Le XV de France a remporté son deuxième match dans le Tournoi ce dimanche contre l’Écosse (32-21). Un succès bonifié qui a mis du temps à se dessiner malgré une entame de match canon encore une fois. Voici les points à retenir d’une rencontre qui a tenu toutes ses promesses.
La « dépossession » est de retour
C’est un sujet qui revient souvent lors des matchs du XV de France version Galthié. Comment les Bleus vont-ils jouer et comment vont-ils s’adapter par rapport à l’adversaire ? Face aux Irlandais, les Bleus avaient voulu tenir le ballon, reniant en quelque sorte leur philosophie de jeu et mal leur avait prit.

Ce dimanche, les Bleus sont revenus aux sources, à ce qui fait leur force depuis deux ans maintenant. En effet, les partenaires d’Antoine Dupont ont laissé le cuir aux visiteurs, en témoigne ces quelques statistiques. La possession (55-45%) ainsi que l’occupation (61-39%) étaient à l’avantage des Écossais. Et ces derniers ont passé beaucoup de temps dans le camp bleu avec le ballon dans les mains.
Mais les Français ont été efficaces sur leurs rares ballons, franchissant la défense adverse à 7 reprises et ont ciblé certains rucks écossais pour mettre la pression et ralentir et/ou voler des ballons. Paradoxalement, les Bleus ont plus porté le ballon dans les 22m adverses que les Écossais qui se sont heurtés à la défense française malgré trois essais inscrits.
Un jeu de dépossession qui pouvait être dangereux compte tenu de la forme actuelle du XV du Chardon mais force est de constater que le pari a été réussi.
Un début de match plus que singulier
Les 20 premières minutes de la rencontre ont été plus que mouvementées. D’abord, on a encore vu des Français démarrer tambour battant la rencontre, c’est désormais une coutume. Dès la première séquence, on a de nouveau vu des avants conquérants avec en fer de lance Charles Ollivon ou encore Paul Willemse pour finalement envoyer Romain Ntamack dans l’en-but.

Mais tout s’est accéléré dans la foulée avec un carton rouge contre les visiteurs dès la 6ème minute pour un plaquage haut de Grant Gilchrist sur Anthony Jelonch. Dès lors, on pouvait penser que la mission des Bleus allait être plus simple avec en prime le deuxième essai international d’Ethan Dumortier une minute plus tard.
Mais stupéfaction après 10 minutes avec un nouveau carton rouge mais cette fois-ci pour les Bleus avec Mohamed Haouas coupable d’un déblayage dangereux sur le demi de mêlée Ben White. Le pilier montpelliérain qui n’arrange d’ailleurs pas son cas sur la scène internationale avec un deuxième carton rouge. Ironie du sort, le premier était déjà contre l’Écosse lors du Tournoi 2020 avec un coup de poing asséné à Jamie Ritchie.
Un début de match qui a quelque peu perturbé les Bleus qui ont vu revenir leurs adversaires de 19-0 à 25-21. Sans conséquences toutefois.
Ces Bleus ont du panache et du caractère !
Malmenés et dominés, les Bleus ont quand même su garder la tête haute, en témoigne les dernières minutes de la rencontre. Avec seulement 4 points d’avance et donc pas à l’abri d’un retour écossais, les Français ont décidé de jouer pour tenter de marquer le quatrième essai synonyme de bonus offensif. Un choix qui s’est avéré payant avec le franchissement gagnant de Gaël Fickou dans les dernières secondes.

Une preuve que la confiance des hommes de Galthié ne s’est pas effritée malgré la défaite en Irlande. Un revers qui avait remis en question pas mal de choses autour des Bleus avec un groupe peut-être prêt trop tôt, et ce, à quelques mois de la Coupe du Monde. Ces Bleus ont du caractère donc et c’est une bonne nouvelle car il en faudra pour pouvoir espérer premièrement gagner le Tournoi et ensuite bien figurer lors du Mondial.
Hermétique à la pression, Fabien Galthié semble arriver à protéger ces joueurs de tout doute qui pourrait apparaître. Sûr de ses forces, ce groupe a les armes pour les deux derniers matchs, et notamment le prochain avec un déplacement à Twickenham face à l’Angleterre. Un endroit où les Bleus ne se sont plus imposés depuis le 11 août 2007 lors d’un match de préparation à la Coupe du Monde qui se déroulait cette année-là… en France.