Après une saison 2022 basée sur la régularité, Taylor Fritz a bien cru ne jamais faire partie du voyage à Turin. La blessure de Carlos Alcaraz lors du Masters 1000 de Paris-Bercy profite à l’Américain qui jouera son tout premier ATP Finals. L’heure de faire un retour sur sa saison et sur ses attentes là-bas en Italie.

Trois nouveaux trophées dans son armoire
Avant d’entamer sa huitième saison sur le circuit principal, Taylor Fritz n’avait remporté qu’un seul trophée. C’était en 2019, lors de l’ATP 250 d’Eastbourne en Angleterre où il s’impose face à Sam Querrey (6-3, 6-4). Depuis c’était le néant mais cette saison lui a permis de changer de catégorie.
Après deux mois très encourageants, c’est lors du premier Masters 1000 de la saison à Indian Wells que l’Américain de 25 ans se révèle. Il élimine notamment deux gros clients, Alex De Minaur (3-6, 6-4, 7-6) en huitièmes et Andrey Rublev (7-5, 6-4) en demi-finale pour se qualifier pour la première fois en finale d’un Masters 1000. Opposé à Rafael Nadal, l’Américain tient absolument à jouer cette finale malgré sa blessure. Un choix payant puisqu’il bat un Rafael Nadal tout aussi diminué (6-3, 7-5). Il devient alors le premier Américain vainqueur d’Indian Wells depuis André Agassi en 2001.
Après ce succès, Taylor Fritz enchaîne de bons résultats mais attendra la tournée sur gazon pour remporter son deuxième titre de la saison. Une victoire lors du tournoi d’Eastbourne comme en 2019. Durant son parcours, il bat successivement Thiago Monteiro (7-5, 6-3), Alexander Bublik (6-3, 6-2), Alex De Minaur (6-1, 6-7, 6-3) et son compatriote Maxime Cressy (6-2, 6-7, 7-6). Un nouveau trophée qui lui permettra d’arriver en confiance pour Wimbledon.

La suite ? Quelques contre-performances sont à son actif comme à Montréal, l’US Open ou encore lors de la Coupe Davis. Sa sélection lors de la Laver Cup lui donne un second souffle. Après avoir battu Cameron Norrie (6-1, 6-4, 10-8) synonyme de trophée pour la Team Monde, Taylor Fritz s’aligne sur l’ATP 500 de Tokyo où après avoir gagné tout ses matchs en trois sets avant la finale, il s’impose en deux longs sets face à Frances Tiafoe (7-6, 7-6). Il se rapproche alors des ATP Finals sans pour autant s’y qualifier directement.
Des Grands Chelems mitigés
Pour rester au plus haut niveau, les grands parcours lors des tournois du Grand Chelem sont primordiaux. C’est souvent lors de ces échéances qu’on remarque les joueurs au grand potentiel. Avec deux quinzaines sur dur, une sur gazon ainsi que sur terre battue, la polyvalence est non négligeable.
En Australie, le joueur américain avait réalisé son meilleur parcours en 2019, 2020, 2021 avec un troisième tour où il s’était attaqué à du lourd (Roger Federer, Dominic Thiem, Novak Djokovic). Cette saison, au même stade, il est venu à bout de Roberto Bautista-Agut (6-0, 3-6, 3-6, 6-4, 6-3), tête de série numéro 15. Une belle performance qui aurait même pu se poursuivre face à Stefanos Tsitsipas contre lequel il s’incline en cinq sets (6-4, 4-6, 6-4, 3-6, 4-6) au tour suivant.
Pour ce qui est de Roland-Garros et l’US Open, la joie a été de courte durée. Peu à son avantage sur terre battue, l’Américain s’est fait sortir au second tour sur la terre ocrée de Paris. Une défaite surprise en quatre sets face à Bernabe Zapata Miralles (3-6, 6-2, 6-2, 6-3). Aux Etats-Unis, pour le dernier Grand Chelem de l’année, il s’incline dès son entrée en lice (toujours en quatre sets) face au jeune Brandon Holt (6-7, 7-6, 6-3, 6-4)
Son meilleur parcours en Grand Chelem a été réalisé sur le gazon londonien. Arrivé après un titre acquis à Eastbourne, l’Américain réussi à se qualifier pour les quarts de finale de Wimbledon où il s’incline de peu contre Rafael Nadal (3-6, 7-5, 3-6, 7-5, 7-6). Malheureusement pour lui, il ne repartira avec aucun point suite à la particularité de cette édition 2022. Au total, il aura seulement marqué 235 points en Grand Chelem
Un bilan honorable face au top 8
Pour réussir son entrée dans son premier ATP Finals, il faudra venir à bout des tout meilleurs. À ce jeu là, le joueur de 25 ans est loin d’être ridicule. Cette saison, il a affronté sept fois les membres du top 8. L’Américain s’est confronté à Rafael Nadal, Stefanos Tsitsipas, Daniil Medvedev, Andrey Rublev et Felix Auger-Aliassime. Seuls Casper Ruud et Novak Djokovic n’ont pas eu ce privilège.
Sur ses sept affrontements, Taylor Fritz s’en est sorti à quatre reprises. D’abord face à Felix Auger-Aliassime en début d’année (6-7, 6-4, 6-4) lors de l’ATP Cup. Ensuite c’était au tour d’Andrey Rublev (7-5, 6-4) et Rafael Nadal (6-3, 7-6) lors du Masters 1000 d’Indian Wells. Sa dernière victoire face à un top 8 remonte au 18 août encore face à Andrey Rublev (6-7, 6-2, 7-5).

Par conséquent c’est face à Rafael Nadal (Wimbledon), Daniil Medvedev (Cincinnati) et Stefanos Tsitsipas (Open d’Australie) que l’Américain a rendu les armes. Petit soulagement pour lui, il affrontera lors des phases de groupes soit Stefanos Tsitsipas ou Rafael Nadal.
Prendre du plaisir
Parmi les joueurs présents en Italie, Taylor Fritz est le deuxième à disputer l’ATP Finals pour la première fois (avec Félix Auger-Aliassime). Un petit désavantage quand on sait que Novak Djokovic en sera à sa quinzième participation.
Jouer les tous meilleurs en l’espace d’une semaine (s’il atteint la finale) n’est pas une mince affaire pour un nouveau. Son objectif premier devra être de finir au mieux sa saison 2022 riche en intensité pour ensuite commencer l’année prochaine de la meilleure des manières. Qui sait, peut être qu’on le reverra à l’ATP Finals en 2023.

Axel Sahraoui