L’histoire aurait pu être très belle, elle est devenue tragique. Il est 22h57, l’OM est éliminé de toutes compétitions européennes après avoir encaissé le but de Pierre-Emile Højberg. Après une première mi-temps de haute volée, Marseille est retombé dans ses travers, à cause de quoi? On analyse cela.

Igor Tudor, trop passif
C’est probablement le nom qui revient le plus depuis hier soir. Sous le feu des critiques, Igor Tudor aura pas mal de choses à se faire pardonner dans les prochaines semaines.
Pourtant sa composition de départ n’était pas si absurde. Positionner Mattéo Guendouzi en 10 à coté d’Amine Harit n’était pas une chose nouvelle, et tactiquement l’explication était simple : profiter du volume de jeu de l’ancien gunner haut sur le terrain pour presser les Spurs et provoquer des pertes de balles. Et le début de match a donné raison à l’entraineur croate !

L’OM est haut sur le terrain, et Tottenham n’existe quasiment pas sur la totalité de la première période. Ajoutez à cela le but de Chancel Mbemba dans le temps additionnel, et vous obtenez une mi-temps emballante, et pleine d’espoir. Cependant, une fois de plus cette saison Tudor ne saura pas faire preuve d’adaptation en cours de match. Face au réveil des Spurs, les changements n’ont pas su arriver au bon moment pour redonner un coup de fouet à son équipe.
L’entrée d’Under a été trop tardive, et le choix de remplacer Jonathan Clauss par Kaboré (qui n’est pas du tout performant cette saison) laisse à désirer. Des choix d’autant plus contestés que des joueurs comme Gerson ou Payet pouvaient apporter du danger sur les buts d’Hugo Lloris. Au final seul Under aura apporté quelque chose à l’OM lors de sa rentrée, les autres n’ont fait qu’illusion.
Une attitude passive et des choix qui laissent pantois, Igor Tudor n’a pas vraiment brillé au cours du match, et le manque de communication pour garder le nul est la cerise sur le gâteau d’hier soir.
Des joueurs trop limités à l’OM
Igor Tudor a donc failli en cours de match, mais les erreurs individuelles ont aussi couté le match et la qualification aux Marseillais. Sur le banc des accusés : Kaboré, Tavares et Kolasinac entre autres.
Le premier cité est entré en cours de match, et nous a gratifié d’une prestation cataclysmique. Aucun impact sur son coté, plusieurs pertes de balles et une sensation de peu à chaque touche de balle. La différence avec l’ancien lensois a été terrible, d’autant plus que lors des dernières minutes lorsque l’OM poussait pour repasser devant, une belle qualité de centre aurait peut-être fait la différence.

Nuno Tavares a lui effectué l’intégralité du match, mais sa prestation ne restera pas dans les mémoires. Toujours aussi limité techniquement, le portugais a fait le match qu’on lui connait depuis le début de saison, des qualités physiques mais de grandes difficultés lorsqu’il faut… jouer au football. Lui aussi a perdu beaucoup de ballons, peu de centres intéressants, et le manque de concurrence sur le coté gauche qui commence à se faire sentir.
Concernant Kolasinac, il est probablement le joueur qui va donner le plus de cauchemars aux supporters marseillais. Pas réputé pour son intelligence de jeu, le bosnien a gâché une énorme occasion de passer devant. A la réception d’un centre millimétré d’Under, Kolasinac envoie sa tête piquée à coté des buts de Lloris alors qu’il n’était qu’à 1 mètre 50 du cadre. Tout le monde s’accordait alors à le dire, cette tête était plus difficile à mettre dehors que dedans.
Ces trois exemples sont symptomatique d’un problème pour l’OM : la présence de joueurs certes intéressants sur le plan physique, mais sur lesquels ils ne peuvent pas compter à un certain niveau de compétition. Ces trois joueurs n’ont pas été les seuls à être passé à coté à des moment cruciaux, mais leurs erreurs illustrent les problèmes.
Longoria, la méthode McGyver a ses limites
Englué dans une situation financière compliquée, l’OM a su se relever petit à petit grâce à l’action de Pablo Longoria. L’ancien de Valence s’est démené durant les deux derniers mercatos d’été pour dénicher les bonnes affaires, les opportunités pour remettre sur pied un effectif équilibré.
À coups de prêt notamment, les résultats sont plutôt satisfaisants, mais on commence à voir aussi les limites de cette méthode. Les paris comme Mbemba sont d’excellents coups, mais les trois joueurs cités précédemment sont eux aussi des paris et des “opportunités”, mais sont loin d’être aussi satisfaisants. Il va donc falloir adopter une nouvelle stratégie pour Pablo Longoria, et essayer d’améliorer l’effectif en qualité pour pouvoir être vraiment compétitif.

Parce que c’est bien cela qui plombe les dernières semaines de l’OM, aussi bien en championnat qu’en coupe d’Europe. Avec un calendrier chargé, Igor Tudor doit procéder à un turnover obligatoire pour préserver les organismes, mais ne peut pas compter sur des remplaçants qui peuvent maintenir le même niveau de compétition. Cet enchainement est fatal pour l’OM qui s’est fait éliminer de toutes les coupes d’Europe, et s’est fait distancer en championnat.
Alors si les joueurs et l’entraineur ont des responsabilités dans cette désillusion, Pablo Longoria va devoir apporter des ingrédients de qualités, toujours freiné par la réalité économique. Compter sur le centre de formation, recruter des remplaçants de qualité en Ligue 1, voilà peut-être des solutions pour l’avenir.