C’est le genre de belle histoire pour laquelle une compétition comme un mondial est attendu par autant de monde. Cette édition 2022 a réservé une des plus belle épopée de son histoire, et qui fait honneur à tout un continent.
Un succès à l’intro inquiétante
Il y a trois mois, peu de monde aurait misé une pièce pour un tel parcours de la part des Marocains. Et pour cause, la sélection n’était pas des plus organisées. Orpheline d’un coach Vahid qui a convenu avec sa fédération d’un départ à quelques semaines seulement du mondial, c’est lui même qui se décrit comme un “pompier de service“. Officiellement nommé à la tête d’une équipe qu’il a déjà fréquenté en tant que joueur mais aussi adjoint le 31 août dernier, Walid Regragui n’a pas pour autant l’ambition d’être figurant d’un groupe qui s’auto-gère. C’est avec une philosophie mêlant joueurs confirmés, anciens boycottés et jeunes mort de faim que l’ancien joueur du GF38 compose son groupe pour ce mondial.

Mieux armé défensivement qu’offensivement grâce à des joueurs qui font partie des meilleurs du monde à leur poste comme Hakimi, Mazraoui et Bounou, le Maroc peut cependant tout de même compter sur des joueurs techniques comme Ziyech et Boufal.
Deux joueurs qui avaient jusqu’alors déçu en sélection, et qui se sont définitivement offert des références lors de l’événement Qatari. Des bonnes performances qui auraient pu être couplées à celle d’un autre Marocain qui était attendu et très en jambes avant le début de ce mondial, mais qui n’a malheureusement pas pu s’exprimer : Amine Harit.
Tonitruant avec Marseille sur ce début de saison, le meneur de jeu a dû déclarer forfait à quelques jours de la compétition à cause d’une énorme blessure au genou survenue lors du dernier match avec la trêve contre Monaco.
Les blessures ont d’ailleurs été un sujet récurrent pour la sélection marocaine, puisque des cadres comme Mazraoui et Saïss ont eux aussi débuté la compétition en étant touchés physiquement. Tant d’indicateurs qui auraient pu contraindre le Maroc à un mondial raté, mais c’est tout le contraire qui se passera.
Des matchs remportés par des guerriers
Dès la phase de groupe le Maroc a décidé de jouer avec ses armes. Un système de contre-pressing mis en place pour le coach qui a pour but de laisser la possession à l’équipe adverse, et de punir en contre ou sur coup de pied arrêté. Déjà contre la Croatie cette tactique impressionne et ne laisse pas indifférent. Des joueurs comme Amrabat et Ounahi sont mis en avant et font parler leur classe. Le premier a surement de quoi prétendre à une place dans un onze type de ce mondial. Mais la première sensation de ce groupe sera cette victoire contre la Belgique qui sonnera comme un coup de feu pour donner le départ de la belle histoire Marocaine.
Toujours dans ce système de contre pressing à la perte du ballon avec d’entamer une transition vers un bloc bas sur demi-terrain, les Marocains charment le monde par leur qualité technique à la récupération du ballon, mais surtout le cœur qu’ils mettent sur le terrain. Représentant de tout un continent, le Maroc assume parfaitement son rôle d’ambassadeur et peut compter sur un nombre incalculable de supporters qui se prêtent au jeu de la ferveur à chaque match. Après avoir fini premier de son groupe, ce sont Espagnols et Portugais qui se heurtent sur le mur d’une nation représentée par onze homme sur le terrain.

Face à la France, qui elle aussi préfère laisser le souci du jeu à son adversaire, le Maroc est loin d’avoir démérité. Evidemment loin de pouvoir profiter de l’efficacité et du talent des Français, ce fût une bonne surprise de voir cette équipe autant assumer le jeu, et proposer de vraies séquences dangereuses autour des cages de Lloris qui a du plusieurs fois s’employer pour garder son équipe à flot. Le dernier rendez-vous de cette équipe est fixé à samedi pour obtenir une troisième place face à la Croatie.
Un tournant pour le football Africain
Cette réussite là met aussi sur la table le sujet de la bi-nationalité. Composée d’énormément de joueurs avec une double nationalité, les pays Africains peuvent-ils enfin prétendre à des vrais objectifs sur le plan mondial. Composé de Français, d’Hollandais, d’Espagnols et de 100% marocains, de Maroc là montre qu’Africain ne veut pas dire inférieur. Sous l’impulsions d’autres équipes comme le Sénégal ou l’Algérie qui se montrent elles aussi de plus en plus performantes et attirantes, c’est un continent entier qui pourrait profiter de ses exploits pour convaincre ses talents d’opter pour le rendre fier.
Pauvre d’histoire, écrire les lignes de l’Afrique procure des émotions qu’il est plus compliqué de retrouver avec des nations européennes déjà victorieuses et reconnues. Les prochaines années seront intéressantes à suivre pour observer si tournant il y a eu, où si cet exploit Marocain ne restera qu’un cas isolé.