Luka, Devin Booker n’est pas à prendre à la légère. Les interrogations de Phoenix sur Ayton ou Crowder ne s’étendent pas à Book. Finaliste malheureux en 2021, le natif du Michigan a encore son prime devant lui. Tête d’affiche du projet des Suns, Book a encore beaucoup à faire en NBA et les Suns comptent sur lui pour revenir en Finale, et enfin décrocher le titre.
Michael Jordan, Clyde Drexler, Dwyane Wade, Kobe Bryant, Klay Thompson et maintenant Devin Booker? Le garçon a le talent et la motivation de rejoindre cette liste de shooting guards prestigieux. Une quête que le Book résume en deux mots à chaque rencontre: « Be Legendary ».