Quelques mois après le titre NBA obtenu contre les Boston Celtics, les Warriors peinent à trouver leur rythme en ce début de saison. Un training camp mouvementé, des défaites et un niveau de jeu pour le moment pas à la hauteur des attentes, la machine Warriors semble grippée. De quoi s’inquiéter ?
Des difficultés des 2 cotés du terrain
Tout d’abord ce qui est saisissant lorsqu’on observe la saison des Warriors, c’est l’apparente régression de l’équipe des deux cotés du terrain. Alors que la dynastie de Golden State se basait sur le talent offensif évident de ses franchise players, la défense faisait partie intégrante de leur succès. Régulièrement dans les hauteurs des ratings collectif en attaque et en défense, l’accumulation de victoire n’était pas surprenante.
Cependant en ce début de saison l’efficacité est moins présente, et ce malgré un début de saison canon de Stephen Curry. 30 points, 7,5 rebonds et 6,5 passes de moyenne par match au bord du club des 45/40/90%, le MVP des Finales en titre n’a pas attendu pour entrer dans sa saison. Les Warriors n’ont que le 17ème offensive rating de la ligue, juste devant des équipes comme les Knicks ou les Wizards.
Un placement peu commun pour cette équipe, habituée à truster les première places. Pour expliquer cette attaque moyenne, il faut se tourner vers quelques performances individuelles.
Tout d’abord Klay Thompson n’est pas encore très bien entré dans sa saison. Lui qui est revenu de plus de 2 ans sans jouer en janvier dernier doit encore acquérir le rythme d’une saison régulière précédée d’un camp d’entrainement, et cela se ressent dans son inconstance. Mais Klay n’est pas le seul à avoir du mal à trouver son rythme de croisière. Jordan Poole, Andrew Wiggins, seul Stephen Curry semble être régulier en ce moment.
Défensivement aussi les Warriors éprouvent des difficultés. 24ème defensive rating, cette position n’est vraiment pas acceptable pour cette équipe. La perte de Gary Payton II ou d’Otto Porter Jr ne peuvent pas expliquer cette perméabilité défensive, les explications sont ailleurs. D’ailleurs à ce propos, Steve Kerr a donné son ressenti :
Nous avons l’une des équipes les moins efficaces du championnat en défense et ça pénalise notre attaque
Steve Kerr
Sur ce point le coach des Warriors nous montre la corrélation entre les deux aspects du jeu, l’attaque et la défense. En effet, une des forces des joueurs de la Baie de San Francisco était de défendre dur, et de marquer des points en transition offensive. La présence d’excellent shooteurs aide à ce plan de jeu, mais si la défense n’arrive pas à être au niveau, alors ce rythme acharné ne peut pas avoir lieu. Cette corrélation entre défense et attaque est partagée par Draymond Green, chef de la défense :
Je pense que notre attaque est en train de tuer notre défense. Soit parce que la balle ne bouge pas assez, soit parce que les joueurs sont immobiles. Notre attaque et notre défense ne sont pas connectées et il faut que ce soit le cas pour être une grande équipe
Draymond Green
Ces difficultés ne sont pas spécifiques aux Warriors sur ce début de saison, mais l’impression visuelle laissée sur le parquet en dit plus que les résultats eux-mêmes. Habitués à des standards bien plus élevés, les Warriors doivent élever leur niveau de jeu des deux cotés du terrain pour engranger les victoires et lancer leur quête de back to back.
Un groupe qui doit apprendre
Si les Warriors éprouvent autant de difficultés en ce début de saison, c’est aussi parce que l’effectif a été quelque peu chamboulé à l’intersaison. Si le noyau du roster n’a pas bougé avec les prolongation de Kevon Looney, Andrew Wiggins et Jordan Poole, le reste du roster a connu des changements, et pas des moindres.
Peu de mouvements véritables à la free-agency avec les arrivées de JaMychal Green et Donte Di Vincenzo notamment. Ces deux joueurs montrent de belles choses et ne devraient pas tarder à se mettre completement dans le moule du Steve Kerr Basketball, comme l’ont fait tant d’autres joueurs avant eux. Cependant il faut trouver ses marques, son rôle, et cela ne se fait pas en un seul training camp.
Ce qui a surtout caractérisé l’intersaison de Golden State, c’est le changement de statut de nombreux jeunes. Avec une marge de manœuvre très réduite au niveau salarial, les dirigeants ont décidé de miser sur leur centre de formation et de donner encore plus de responsabilités à Kuminga, Moody, ou le revenant James Wiseman. Bien que le talent soit évident chez ces jeunes, il leur faudra encore quelques semaines, voire mois pour véritablement prendre les rênes de la second unit.
L’analyse du calendrier des Warriors nous montre cette difficulté à trouver le rythme dans ce groupe. Des victoires convaincantes suivies de défaites surprenants face à Detroit ou Charlotte par exemple, typique des équipes jeunes qui doivent trouver des automatismes.
Juste une mise en route ?
Alors faut-il s’inquiéter pour les Warriors ? Nous n’irons pas jusque là, pas du tout. Après l’acquisition du titre NBA au prix d’une bataille acharnée, une petite décompression est tout à fait normale dans ce genre de cas. Les Warriors sortent aussi de saison compliquées avant le retour du trophée Larry O’Brien dans la baie, il faut un temps pour se remettre totalement dans le quotidien d’une saison régulière.
Les jeunes vont aussi trouver leur marque et leur rôle dans cet effectif, les leaders que sont Kerr, Curry ou Draymond ont déjà montré à de nombreuses reprises que la franchise de Golden State était un endroit où les intégrations se font bien. Ces jeunes draftés connaissent la maison, il leur faut maintenant se libérer, et prendre conscience de leur potentiel.
Les séries de défaites font tâche pour un champion en titre, mais les Warriors ont trop de talents, de stabilité et de certitudes à tous les niveaux pour rester dans cette situation. Réveil dès ce soir contre Orlando?
