La vingtième journée de championnat sonnait avec le début des matchs retour. Entre course au titre, aux compétitions européennes et au maintien, le championnat espagnol est loin d’avoir rendu son verdict.
Tops :
Le F.C. Barcelone, une voie royale ?
Déjà vainqueur de la dernière Supercoupe d’Espagne trois semaines auparavant, le F.C. Barcelone continue sur sa lancée. Face à une équipe du F.C. Séville mal classée et venu jouer en bloc bas, les hommes de Xavi Hernández auront attendu l’heure de jeu pour ouvrir le score et enterrer un peu plus les Andalous (but de Jordi Alba, 58e). Emmenés par un grand Raphinha, passeur pour Gavi sur le deuxième but (70e), puis buteur (79e), les Barcelonais n’auront pas été mis en danger malgré la blessure précoce de Sergio Busquets, touché à la cheville et sans doute absent pour les trois prochaines semaines.
La défense catalane aura vécu une rencontre paisible, peu inquiétée tout au long du match. Il est intéressant de constater l’actuelle mentalité de Xavi, joueur aux idées de jeu dogmatiques, faisant preuve dans ses paroles de beaucoup de pragmatisme face aux difficultés de son équipe à produire un jeu offensif reluisant. Néanmoins, avec ce succès, le Barça profite de la contre-performance du Real Madrid et creuse à huit points l’écart en tête du championnat.
L’Athletic Club et Elche s’en remettent à un triplé.
Nécessiteux de gagner pour recoller respectivement à l’Europe et à la course pour le maintien, Bilbao et Elche ont répondu aux attentes.
Privés d’Iñaki Williams en championnat pour la première fois depuis sept ans, et après deux-cent cinquante-et-un matchs consécutifs les hommes d’Ernesto Valverde se sont appuyés sur un Oihan Sancet remarquable, auteur d’un triplé, dont une reprise de volée des plus splendides (10e). Grâce à sa victoire, l’Athletic Club revient à trois longueurs de la cinquième place, occupée par le Rayo Vallecano, vainqueur 2-0 d’Almeria lundi après une performance solide et affirmée.
Pour Elche, la tâche s’annonce des plus compliquées, mais pas impossible. Relégué à quatorze points du premier non-relégable le Real Valladolid avant la vingtième journée, le club de la province d’Alicante aura sorti un grand match pour s’imposer face à Villarreal (5ème à l’aube de cette journée). Portés par un grand Pere Milla, également triple buteur (3ème, 45+3ème et 52ème, les deux derniers sur pénalties), les Franjiverdes peuvent rêver du maintien. Comptant onze points de retard sur Valence, premier non-relégable, le temps presse pour Elche, qui se déplacera au Santiago Bernabéu lors de la prochaine journée.
Flops
Les clubs de Madrid à la peine.
Malgré l’absence de plusieurs cadres dont Karim Benzema, Ferland Mendy et Thibaut Courtois (blessé à l’échauffement), le Real Madrid se devait de ramener les trois points de Mallorca. Il n’en fut rien. Menés au score dès la treizième minute par un but contre-son-camp de Nacho Fernández, capitaine pour l’occasion, les Merengues n’auront pas su trouver la faille.
Vinícius Júnior, virevoltant comme à son habitude et victime à nouveau de racisme* (voir plus bas) se sera démené tout le match, obtenant même un pénalty, non-converti par Marco Asensio (60ème). Avant le mondial des clubs, rien ne va plus pour le champion d’Espagne en titre, seulement victorieux lors de deux de ses cinq derniers matchs en Liga et à la recherche d’un second souffle à l’approche des huitièmes de Champion’s League.
Crédit photo : ESPN.
Pour l’Atlético, l’Europe est loin. Certes quatrième du championnat avec quatre points d’avance sur le Betis (septième et premier club classé non-européen) et toujours dans les places pour la Champion’s League, l’Atlético s’est vu éliminé dès les phases de poules de toutes coupes d’Europe malgré un groupe à sa portée (composé du FC Bruges, du Bayer Leverkusen et du FC Porto). La fin de saison des Colchoneros n’a d’intérêt que la course à l’Europe.
Face à Getafe, l’occasion était belle pour enchaîner une troisième victoire consécutives et profiter du faux-pas de Villarreal (suivi le lendemain par la Real Sociedad). Malgré l’ouverture du score du premier buteur remplaçant (Ángel Correa avait vu son but refusé avant d’être remplacé, mais la V.A.R. accordera le but quelques minutes plus tard, donnant lieu à des scènes de joie sur le banc de l’Atlético), les Matelassiers ne parvinrent pas à conserver le score.
Les joueurs de Getafe profitèrent d’un bras anormalement décollé de Saúl pour égaliser sur penalty, pour ce qui sera leur seule frappe cadrée du match.
Match fou à Benito Villamarin.
Défaits à domicile par le Celta Vigo 4-3 après avoir mené 2-1, les Andalous ne renouent pas avec le succès. Après l’ouverture du score de Larsen (6ème), Juanmi et Canales (9ème et 23ème) avait permis au Real Betis Balompié de prendre les devants.
Mais un lob extraordinaire de Gabriel Veiga (42ème) remettra les compteurs à zéro. Le milieu galicien formé au Betis s’en ira de son doublé au retour des vestiaires avant qu’Aidoo ne creuse l’écart d’un but… de l’épaule droite sur corner à la trajectoire piégeuse (69ème). La réduction de l’écart de Nabil Fekir sur pénalty en fin de match sera anecdotique.
Le Celta Vigo s’impose avec du spectacle à l’Estadio Benito Villamarin et prend ses distances avec la zone de relégation. Le Betis, de son côté, n’avance plus.
Valence creuse encore.
En déplacement à Girona pour un duel du bas de tableau, le club Che ne se rassure pas. Dominé par son adversaire la plupart des quatre-vingt dix minutes, Valence aura concédé vingt tirs, dont un suffira aux Catalans pour l’emporter. Disposés dans un 4-5-1 résolument défensif avec les présences de Lato sur l’aile gauche et Musah au milieu, les « Naranjas » auront eu toutes les peines du monde à se montrer dangereux.
Le plus inquiétant se passe en interne. Après le départ de Gennaro Gattuso fin janvier, que vont décider les dirigeants Ches? Le propriétaire singapourien, toujours plus décrié, ne semble rien contrôler. Pire encore, un des clubs les plus historiques du championnat ne compte plus qu’un point d’avance sur le premier relégable, et se rapproche toujours plus du mur. Un changement d’état d’esprit, ou de direction paraît nécessaire.
* Après le match contre Mallorca, Vinícius Júnior a fait l’objet d’insultes d’un homme filmant la scène alors que l’ailier brésilien signait des autographes et accordait des photos aux supporters présents. Ce nouvel acte raciste intervient lors une période où Vinícius Júnior avait vu une poupée à son effigie être pendue à un pont de Madrid la veille du derby contre l’Atlético en Copa del Rey et après qu’il soit particulièrement visé ces derniers temps par les joueurs adverses.
Crédit photo : LaLiga Santander.