Samedi à 21h, le XV de France va débuter sa traditionnelle Tournée d’Automne, la dernière avant la Coupe du monde en France. Les Bleus auront du pain sur la planche en affrontant successivement l’Australie, l’Afrique du Sud et le Japon. Focus sur ces trois nations aux dynamiques variables mais à l’objectif commun : le mondial français dans moins d’un an.
Les Wallabies dans le flou complet
Cela fait plusieurs années que l’Australie se cherche, mais à un an du Mondial, cela semble être toujours le cas et c’est bien là le gros problème de cette grande nation. Car ne l’oublions pas, l’Australie fut la première équipe double championne du monde (1991, 1999), très souvent placée dans les grandes compétitions, que ce soit Coupe du monde et Tri/Four Nations.
Mais ces derniers temps, nul doute que l’on est en train de voir évoluer une Australie particulièrement faible, l’une des plus faibles depuis un long moment. Imaginez, cette grande nation ne figurait qu’à la neuvième place du classement World Rugby après le dernier Rugby Championship, du jamais-vu depuis l’instauration de ce classement suite à la Coupe du Monde 2003.
Plusieurs causes peuvent expliquer cette quasi-faillite du rugby australien. En effet, entre le manque de moyens au niveau de la fédération, le manque d’attractivité du sport dans le pays face notamment au football australien et au Rugby à XIII ou encore un trou générationnel frappant (première sélection pour le deuxième ligne Cadeyrn Neville à 33 ans par exemple), difficile pour les Wallabies de s’avancer en toute sérénité.

La forme du moment reste très moyenne avec 10 défaites lors des 17 dernières rencontres. Le dernier Four Nations fut tout aussi moyen avec 4 défaites dont une dernière très lourde en Nouvelle-Zélande (40-14). Cependant, une éclaircie pourrait naître, symbolisée par une victoire in extremis en Écosse samedi dernier (16-15).
Bref, l’Australie aura fort à faire pour retrouver la forme. Les Wallabies pourront compter sur leurs fers de lance Michael Hooper, Tate McDermott ou encore l’ailier Andrew Kellaway, l’une des rares satisfactions dans cette grisaille qui persiste.
Les Boks, l’adversaire le plus coriace
Le sélectionneur des Bleus Fabien Galthié attend cette confrontation depuis un bon moment. Et pour cause, c’est la seule grande nation à ne pas avoir affronté les Bleus depuis la dernière Coupe du Monde. Alors où en sont les hommes de Jacques Nienaber ?

Actuellement troisième nation mondiale juste derrière les Bleus, les Springboks alternent le chaud et le froid. On peut prendre l’exemple de la dernière Tournée d’été avec une défaite surprenante à domicile face au Pays de Galles qui n’était pourtant pas dans son assiette (12-13). Le dernier Rugby Championship avait débuté idéalement avec une victoire face aux All Blacks. Problème étant que deux défaites par la suite ont réinstallé le doute dans les têtes des partenaires de Faf de Klerk. Les Sud africains restent sur trois belles victoires depuis, des succès permis par des joueurs qui seront à surveiller cet automne.
On peut mentionner le puissant centre Damien de Allende, évoluant au Munster en Irlande, ou encore le talonneur Malcolm Marx qui semble être passé devant Mbonambi à son poste. Les Boks pourront aussi compter sur des ailiers de feu avec notamment Kurt-Lee Arendse (26 ans) qui avait fait ses débuts cet été.
Les trois joueurs cités seront d’ailleurs tous titulaires samedi (18h30) lors d’un choc qui s’annonce déjà alléchant face à l’Irlande. Le retour de la star Cheslin Kolbe, titulaire lui à l’arrière, ajoute évidemment un danger pour les équipes adverses. Gare donc aux champions du monde en titre qui entament leur mission pour conserver leur trophée.
Le Japon, comme on se retrouve !
C’est la nation qui monte sur la scène du rugby mondial. Dixième nation au classement World Rugby, le Japon a bien grandi, surtout depuis cette Coupe du Monde 2015 et la victoire historique contre l’Afrique du Sud. Depuis, les Brave Blossoms et le rugby japonais en général sont en pleine croissance. Certes, le championnat national reste encore méconnu, rendu seulement attractif par quelques Néo-Zélandais et Australiens qui y font « une année sabbatique ». Mais il y a tout intérêt à se méfier de cette équipe.

Un adversaire que les Français avaient affronté il y a quelques mois, début juillet, lors de la Tournée d’été. Les Bleus, quelque peu remaniés, s’étaient imposés à deux reprises (42-23 et 20-15) mais avaient connu des difficultés notamment lors des premières mi-temps. Des difficultés posées par un jeu japonais très vif et dynamique, quitte à même mettre dans le rouge les Japonais eux-mêmes. Ces derniers avaient très peu opté pour des jeux au pied, privilégiant les relances autour d’hommes comme l’arrière Ryohei Yamanaka ou encore le puissant ailier Siosaia Fifita.
Nul doute que l’on aura le droit à la même recette de la part des hommes de Jamie Joseph. Ces derniers disputaient d’ailleurs leur premier match de l’automne samedi dernier face aux All Blacks. Résultat : une défaite très honorable 31-38, une progression notable quand l’on voit les précédentes confrontations (31-69 en 2018 ou encore 7-83 lors du Mondial 2011).
Fort d’une première qualification pour les quarts de finale de la Coupe du monde lors de leur mondial en 2019, les Japonais continuent leur progression. Et pour ce faire, les Nippons élèvent sérieusement leur opposition avec un match en Angleterre et donc en France. Le tout dans l’optique d’un mondial où ils retrouveront le XV de la Rose mais aussi l’Argentine, les Samoa et l’invité surprise chilien.