Privé de nombreux tournois en 2022 dont 2 Grands Chelems, Novak Djokovic a connu une chute drastique au classement ATP. Malgré tout, sa victoire à Wimbledon et ses performances tout au long de la saison lui ont offert une place pour les ATP Finals. Retour sur une saison aussi réussie que dommageable.
Un manque de pratique forcé…
Quelques mois après la fin d’une année en apothéose avec une victoire à Bercy et une demi-finale au Masters, Novak Djokovic a vu sa participation aux deux premiers tournois de l’année annulée. D’abord sur la liste des participants à l’ATP Cup aux côtés de ses compatriotes, les strictes règles australiennes ont contraint le Serbe a déclarer forfait, laissant les rênes de son équipe à Dusan Lajovic. Quelques jours plus tard, Novak Djokovic devenait le centre d’une polémique infernale.
Afin d’entrer sur le territoire australien, les autorités locales imposent un schéma vaccinal complet nécessaire à l’obtention d’un visa. Or, Djokovic n’étant pas vacciné, la question d’une dérogation s’est posée. Si un visa lui a d’abord été accordé, il lui a été retiré dans la foulée avant de lui être de nouveau accordé puis finalement retiré. De quoi faire jaser. Le Serbe a donc été privé d’un potentiel 10ème titre à Melbourne et les réactions, toutes plus virulentes les unes que les autres, ont fusé. En outre, son insistance lui a coûté une impossibilité de retour sur le territoire pendant trois ans. Autant dire qu’il a bien commencé la saison…
Évidemment, cette situation a fortement impacté le moral du Serbe qui s’est éloigné du circuit quelques temps avant de réapparaître à Dubaï. Si son éviction du tournoi en quarts de finale par Jiri Vesely a surpris, son élimination précoce au Masters de Monte-Carlo en avril était d’autant plus étonnante. C’est sur sa terre natale que les choses ont commencé à s’arranger pour Novak Djokovic. Malgré sa défaite en finale face à Andrey Rublev, il a retrouvé du poil de la bête et remporté son 6ème Masters romain.
Autorisé à concourir sur la terre battue parisienne pour le second Grand Chelem de la saison, le tenant du titre est parvenu à se hisser en quarts de finale mais, manque de chance, il est tombé sur le roi de la terre battue. Cette année, impossible de réitérer l’exploit de la saison passée, Djokovic s’est incliné en quatre manches face au Matador Rafael Nadal. Après quoi le Serbe est resté discret. Jusqu’à Wimbledon. Si les Britanniques ont accueilli le sextuple champion à bras ouverts, c’est une nouvelle polémique qui lui a coûté cher et cette fois, elle n’avait rien à voir avec lui.
… mais 4 titres remportés
Au mois de février 2022, le chef d’état russe Vladimir Poutine a décidé d’envahir l’Ukraine. Ni une ni deux, le monde du sport a réagi, allant jusqu’à boycotter les athlètes russes. Suivant le mouvement, Wimbledon a banni les athlètes russes et biélorusses de son territoire. Contre cette mesure drastique, les instances du tennis (WTA et ATP) ont répondu de manière encore plus radicale : aucun point ne sera distribué à l’issue du Grand Chelem londonien. Bilan : malgré son nouveau sacre, Novak Djokovic a perdu 2000 points au classement ATP et a été rétrogradé au 7ème rang mondial.
Vint alors la tournée américaine. Nouveau couac. Les règles américaines étant les mêmes qu’en Australie, la non-vaccination du Serbe lui a de nouveau fermé les portes de nombreux tournois. Absent du circuit cet été, le manque de pratique a fragilisé le physique de Djokovic. Il a lui-même admis ressentir quelques douleurs au poignet droit. Évidemment présent sur les courts de la Laver Cup pour le départ de Roger Federer, Novak Djokovic a officiellement repris la compétition à Tel-Aviv fin septembre.
Il faut croire que cela lui avait manqué puisqu’il ne s’est pas contenté de participer, il a remporté le tournoi en renversant Marin Cilic en finale. Rebelote la semaine suivante à Astana où il est venu à bout de Stefanos Tsitsipas pour décrocher son troisième trophée de la saison. Après trois nouvelles semaines d’absence, Novak Djokovic est revenu en maître des lieux au Rolex Paris Masters dont il est sorti victorieux par six fois.
S’il s’est montré très dominateur lors de ses trois premiers matchs, il a connu davantage de difficultés face à Stefanos Tsitsipas en demi-finale avant de tomber sous les coups du jeune prodige Holger Rune. Moins concentré et manquant de lucidité face au Danois, il semblerait que Novak Djokovic ait fait les frais d’un manque de pratique cette saison face à un adversaire indébordable. Malgré tout, sa victoire à Wimbledon et ses performances tout au long de la saison l’ont maintenu à la 8ème place mondiale et lui offert un ticket d’entrée pour les ATP Finals.
14 Masters pour 5 titres
Pour sa quinzième participation au Masters, Novak Djokovic retrouvera son grand rival sur le court, Rafael Nadal, tête de série n°1 après l’abandon de Carlos Alcaraz. Le jeune espagnol de 19 ans, vainqueur de son premier tournoi du Grand Chelem en septembre dernier a déclaré forfait face à Holger Rune lors du Rolex Paris Masters en raison de douleurs abdominales. Après des examens approfondis, il s’est avéré que le Murcien souffre d’une déchirure de l’oblique interne du côté gauche. Autrement dit, un temps de récupération de six semaines lui est imposé.
Parmi les autres adversaires du quintuple vainqueur, seuls deux ont déjà remporté les ATP Finals : Daniil Medvedev (2020) et Stefanos Tsitsipas (2019). C’est d’ailleurs le Grec qui a le plus souvent croisé sa route, au grand dam de Tsitsipas qui s’est incliné trois fois en… trois matchs. Avec ses 14 participations, Novak Djokovic est donc le plus expérimenté de ce groupe. À contrario, Félix Auger-Aliassime et Taylor Fritz participeront à leur premier Masters.
Techniquement parlant, Novak Djokovic a l’un des jeux les plus complets. Si ses retours de services sont considérés comme les plus redoutables du circuit, sa capacité de déplacement et son excellente condition physique le rendent extrêmement difficile à déborder. Parmi ses coups favoris figurent les amorties en revers ainsi que les coups droits croisés et long de ligne. Néanmoins, ces coups ne sont efficaces que s’il parvient à passer ses premières balles. Le cas échéant, il a tendance à commettre de nombreuses fautes directes et peut se déconcentrer.
