Angleterre – France (10-53) : les points à retenir d’une victoire historique

Pour la quatrième journée du Tournoi des Six Nations, le XV de France a fait plus que frapper fort. Victorieux à Twickenham 53-10 face à des Anglais complètement débordés, les Bleus ont réalisé le match parfait pour éparpiller façon puzzle leurs adversaires. Voici quelques points à retenir d’une victoire dont on se souviendra longtemps… très longtemps.

Une consistance sur 80 minutes

C’est l’un des soucis du XV de France depuis le début du Tournoi. Auteurs d’un excellent début de match contre l’Italie, les Bleus s’étaient finalement fait peur en fin de rencontre. Face aux Écossais, la même histoire s’était répétée, et contre l’Irlande, les hommes de Fabien Galthié étaient au contact mais avaient flanché dans le dernier quart d’heure. Cette fois-ci, les Bleus sont restés dans leur match, déterminés, le couteau entre les dents et ce pendant 80 minutes.

Thomas Ramos inscrit le premier essai bleu au bout de 2 minutes (© Shaun Botterill / Getty Images)

Tout avait commencé au bout de deux minutes avec l’essai de Thomas Ramos. Sur les 40 première minutes, les Bleus ont assis leur domination et maîtrisé de faibles anglais, se mettant peu en danger. En deuxième mi-temps, il y a certes eu les 10 premières minutes un peu difficiles, mais ce sont surtout les Anglais qui avaient à cœur de se remettre la tête à l’endroit.

Et l’épisode fut de courte durée tant les Bleus étaient supérieurs. Car les Bleus allaient ajouter quatre essais avec notamment le doublé de Damian Penaud en fin de match, signe que la concentration était de mise. 27-3 en première période, 26-7 en deuxième, les Bleus n’ont pas levé le pied, pour le plus grand désarroi de supporters anglais qui se sont mis à quitter le stade en fin de match. Image insolite mais lourde de sens.

Une défense anglaise aux abois

Charles Ollivon a été déterminant, comme Alldritt ou Dupont dans son sillage (© Craig Mercer / MB Media)

L’un des grands enseignements de cette partie est que les Bleus ont profité à merveille des largesses défensives pourtant rares du côté anglais. En effet, les visiteurs ont réalisé un impressionnant total de 9 franchissements, un chiffre rare dans un match international de haut niveau. Les Anglais, de leur côté, ont seulement franchi la défense à une reprise, lors de l’essai de Freddie Steward, de loin le meilleur anglais sur la pelouse.

Malgré une possession et une occupation étonnamment à l’avantage des Anglais (53-47 et 56-44%), les Bleus se sont donc amusés à l’image de Thomas Ramos avec ses 96 mètres gagnés ballon en main suivi de près par… Grégory Alldritt (93m). Sur la partie, les Anglais auront manqué 27 plaquages avec une efficacité dans cet exercice de 81%, trop insuffisant au niveau international, qui plus est face à des Bleus tout simplement en feu.

Des individualités en lumière

Ce XV de France, aussi fantastique qu’il a été sur un plan collectif en ne faisant qu’un, a de nouveau été porté par ses joueurs clé. Antoine Dupont a rappelé pourquoi il était certainement le meilleur demi de mêlée du monde avec un superbe franchissement, deux 50-22 ou encore 3 défenseurs battus entre autres. Jonathan Danty a lui réussi un superbe retour en étant omniprésent dans le jeu au sol en début de match.

Le triomphe français , le désarroi anglais, le tableau d’affichage : tout y est (© Ryan Pierse / Getty Images)

Et que dire de Thibaud Flament qui ne cesse de prendre de l’épaisseur au sein du 8 de devant français. Auteur d’un doublé, le Toulousain, ancien joueur des Wasps en Angleterre, a ajouté 9 plaquages à son total déjà faramineux depuis le début de la compétition (67, deuxième meilleur plaqueur derrière Matt Fagerson).
La troisième ligne, elle, était sur son 31, avec François Cros et ses 13 plaquages, Charles Ollivon et son doublé ou encore Greg Alldritt constamment dans l’avancée.

Ces points cités en sont trois parmi tant d’autres. Mais maintenant, reste à se faire une opinion sur cette question. Est-ce les Français qui ont été magnifiques ou les Anglais qui ont été catastrophiques ? Quoi qu’il en soit, ce match restera dans les annales. Après tant d’échecs à Twickenham, les Bleus ont fait plus que triompher, faisant basculer la fin de match dans l’irrationnel. Et les passionnés de rugby se souviendront longtemps de ce moment, surtout face à nos plus grands ennemis.

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