Depuis l’arrivée de David Griffin et la draft de Zion Williamson en 2019, le projet des New-Orleans Pelicans ne cesse d’évoluer. Des hauts, des bas, mais les hommes de Willie Green semblent être sur la bonne voie cette saison, jusqu’à cultiver des ambitions? Faisons le point sur la situation des Pelicans et les raisons de cette arrivée au premier plan.

Une équipe qui progresse
Ce qui frappe directement chez ces Pelicans, c’est la progression fulgurante à laquelle nous assistons depuis maintenant une année. C’est peut-être la statistique qui illustre le mieux la progression de l’équipe de New-Orleans, la comparaison des résultats un an en arrière. À la mi-décembre 2021, les Pels étaient derniers de la Conférence Ouest avec 8 victoires seulement, rien à voir avec les résultats actuels, diamétralement opposés.
Au-delà des résultats, les bruits autour de Zion et de son contrat fleurissaient, et la direction du projet posait question. 1 an après, tous ces doutes sont levés, Zion est dans une forme MVPesque (25 points, 7,2 rebonds, 4,2 passes de moyenne cette saison à presque 61% au tir dont 35,7% derrière l’arc) et le front-office a bien travaillé pour donner à cette équipe les éléments pour se redresser.
Le trade de CJ McCollum le 8 février 2022 sonne comme le début de cette marche en avant. Comme on le voit sur le visuel ci-dessous, la courbe des résultats montre clairement une saison en deux temps à New-Orleans. L’arrivée de l’ancien Blazer a apporté expérience, scoring et tenue de balle dans une équipe qui en avait grandement besoin derrière Brandon Ingram. Une deuxième arme fiable derrière l’ancien Laker en l’absence de Zion, et la possibilité de former un big 3 à l’avenir qui promettait, et qui répond aux attentes cette saison.
Voir aussi : CJ McCollum va-t-il enfin faire décoller les Pelicans ?

Une progression et des résultats cette saison qui s’appuient donc sur un groupe construit sur la durée, qui n’a que très peu changé lors de la dernière intersaison. Les principaux changements dans l’effectif ? L’intégration de Zion de retour de blessure, et la draft de Dyson Daniels qui est lui aussi une satisfaction de cette saison. Zion justement, parlons-en.
Zion, un monstre qui chauffe
Le joueur de la semaine dernière en NBA est enfin revenu de sa longue blessure, et l’ancien de Duke a visiblement voulu mettre les points sur les i tout de suite : le monstre est bien de retour. Si les Pels tournaient bien en fin de saison dernière, il nous restait à savoir comment un tel talent pouvait s’intégrer à ce groupe.

Force est de constater que Zion s’est trouvé une place de choix dans le 5 majeur, sans perturber l’équilibre du roster. Associé à Jonas Valanciunas dans la raquette, il offre une solution fiable au scoring, et l’ailier (très) fort ne semble pas se soucier du défenseur proposé par l’équipe adverse. Pour preuve lors des deux matchs de suite face aux Suns dernièrement. Phoenix voulait jouer son jeu, mais la défense de Bridges ou d’Ayton n’ont en rien impacté la performance de Zion. Résultat : 35 points, 7 rebonds, 4 passes à 13/17 au tir.
Lors du second match Monty Williams décide de remplacer Devin Booker (forfait) par Dario Saric. Un changement qui ne correspond pas à un remplacement poste pour poste qui avait pour objectif d’ajouter encore plus de masse à l’intérieur, et essayer de limiter Zion. Résultat : 35 points, 8 rebonds, 3 passes à 14/21 au tir. Pas vraiment l’effet espéré du coté de l’Arizona, et 2 victoires pour les Pelicans.
Zion compte bien faire valoir son statut de n°1 de Draft et montrer à tout le monde qu’il est l’une des forces de la nature de la NBA. Si en plus il décide de devenir assez fiable au shoot comme on a pu le constater sur certaines séquences, Zion pourrait bien devenir un problème insoluble pour les autres franchises de NBA, et un atout de choix pour les Pelicans.
Un des effectif les plus profond de la Ligue ?
Une des raisons du succès des Pelicans cette saison, c’est de pouvoir compter sur un des effectifs les mieux construits, et les plus profond de la Ligue. Le banc notamment, est très sous-estimé lorsqu’on se penche sur les performances de celui-ci. Avec une moyenne de 37,2 points apportés par les joueurs de rotation, les Pelicans possède le 9ème banc le plus prolifique de la NBA.

Cette 9ème place est d’autant plus impressionnante que les équipes candidates à un parcours en Playoffs ne sont pas légions devant, avec les Clippers en premier (41,7 points de moyenne), suivis des Pacers, des Spurs, du Jazz, des Kings des Mavs, du Thunder et des Pistons. En définitive, les Pels sont premiers de Conférence en pouvant compter sur un 5 majeur très performant, et un banc des plus prolifiques.
Ce qui fait la force de cet effectif, c’est de pouvoir compter sur des joueurs différents chaque soir. Tout le monde à l’occasion de briller, et les qualités de chacun sont bien utilisées par Willie Green. Par exemple, prenons la performance impressionnante de Jose Alvarado contre Denver le dimanche 4 décembre, avec 38 points marqués à 12/19 au tir. La menace portoricaine a permis à CJ McCollum de ne pas forcer (7points, 3/11 au tir) alors qu’il n’était pas dans son match, signe de la versatilité de ce groupe.
Et quand ce n’est pas Alvarado c’est Larry Nance Jr qui peut poser une belle ligne de stat en plus de bien défendre grâce à sa longueur de bras, Willy Hernangomez peut poser un 12/8/3 à 2/3 au tir et 8/10 aux lancers contre Denver, et ne pas entrer en jeu contre Detroit au match suivant, ainsi de suite.
Aucun poste ne semble faible chez ces Pelicans, qui peuvent aussi bien défendre des extérieurs comme gêner à l’intérieur, et dans le même temps attaquer aussi bien à mi-distance que derrière la ligne à trois points, en plus des points inscrits dans la raquette. Au final ces Pels sont complets, profonds et présentent un mélange de jeunesse et de maturité dans leur effectif, un cocktail gagnant et un modèle de construction d’effectif de la part du front-office.
Quelles ambitions pour la suite ?
Evidemment, on ne va pas crier au Titre NBA tout de suite. Mais cette équipe dégage quelque chose de particulier, une dynamique portée par la continuité d’un effectif versatile et bien équilibré. Nous sommes loin des Lakers déséquilibrés entre stars et role-players, loin aussi d’une équipe dans la continuité comme les Grizzlies, mais bien trop jeune comme on l’a vu lors des précédents Playoffs.
Les seules ombres au tableau pourraient être la fragilité de Zion (on touche du bois pour qu’une blessure n’arrive pas), ou la relative inexpérience de Willie Green au très haut niveau. Même s’il vient du moule Warriors, rares sont les cas de coachs jeunes qui arrivent directement à gagner avec son équipe, demandez à Ime Udoka.
S’ils continuent sur cette dynamique, les Pelicans vont évidemment se retrouver en Playoffs, et il va sans dire qu’avec toutes les qualités citées dans cet article ils seront des clients très sérieux à ne pas affronter. La saison dernière la cohésion était encore balbutiante, verte, cette saison la donne sera sans doute différente. Alors on ne souhaite qu’une chose : que Zion et ses copains continuent de nous régaler sur les parquets et que tout tienne bon pour pouvoir les jauger en post-season.
