Ce week-end se déroulait la 9ème journée de Top 14, la première sans les internationaux et donc dans la fameuse période des doublons. Entre l’exploit de la Section paloise, un Bayonne souverain et un Racing 92 qui a arrêté de jouer un poil trop tôt, voici le baromètre de cette 9ème journée.
Le samedi avait commencé par un match agréable entre Castrais et Clermontois où les Tarnais ont continué leur incroyable invincibilité à domicile (26 matchs sans défaites). Le multiplex nous avait, lui, réservé son lot de surprises avec des matchs rythmés et très serrés.
Une constante qui s’est poursuivie avec les deux matchs en nocturne et qui nous avait donc donné une journée très agréable à suivre, que ça soit dans le suspense et dans le jeu.
Les Tops
Une Section à l’assaut de Deflandre

On avait quitté des Palois plein de regrets sur les deux dernières journées avec des défaites cruelles dans le money-time. Mais cette fois-ci, Pau a réalisé le match parfait en s’imposant avec un panache exceptionnel sur la pelouse du champion d’Europe rochelais, excusez du peu (38-21).
Dès les premières minutes, on a vite senti que ce match allait être dingue et il le fut. Mais ce sont bien les palois qui ont fait le spectacle en inscrivant la bagatelle de quatre essais. Un visage conquérant si ce n’est héroïque symbolisé par un Jordan Joseph en grande forme, un Zack Henry très bon au pied (6/7) ou encore le jeune Emilien Gailleton, actuellement à Marcoussis avec les Bleus pour la première fois.
Mais au-delà de cette partition de très haute volée, les Béarnais ont complètement fait déjouer des Rochelais qui semblaient perdus, sans connexion, parfois même amorphes, commettant fautes sur fautes et en-avant sur en-avant. Le duel des packs a largement tourné en faveur de la Section alors que les Maritimes sont pourtant reconnus pour les 8 de devant intraitable. Un accident terrible pour la Rochelle mais une embellie qui n’attend que d’être confirmée du côté du Béarn lors de la réception de l’UBB.
Jean-Dauger, forteresse imprenable
L’Aviron bayonnais et son stade Jean-Dauger sont incontestablement le tube de ce début de saison. Face à de jeunes toulousains, les Basques ont réalisé vingt premières minutes de rêve avec 17 points inscrits. Une grinta et des vagues incessantes qui ont mis en ébullition le stade qui nous avait déjà gratifié d’une Peña Baiona à en avoir la chair de poule.
Les Basques se sont ensuite contentés de gérer leur avance, peut-être même trop. Car en effet, la jeune garde toulousaine a montré qu’elle avait de beaux jours devant elle en inscrivant trois essais en seconde période, suffisant pour arracher un bonus défensif très convaincant.
Mais l’Aviron avait déjà assuré l’essentiel et garde sa forteresse de Jean-Dauger inviolée avec une cinquième victoire en autant de matchs. Mais surtout, ce sont les noms des équipes qui ont trébuché en terre basque qui interpelle. La Rochelle, le Racing 92, l’UBB et maintenant Toulouse n’ont rien pu faire face à ce qui est peut-être la meilleure ambiance de Top 14. Pourvu que ça dure doivent se dire les Bayonnais. Prochaine réception : celle de Lyon début décembre.

Les Flops
Le Racing séduisant… puis absent

On ne sait pas trop quoi penser du début de saison des Racingmen. Candidat affirmé au Bouclier de Brennus, le club francilien cherche encore un match référence sur ce début de championnat. Et cela aurait pu être le cas sur la pelouse de Brive où le Racing a montré un beau visage avec un jeu léché ou encore une ligne de trois-quarts à son avantage à l’image de Christian Wade qui a impressionné pour sa première en Top 14.
Quelque peu accrochés à la pause, les hommes de Laurent Travers ont mis un véritable coup de collier en inscrivant trois essais en un quart d’heure autour de l’heure de jeu. À la 68ème, les Racingmen menaient 43-17, bonus offensif en poche face à des Brivistes médusés qui pouvaient craindre le pire pour la fin de rencontre.
Cependant, le Racing 92 avait certainement oublié qu’un match de rugby durait 80 minutes. En effet, Brive va inscrire un cinglant 21-0 sur les 9 dernières minutes avec trois essais, dont un doublé de l’Argentin Axel Muller. Résultat, un bonus offensif qui s’est envolé et un score final peu flatteur compte tenu du contenu proposé par le Racing sur le reste de la rencontre (43-38).
Les Brivistes peuvent s’estimer heureux de leur côté avec un bonus défensif qui était difficilement envisageable à dix minutes du terme.
La défense du LOU aux abois
Le LOU avait une belle occasion de basculer dans la première partie de tableau en se déplaçant à Perpignan, dans le dur et qui lutte déjà en bas de tableau. Mais pas grand-chose n’a fonctionné pour des Lyonnais. Menés 15-0 à la demi-heure de jeu puis 25-7 après un troisième essai catalan (le deuxième en contre), Lyon a cherché le bâton pour se faire battre. Malgré un bon retour, le LOU a dû s’incliner 28-21, ne ramenant aucun point de son déplacement.*
Au-delà de la rencontre, c’est la défense lyonnaise qui inquiète depuis le début de la saison. En effet, le LOU est la deuxième plus mauvaise défense du championnat avec 254 points encaissés, seul Brive fait pire (264). C’est évidemment très insuffisant et pas du standing d’une équipe qui vise les phases finales et même le titre suprême.
Auteur de 28 points, l’USAP n’avait jamais marqué plus de 20 points à Aimé-Giral depuis le début de la saison, de quoi mettre en lumière une défense rhodanienne bancale.
Paradoxalement et c’est cela qui maintient de LOU à flot, les hommes de Xavier Garbajosa sont portés sur l’offensive et affichent la deuxième meilleure attaque avec 245 points inscrits, seul le leader toulousain fait mieux (265). Un déséquilibre qu’il va falloir au plus vite corriger pour s’éviter une mauvaise surprise sur la suite de la saison. Se retrouver sur les fondamentaux et adopter un jeu plus simple pourrait être la solution. Le prochain match face à Castres devra servir de déclic.