Hier soir, le stade Benito-Villamarín accueillait l’un des derbys les plus populaires d’Europe. Le FC Sevilla, en manque de points affrontait le Real Betis Balompié. Retour sur un match à l’image de la ville de Séville, ardent.

3 :
Le nombre de joueurs expulsés durant la rencontre. Dans un match âpre et représentant à la perfection l’âme d’un derby, de nombreuses situations furent polémiques ou sujettes à discussion. A la 38ème minute, Álex Moreno s’échappait sur le côté gauche avant d’être sévèrement taclé par Gonzalo Montiel. D’abord sanctionné seulement d’un carton jaune, la VAR appelait monsieur Sánchez Martínez, souvent mis à contribution hier soir, qui changea la couleur du carton pour un rouge direct.
À onze contre dix, le Betis ouvrait le score sur une action lunaire et se retrouvait devant au score (43ème). Mais sur une action anodine le long de la ligne de touche, Nabil Fekir se retrouvait à la lutte avec Papu Gomez et lui assénait un coup de coude (involontaire ?). Encore une fois la VAR rappelait l’arbitre espagnol pour changer sa décision. Le jaune tournait au rouge, et les deux équipes se retrouvaient à égalité numérique juste avant la mi-temps (45+3ème).
Après un léger repos, le match repartait de plus bel, et son intensité avec. Il n’aura fallu que quatre minutes à Borja Iglesias pour rejoindre les vestiaires prématurément. Lors d’un pressing, l’attaquant espagnol essuyait maladroitement ses crampons sur le tendon d’Achille de Jordán (49ème). La VAR se chargeait de rectifier, pour la troisième fois de la soirée, la décision initiale de José Sánchez Martínez. Le Betis se retrouvait alors à neuf contre dix. Une situation à l’image du match, fou.
2,8 :
La probabilité de voir Nemanja Gudelj inscrire le but égalisateur. Sur une frappe absolument exceptionnelle, le milieu serbe, replacé en défense, libérait les siens à la 81ème, et permettait au peuple « rojiblanco » de revenir à hauteur de son voisin.
Ce bombazo est un régal pour les yeux. Après une phase de possession où les joueurs de Jorge Sampaoli n’était pas parvenus à déséquilibrer le bloc du Real Betis, Gudelj reçoit une passe à un peu plus de trente mètres dans l’axe. Son contrôle vers l’avant lui permet de déclencher une frappe dingue qui va se loger sous la barre de Claudio Bravo sur sa droite.
Le numéro 6 aurait même pu marquer à deux autres reprises. La première opportunité arriva à la 89ème minute où, après un splendide contrôle de la poitrine, le Serbe déclencha une reprise de volée qui vint s’écraser sur la transversale du portier chilien. La deuxième opportunité intervint à la 90+5ème, pour une ultime frappe après un beau mouvement, que Bravo claqua au-dessus de sa barre. Ce dernier arrêt exceptionnel permettant aux joueurs du Betis de sauver le point du match nul.
11 :
Le bourbier de Séville.
Avec seulement onze points en treize matchs, le FC Sevilla se retrouve à la dix-septième position de LaLiga Santander. Le club andalou, pourtant quatrième la saison passée (juste devant le Real Betis de cinq points) n’y arrive pas cette saison. Après avoir pourtant sacrifié son entraîneur Julen Lopetegui (devenu depuis coach de Wolverhampton en Premier League) et rappelé Jorge Sampaoli, le FC Sevilla a toujours autant de difficulté à lancer sa saison.
Reversé en Europa League, le club rouge et blanc de Séville devra trouver son rythme de croisière et ne pas souffler le chaud et le froid entre coupe d’Europe et championnat. Sous peine de se retrouver en deuxième division ? La route est encore longue, certes, mais le danger est bien présent.
Hier soir pour le “Gran Derbi”, après l’expulsion de Montiel (38ème minute) et après avoir encaissé l’ouverture du score de manière peu commune par Jesús Navas contre-son-camp (43ème), les « Rojiblancos » se retrouvèrent malgré tout en supériorité numérique (voir ci-dessus). Pourtant, malgré un surnombre de plus de quarante minutes, quinze frappes (vingt-deux au total) et 73% de possession sur l’ensemble de la seconde mi-temps, les joueurs du FC Sevilla ne parvinrent pas à arracher la victoire. Cette contre-performance les laissant à égalité de point avec le premier relégable.
Inquiétant, d’autant que pour le dernier match avant la trêve internationale, les sextuple champion de la C3 (Europa League) recevront la Real Sociedad (6ème) et revancharde après son match nul face à Valencia CF (1-1). Au cours d’une saison où cela sera difficile de voir le club andalou terminer dans les places européennes (ce qui serait une première depuis la saison 2011-2012), cela serait retentissant de voir les Sévillans descendre en deuxième division.
En effet, la dernière saison du FC Sevilla dans le championnat secondaire du football espagnol remonte à la saison 2000-2001. Le club avait connu la descente l’année d’avant avec l’Atlético de Madrid et… le Real Betis à la fin de la saison 1999-2000.
L’heure est donc à la Reconquista.