James Harden est récemment revenu de blessure. Le Barbu n’a pas perdu de temps pour afficher un niveau exceptionnel. Génial à la passe, il est le métronome de l’attaque des Sixers. Si Joël Embiid est l’arme numéro 1, les défenses ne peuvent pas se permettre de laisser Harden seul. Le meneur de 33 ans n’a pas oublié comment scorer malgré les doutes de la saison dernière. Analyse des raisons de son retour en grâce.

La peur d’une rechute
James Harden revient d’une saison difficile où il est arrivé à Philadelphie en provenance de Brooklyn en cours de saison. Il semblait jouer avec la peur de se blesser. Sans explosivité. Sa blessure aux ischios jambiers lors des play-offs 2021 face à Milwaukee était plus sérieuse que prévu. Harden rechutait alors d’un mal contracté 1 mois plus tôt. Le staff de Brooklyn avait précipité son retour et sa situation s’est aggravée. Le Barbu a fini les play-offs sur une jambe sans pouvoir empêcher Milwaukee de filer vers le titre.

Revenir d’une telle blessure prend du temps. Chris Paul l’a vécu en 2018 puis en 2019. Harden n’a pas fait de miracle et ne revient à son meilleur niveau que maintenant. 18 mois après sa blessure initiale.
Il était difficile de reconnaitre le MVP 2018 la saison dernière tant il jouait avec la peur de se faire mal. Le Barbu réalisera tout de même une belle saison. 22 points, 7,7 rebonds et 10,3 passes par match sur 65 rencontres. Dixième sélection All-Star et deuxième meilleur passeur de NBA derrière Chris Paul. Pas mal pour un joueur diminué.
Un joueur libéré physiquement et psychologiquement
Tout change cette saison. James Harden a fait une préparation physique complète. Il est dans un environnement sain contrairement à Brooklyn. Philadelphie est une grosse franchise mais la pression est différente qu’aux Nets. Le trio qu’il composait avec Kyrie Irving et Kevin Durant portait de lourdes attentes. Les Sixers visent le titre mais semblent plus préparés. Les Nets coachés par Steve Nash à l’époque du Barbu n’étaient pas une architecture permettant de viser le titre, comme il l’avouait il y a peu:
“Je ne veux rabaisser personne, mais il n’y avait aucune structure, et même les superstars ont besoin de structure. C’est ce qui nous permet d’être à notre meilleur niveau et d’être les meilleurs leaders possible pour nos franchises.”
James Harden
Maintenant que les ischios jambiers ne sifflent plus et que l’environnement est stable, que donne James Harden ? 22,4 points, 10,6 passes et 6,6 rebonds en 14 matchs. Plus de 37% à 3 points, loin des 33% de l’année dernière. Il est à la lutte avec Tyrese Haliburton pour être le meilleur passeur de la Ligue. L’un (le ?) meilleur playmaker de la Ligue à l’heure actuelle. S’il score beaucoup moins qu’à l’époque, il reste décisif.
La séquence ci-dessus montre à quel point Harden a confiance en son corps. La défense le garde comme s’il pouvait dégainer un step-back à 3 points à tout moment, comme à sa grande époque du côté de Houston. Le défilement de l’horloge des 24 secondes ne rime pas avec précipitation. Ainsi, Embiid ou pas, quand Harden est là, l’attaque des Sixers est bien rôdée. Le meneur d’1m96 n’hésite plus à prendre la main au scoring si la situation l’exige. Les Warriors en ont payé le prix avec 27 points du Barbu à 53,5% au tir dont 50% à 3 points. Une palette offensive sans faiblesse.
Suffisant pour accrocher les Sixers au bon wagon ?
Les Sixers comptent 16 victoires pour 12 défaites et sont 5ème de la conférence Est. Boston et Milwaukee se livrent un duel pour la première place. Cleveland et Brooklyn suivent de près. Joël Embiid meilleur scoreur, James Harden meilleur passeur, Philadelphie semble enfin avoir les armes pour jouer les premiers rôles de manière durable. Le Big 3 Harden-Maxey-Embiid génère 78,6 points par match. Personne ne fait mieux.

Actuellement sur 4 victoires de suite, Philadelphie part sur un calendrier très abordable jusqu’à mi-janvier. 3 rencontres face aux Pistons, 2 face au Thunder, les Pacers, les Bulls.
Les Sixers ont la possibilité d’enchainer tout en se testant avec une double confrontation face aux Pelicans. James Harden connait la recette pour porter son équipe en régulière. Maintenant qu’il a retrouvé son corps et le plaisir de jouer, le Barbu peut viser haut. A commencer par une onzième sélection de All-Star ? Réponse mi-février.
James Harden a retrouvé la joie de jouer et ses moyens physiques. A ce niveau de performance, les Sixers peuvent débuter leur quête du sommet de la conférence Est. Le Barbu sera très attendu à partir du mois d’avril et des play-offs. Une bonne saison régulière est la première étape lorsqu’on vise le titre de champion. Le Graal ultime chassé par le numéro 1 de Philadelphie.