Porté par Félix Auger-Aliassime et Denis Shapovalov, le Canada a clôturé sa saison 2022 de la meilleure des manières en remportant sa première Coupe Davis depuis sa 1ère participation en 1913. Et pourtant, les nord-américains ont bien failli ne pas participer à cette phase finale…
Un parcours semé d’embûches
Si la Coupe Davis ne rassemblait à l’origine que les Britanniques et les Américains, elle s’est petit à petit ouverte au monde afin de permettre à d’autres pays de se confronter aux anglo-saxons. Ce faisant, des nations de tous horizons se défient de nos jours afin d’apposer les noms de leurs joueurs sur le fameux Saladier d’Argent. Bien plus qu’un simple tournoi, la Coupe Davis présente de nombreuses particularités, sa principale étant qu’elle se dispute par nations.
Cette compétition ne faisant pas partie du circuit ATP, son format est bien différent des tournois traditionnels et comporte plusieurs étapes tout au long de la saison. Au début du mois de mars, les nations ayant déjà remporté les barrages continentaux ainsi que celles ayant participé à la phase finale la saison passée se sont affrontées lors d’une première phase qualificative. En 2022, seules la Grande-Bretagne et la Serbie ont été exemptées de cette étape puisqu’invitées par la fédération internationale.
Ainsi, les nations victorieuses accèdent à la première étape de la phase finale : les poules. Si le Canada a pu s’illustrer lors de cette Coupe Davis, son parcours aurait dû s’arrêter en mars… En effet, vaincus par les Pays-Bas quatre victoires à zéro, les nord-américains ont bénéficié de l’éviction de la Russie pour s’inviter à Malaga. Pour la deuxième fois cette année, la Russie, pourtant tenante du titre, a été privée de tournoi en raison du conflit russo-ukrainien. C’est donc le Canada qui a été choisi pour la remplacer au pied levé. Pourquoi le Canada ? La raison est simple : les joueurs canadiens sont les mieux classés à l’ATP.
Repêchés de justesse, les Canadiens ont pu prendre part à la compétition en intégrant le groupe F composé de l’Espagne, de la Serbie et de la Corée du Sud. Pour ce faire, Frank Dancevic (sélectionneur de l’équipe) a choisi d’aligner Félix Auger-Aliassime, Denis Shapovalov, Vasek Pospisil, Alexis Galarneau et Gabriel Diallo. Pari gagnant puisque le Canada s’est classé deuxième de son groupe en battant les Coréens et les Espagnols mi-septembre.
Une deuxième finale dans l’histoire du Canada
Pour leur dernière apparition de la saison sur le court, les joueurs se sont rassemblés à Malaga en cette dernière semaine de novembre pour disputer la phase finale de la Coupe Davis 2022. Opposé aux Allemands de Michael Kohlemann privés d’Alexander Zverev, le Canada a d’abord envoyé Denis Shapovalov sur le court. Si le n°18 mondial s’est incliné en trois manches face à Jan-Lennard Struff, son coéquipier a remporté le premier point de la journée en renversant Oscar Otte. Puis il est retourné au charbon aux côtés de Vasek Pospisil et tous deux ont remporté le double, éliminant de fait l’Allemagne du tableau.
Deux jours plus tard, ils retrouvaient les Italiens de Filippo Volandri sur le court du Palacio de Deportes. De nouveau, les doubles ont dû départager les deux nations après la défaite de Lorenzo Musetti et la victoire de Lorenzo Sonego après un bras de fer interminable face à Shapovalov. À la surprise générale, l’Italie a choisi d’aligner Matteo Berrettini, annoncé blessé (tout comme Jannik Sinner, forfait), avec Fabio Fognini. Côté Canada, même équipe, même résultat : FAA et Pospisil se sont imposés en deux sets accrochés. Ne restait plus qu’une seule marche à franchir pour remporter le trophée.
Depuis leur première participation en 1913, les Nord-Américains n’avaient atteint qu’une seule fois l’ultime étape du tournoi. Finalistes de la Coupe Davis 2019, le Canada avait une revanche à prendre après la défaite infligée par les Espagnols. Cette fois, les Canadiens n’ont eu besoin que de deux matchs pour sortir victorieux face à l’Australie de Lleyton Hewitt. Premier à entrer sur le court, Denis Shapovalov a offert le premier point du jour à son pays grâce à un service impeccable et un coup droit incisif.
Quelques minutes plus tard, Félix Auger-Aliassime retrouvait Alex de Minaur pour tenter de décrocher le sacre. Si l’Australien s’est offert neuf balles de break au cours de la rencontre, il n’a été en mesure d’en convertir aucune. De l’autre côté du filet, FAA a construit ses points avec minutie pour offrir à son pays le second point du jour (6-3, 6-4). Mais pas n’importe quel point, celui de la victoire. celui qui a offert au Canada son tout premier Saladier d’Argent en 109 ans de participation !
Le Canada pourra-t-il réitérer cet exploit en 2023 ?